Beaucoup de feux sur le travail
L’exposition photographique « EtreS au travail », faite sur les grilles du Jardin du Luxembourg, à Paris, jusqu’au 14 juillet, fait un compliment au « travail vivant ».
Au centre de Paris, trois chapeaux brillent sous le soleil au-dessus de trois dos arrondis qui ramassent les brins de riz ; Marc, pompiste, fait le pied de grue dans une station-service… Une centaine d’hommes et de femmes entièrement prises par leur travail aux quatre coins du monde ont été saisis sur le vif par trente-quatre photographes, et assemblés pour quatre mois dans l’exposition « EtreS au travail », structurée par le Sénat du 16 mars au 14 juillet, à l’occasion du centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’OIT, ce « machin », comme le désignent certains, est une institution générée au lendemain de la première guerre mondiale pour interdire la justice sociale, au nom de la paix, et qui fédère actuellement cent quatre-vingt-sept Etats. Elle mesure très habituellement les tendances mondiales et admet de voir cheminer même à pas de fourmi l’accès à l’emploi pour tous, la réduction des inégalités, mais aussi parfois l’amélioration des conditions de travail.
« EtreS au travail » met en pleine lumière ces laborieux et leur quotidien, dont l’OIT parle en chiffres. « Dans la vraie vie, le travail est vivant. Il est réel comme difficile et fatigant, mais aussi comme stimulant et enrichissant. Mais il est une expérience de vie, une triple expérience : expérience subjective, valorisée par la reconnaissance, expérience objective par la performance et expérience collective par la solidarité », explique Pierre-Yves Gomez dans Le Travail invisible (Desclée de Brouwer, réédition).
Dans les bureaux de Tukcell, Turquie, 2013.
Dans les bureaux de Tukcell, Turquie, 2013. JONAS BENDIKSEN / MAGNUM PHOTOS
C’est ce qu’accordent à voir les quatre-vingts portraits pendus aux grilles du Jardin du Luxembourg : le travail dans tout ce qu’il a de plus ordinaire y est célébré par des photographes de l’agence Magnum, dont Raymond Depardon, Ian Berry, Peter Marlow, Steve McCurry, et les indépendants Jean-Michel Turpin et José Lozano.
Jean-Michel, fondeur à l’acierie de Saint-Saulve, dans le Nord, France, 2008.
Jean-Michel, fondeur à l’acierie de Saint-Saulve, dans le Nord, France, 2008. JEAN-MICHEL TURPIN
Les cinquante-sept métiers affichés exposent la fierté au travail de Jean-Michel, fondeur à l’aciérie de Saint-Saulve, dans le Nord de la France, la productivité de la coopération sur un forage pétrolier, la solitude du travail de nuit du pompiste, ou de la gardienne de musée aussi fixe que la statue sa voisine, la néotaylorisation dans les usines de Shanghaï, puis la fausse décontraction des open spaces de Turkcell (le principal opérateur de téléphonie mobile en Turquie) à Istanbul, la persistance des métiers traditionnels et le courage des pêcheurs traditionnels du Sri Lanka, etc.
Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher a éclairci mercredi 20 mars qu’il apercevait de clôturer, d’ici à deux ans, quinze magasins de son enseigne française Castorama en Europe, car il procureure leur résultat insuffisante.
Ce plan des clôtures portera en France sur 9 Castorama et 2 Brico Dépôt d’ici à novembre 2020. Au total, ces 11 fermetures intéressent 789 salariés, qui se verront présenter un poste similaire au sein de ces deux enseignes en France, selon un jugement.
Ces fermetures illustrent les difficultés rencontrées depuis plusieurs années par le groupe en France, ce qui pèse sur ses résultats et a notamment coûté sa place à la directrice générale, Véronique Laury, qui va prochainement quitter ses fonctions. Kingfisher explique dans un communiqué s’être mis à la recherche d’un nouveau patron et précise n’avoir pas encore fixé de date pour le départ effectif de Véronique Laury, qui était en poste depuis la fin de 2014.
Si son autre enseigne française, Brico Dépôt, a vu ses ventes légèrement progresser lors de l’exercice annuel achevé fin de janvier, Castorama a en revanche souffert, avec une activité en nette baisse, du fait d’une moindre fréquentation des magasins, de prix plus élevés que ses concurrents ou encore, en France, du mouvement des « gilets jaunes ». Pour redresser l’enseigne française, Kingfisher compte donc sur une diminution des prix, des réductions de coûts avec des suppressions de postes et sur une plus grande efficacité de l’enseigne sur le plan logistique.
« Performance décevante »
« Castorama France enregistre une performance trompeuse, et nous avons débuté à mettre en évidence un plan clair, avec une nouvelle équipe dirigeante, pour remédier durablement à cette situation », a fait savoir Véronique Laury. Le groupe compte pareillement terminer 19 magasins Screwfix en Allemagne.
Kingfisher entend se relancer en outre en changeant de patron, puisqu’il a annoncé mercredi dans un communiqué le prochain départ de sa directrice générale, Mme Laury, qui est en poste depuis 2014. Le plan de changement porté par la dirigeante depuis 2016 n’a pas encore eu les effets escomptés. Le bénéfice net a notamment fondu de plus de moitié, à 218 millions de livres, lors de l’exercice 2018-2019 fini à la fin de janvier.