Les parts répandus dans le monde accèdent un montant record
Sur l’assortiment de 2019, ces groupes nécessiteraient dispenser à leurs actionnaires un montant record, estimé à 1 430 milliards de dollars. Reste que le deuxième trimestre est surtout significatif, car sept sociétés sur dix répandent leurs dividendes à cette période de l’année.
« Ce niveau reflète d’excellents résultats financiers en 2018, déclare Ben Lofthouse, responsable des gestions actions chez Janus Henderson. Cependant, on observe un ralentissement de la croissance des dividendes, qui peut se développer par une plus grande prudence des entreprises avec la décélération de l’économie mondiale. »
« L’heure de la stabilisation »
L’an dernier, les dividendes possédaient fait un bond de 14,3 % sur ce même deuxième trimestre. « Après la crise, les entreprises ont d’abord amélioré leurs résultats financiers. Puis, dans un second temps, cela s’est traduit par le versement des dividendes, ce qui explique les fortes croissances, rappelle M. Lofthouse. Actuellement, c’est l’heure de l’amélioration, même si c’est bien plus fort que l’inflation. »
Les sociétés sont notamment prudentes sur le Vieux Continent. Les dividendes y ont même tombé de 5,3 % sur ce trimestre. « La croissance de l’Europe a été à la traîne par rapport au reste du monde au cours des dernières années (…), du fait, notamment, de la faiblesse de l’euro », assaisonne l’observatoire. Tous les pays européens ne sont cependant pas logés à la même enseigne.
La France a connu une croissance de 3,1 %. « De loin, le plus grand payeur de dividendes en Europe, elle a vu leurs montants atteindre 51 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre, un nouveau niveau historique », déclare l’étude. Les trois quarts des sociétés françaises prises en compte par l’étude ont agrandi leurs versements par rapport à l’an dernier. Seul EDF les a baissés.
« Au détriment des salaires »
Pour Pascal Quiry, la bible de la finance d’entreprise, ce n’est pas un étonnement : « La capitalisation des grandes entreprises françaises est bien supérieure à celles des allemandes, en Europe. De ce fait, il n’est pas étonnant qu’elles dégagent, en volume, le plus de dividendes. »
Entre les groupes les plus généreux participent Total, Sanofi, BNP Paribas, LVMH, Hermès, Kering ou L’Oréal. Selon La Lettre Vernimmen, les entreprises du CAC 40 ont payé, en 2018, 46 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires, sans pour autant renoncer à leurs investissements.
Par contre, en Allemagne, les dividendes ont tombé de 10,7 %. Les groupes automobiles ou chimiques ont vu leurs activités condamnées par les guerres commerciales ou les scandales sanitaires.
Ces données font effondrer les organisations altermondialistes qui participent, cette semaine, au « contre-sommet » du G7. Elles illustrent « les politiques qu’il faut transformer aujourd’hui pour financer l’intérêt général plutôt que rémunérer les actionnaires », a déclaré à l’AFP Maxime Combes, membre d’Attac. « Les pays du G7 mettent en place des politiques qui favorisent le versement de dividendes, notamment au détriment des salaires », regrette, pour sa part, Quentin Parrinello, de l’association Oxfam France.