Archive dans novembre 2019

L’exécutif renvoie à une concertation sur le travail de nuit dans le commerce alimentaire

Le gouvernement envisageait initialement de modifier le dispositif dans un projet de loi sur « diverses mesures d’ordre social », présenté mercredi en conseil des ministres.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h53

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Dans un supermarché Casino à Nice, en janvier.
Dans un supermarché Casino à Nice, en janvier. Eric Gaillard / REUTERS

Le gouvernement va ouvrir une concertation de six mois sur la question du travail de nuit dans le commerce alimentaire, a appris l’Agence France-presse (AFP) mardi 12 novembre auprès du ministère du travail.

L’exécutif envisageait initialement de modifier le dispositif dans un projet de loi sur « diverses mesures d’ordre social », qui sera présenté mercredi en conseil des ministres. Ce texte proposait d’ajouter aux secteurs dérogatoires les commerces alimentaires, leur permettant ainsi de rester ouverts jusque minuit, sans avoir recours au travail de nuit, à la condition de ne pas ouvrir avant 7 heures le lendemain matin.

Selon la législation actuelle, le recours au travail de nuit doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale. Dans les autres cas, il est interdit. La nouvelle version du texte prévoit que le gouvernement puisse prendre une ordonnance sur le sujet « dans un délai de dix-huit mois », à l’issue de la concertation donc.

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Seraient concernés par la dérogation les commerces alimentaires qui ne sont pas situés dans des zones touristiques internationales – comme les Champs-Elysées –, qui peuvent déjà ouvrir jusqu’à minuit.

Conditions requises

Récemment, le ministère du travail avait précisé que le régime choisi serait aligné sur celui des zones touristiques. Parmi les conditions requises figurent la nécessité d’un accord collectif ou de branche avec les syndicats, le volontariat du salarié, un doublement de sa rémunération, un repos compensateur équivalent en temps…

Le code du travail considère comme travail de nuit une période d’au moins neuf heures consécutives entre 21 heures et 7 heures. Mais cette période est ramenée par dérogation à sept heures dans les médias, le cinéma, les spectacles vivants ou les discothèques.

Cette modification du régime du travail de nuit avait été introduite dans la loi Pacte mais le Conseil constitutionnel l’avait censurée pour des raisons de forme, jugeant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif – c’est-à-dire un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi.

Le projet de loi portant « diverses mesures d’ordre social » comprend des ajustements et correctifs à des lois adoptées depuis le début du quinquennat (ordonnances travail, formation professionnelle) et précise certaines mesures (insertion par l’activité économique et CDD de multiremplacement, notamment).

El Mouhoub Mouhoud : « Six propositions pour une politique d’immigration économique juste et efficace »

Edouard Philippe a présenté le 6 novembre les contours de la politique migratoire qu’il entend mettre en place. L’économiste estime, dans une tribune au « Monde », que les annonces manquent encore de clarté. Il prône notamment la création d’une haute autorité de l’immigration indépendante.

Publié aujourd’hui à 14h23, mis à jour à 16h55 Temps de Lecture 5 min.

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Le premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner le 6 novembre à l’Hôtel Matignon, lors de la conférence de presse sur l’immigration.
Le premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner le 6 novembre à l’Hôtel Matignon, lors de la conférence de presse sur l’immigration. CHARLES PLATIAU / AFP

Tribune. Le débat tel qu’il a été engagé par le gouvernement depuis l’annonce de ses mesures sur l’immigration pose quatre problèmes. Un problème de méthode, un problème de fond, un problème d’objectifs et un problème d’efficacité des propositions avancées. D’où la nécessité de propositions alternatives.

Méthodologiquement : c’est le règne de la cacophonie et de l’ambiguïté. Veut-on établir – comme le gouvernement semble l’annoncer – des « quotas non limitatifs » (sic) avec pour objectif de piloter l’immigration à des fins d’emplois en fonction des besoins de l’économie ? Cela ouvrirait à un nombre plus élevé de métiers que la liste actuelle n’en propose. Ou bien veut-on annoncer que l’immigration sera contrôlée par des quotas pour restreindre les flux actuels pourtant extrêmement faibles ? Les clarifications attendues seront les bienvenues.

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Car il y a un problème de fond : nous savons que la liste des métiers instaurée depuis 2008, révisée en 2011 et 2013, est d’une efficacité limitée. Les listes de métiers dits en tension ne couvrent qu’une faible partie des emplois occupés par les migrants primo-arrivants. En 2013, à peine plus de la moitié des migrants accueillis à titre professionnel répondent à des besoins identifiés par cette fameuse liste.

De même, quand le gouvernement préconise de négocier avec les pays d’origine pour réguler l’immigration à des fins d’emplois, pourquoi n’évoque-t-on pas ce qui existe déjà ? A-t-on seulement évalué les accords de gestion concertée (AGC) de l’immigration signés entre la France et certains pays d’Afrique qui combinent à la fois le critère de nationalité et des métiers en tension ?

Notre évaluation, dans un rapport de l’OCDE de 2017, révèle d’abord que le nombre de migrants admis dans le cadre des AGC est extrêmement marginal pour combler les besoins de recrutement (moins de 2 % de l’ensemble des primo-arrivants ressortissants de pays tiers).

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Pourtant, l’immigration devra bien répondre à des besoins de main-d’œuvre. Si à long terme, ce sont les politiques structurelles du marché du travail qui permettront de réduire les tensions sur le marché du travail, à court ou moyen terme, un recours à l’immigration peut être justifié.

Selon les données de l’OCDE, entre 2005 et 2015 les immigrés ont contribué à 91 % de l’accroissement de la force de travail en Europe (65 % aux Etats-Unis et 57 % en France) et 16 % de l’accroissement de la force de travail hautement qualifiée (23 % aux USA et 10 % en France). Les besoins se font sentir pour les qualifiés comme pour les non-qualifiés dans des secteurs en croissance et en déclin.

Quand le BTP crée des emplois par milliers

Le groupe NGE annonce, mardi, 10 000 embauches d’ici à 2024, sur fond de tensions sur le recrutement dans le bâtiment comme pour les travaux publics.

Par Publié aujourd’hui à 11h12

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Construction à Paris, le 24 avril.
Construction à Paris, le 24 avril. LIONEL BONAVENTURE / AFP

Le secteur du BTP embauche à tour de bras. Illustration avec le groupe NGE, qui annonce mardi 12 novembre son intention d’attirer 10 000 nouveaux collaborateurs d’ici à 2024. Et lance une campagne de communication pour séduire les candidats et réussir ce recrutement massif. « Nous affichons notre optimisme dans l’avenir, avec des recrutements à 95 % en CDI et la volonté de féminiser l’entreprise », revendique Antoine Metzger, le président de NGE.

Depuis septembre, le secteur de la construction a lui aussi lancé sa campagne d’affichage et un film publicitaire diffusé au cinéma, à la télévision et sur Internet, autour du slogan « Demain s’invente avec vous », pour susciter des vocations. Car sur un marché du bâtiment et des travaux publics en surchauffe, l’emploi se porte très bien et les compétences se font rares, aiguisant les enjeux de formation et d’apprentissage.

Affichant la plus forte progression de chiffre d’affaires du BTP sur quatre ans (+ 60 %), le « petit » NGE, avec ses 12 000 salariés et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, vient de plus en plus chatouiller les majors, Vinci, Bouygues et Eiffage. L’entreprise originaire de Provence a raflé pour 1 milliard d’euros de contrats rien que sur les nouveaux métros du Grand Paris. Elle a procédé à 2 000 embauches en 2019, comme en 2018, et veut inscrire ce rythme dans la durée.

Difficulté à trouver du personnel qualifié

« Recruter est affreusement difficile, ça demande beaucoup d’efforts : il y a encore beaucoup d’a priori sur un métier réputé difficile », déplore M. Metzger. Partout on manque d’ingénieurs, de conducteurs de travaux, de grutiers, d’électromécaniciens, de dessinateurs-projeteurs… Dans le Grand Paris, où les travaux souterrains atteignent une ampleur jamais vue, les compétences rares – mineur-boiseur, opérateur de tunnelier… – deviennent précieuses.

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Le bâtiment comme les travaux publics connaissent une année exceptionnelle. Selon les estimations de la Fédération française du bâtiment (FFB), 2019 se soldera par 25 000 embauches supplémentaires par rapport à 2018. Un résultat bien meilleur qu’attendu. Côté travaux publics, entre les chantiers du Grand Paris et la décision de nombreuses communes de rattraper leur retard d’investissement sur leur réseau routier, le secteur aura créé 10 000 emplois nets en 2019, comme en 2018.

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Conséquence : « Des tensions sur l’appareil de production, probablement encore plus importantes que nous ne le pensions en 2018 », relève la FFB. Dans les sociétés de plus de dix salariés, près de trois chefs d’entreprise sur quatre rencontrent des difficultés de recrutement. C’est aussi le cas pour plus de la moitié des artisans. Et la hausse des salaires s’accélère, indique la fédération, qui l’estime à 3,5 % au premier trimestre 2019.

« La difficulté à trouver du personnel qualifié arrive très largement en tête des contraintes pesant sur nos entreprises pour tenir un rythme d’activité élevé », souligne également la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) : en octobre, 46 % des sociétés déclaraient ne pas pouvoir augmenter leur carnet de commandes faute de main-d’œuvre.

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Modere, avatar 2.0 des réunions façon Tupperware

L’entreprise américaine, dont le modèle combine vente directe et marketing multiniveau, connaît un succès discret mais fulgurant en France.

Par Publié aujourd’hui à 04h25

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AUREL

Où va le travail ? « Levez-vous si vous avez envie d’être libres ! » Ce 12 octobre, le palais des congrès de Strasbourg accueille des « modèles de réussite » venus dévoiler, moyennant 49 euros l’entrée, les clés de leur succès aux 1 800 spectateurs. Tous travaillent pour Modere, une entreprise américaine de vente à domicile de cosmétiques et de compléments alimentaires, implantée en Europe depuis 2015. En France, cet avatar 2.0 de ces réunions popularisées par Tupperware connaît un succès discret mais fulgurant, affichant un bénéfice d’exploitation de 47,1 millions d’euros en 2018 – contre 1,6 million en 2017.

Loin d’appartenir au passé, la vente à domicile a profité de l’instauration du statut d’autoentrepreneur, il y a dix ans. Dans ce secteur, la création annuelle d’entreprises a été multipliée par huit, passant de 3 500 en 2008 à 28 400 en 2018, selon la base Sirene éditée par l’Insee.

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Depuis quelques mois, pourtant, le ciel de Modere s’assombrit. La société américaine a fait l’objet de plusieurs signalements auprès des antennes locales de la Répression des fraudes, d’après une source interne. Leurs auteurs s’interrogent sur son modèle économique, inspiré du marketing multiniveau (MLM). Un système dans lequel les distributeurs sont rémunérés sur leurs ventes, mais aussi sur celles des vendeurs qu’ils ont cooptés.

Précarité et « mamans solos »

En période de croissance molle, créer son emploi, a fortiori à domicile, a de quoi séduire. D’autant que l’investissement est abordable : 49 euros sans produits. Ajoutez entre 143 et 578 euros pour recevoir les produits-phares de Modere, que l’entreprise incite fortement à tester.

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Il y a neuf mois, Céline F. s’est lancée. Sur scène, cette « maman solo » de 32 ans raconte sa vie d’avant, à courir entre trois emplois à temps partiel. Son récit résonne avec l’expérience de la dizaine de vendeurs contactés par Le Monde, souvent mères, ex-employées précaires subissant au quotidien des horaires décalés.

Pour débuter, nul besoin d’être un ancien commercial. Modere fournit des phrases toutes faites, telles que : « Si je vous disais que vous pourriez récupérer [votre] investissement en très peu de temps ? » Pas besoin non plus de recevoir chez soi : vente et recrutement d’autres vendeurs se font par le biais des réseaux sociaux.

« Instaurer un quota d’immigration par métier est soit inutile soit inefficace »

Dans une tribune au « Monde », l’économiste Manon Domingues Dos Santos souligne la contradiction entre une limitation de l’immigration et la volonté affichée de pallier les pénuries de main-d’œuvre.

Publié aujourd’hui à 01h13 Temps de Lecture 3 min.

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Emmanuel Macron l’a dit : « Je n’ai pas peur de réfléchir à l’idée de quotas » ; après réflexion, Edouard Philippe a tranché : « Il faut mettre en place des objectifs quantitatifs ou des quotas – les deux termes me vont – en matière d’immigration professionnelle. » En tant qu’économiste, je n’ai pas peur de dire que la mise en œuvre de quotas en matière d’immigration professionnelle est inefficace.

Trois principaux motifs légaux justifient l’immigration extracommunautaire : le motif familial, le motif humanitaire et le motif professionnel. Les deux premiers relèvent des droits et principes constitutionnels que sont le droit de vivre en famille, le droit d’asile et le principe de fraternité. Ils questionnent donc la citoyenne, mais pas l’économiste.

Le motif professionnel est quant à lui fondé sur l’argument que l’économie française a besoin de travailleurs immigrés. Ce motif, lui, interroge l’économiste : pourquoi l’économie française a-t-elle besoin de travailleurs immigrés ? A priori, pour au moins trois raisons.

Vieillissement démographique

En premier lieu, le vieillissement démographique met en péril la pérennité du financement des retraites par répartition. L’immigration de jeunes actifs serait un moyen de diminuer le ratio de dépendance. Mais de nombreux travaux de recherche, notamment ceux de l’Organisation des Nations unies (ONU), démontrent que pourvoir au financement des retraites par des migrations de remplacement nécessiterait des flux permanents d’une ampleur inapplicable socialement.

En deuxième lieu, l’économie française, dont la croissance repose sur le travail qualifié, a besoin de compétences. L’immigration de travailleurs disposant d’une compétence – et dont le coût de formation a donc été assumé par d’autres – est économiquement efficace : c’est précisément l’objet de la carte de séjour dite « compétences et talents » qui permet de disposer d’un titre de séjour pour motif économique sans contrat de travail préalable.

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En troisième lieu, les entreprises françaises rencontrent, dans certains secteurs d’activité, des difficultés récurrentes à pourvoir certains postes. Pallier ces besoins par un recours à l’immigration est l’objet de la proposition gouvernementale.

Cette proposition interroge l’économiste à trois niveaux : pourquoi certaines entreprises rencontrent-elles des difficultés de recrutement, pourquoi les pallier par l’immigration et pourquoi recourir dans ce cas aux quotas ?

Sidérurgie : British Steel racheté par le chinois Jingye

Selon la BBC, le gouvernement britannique devrait contribuer au sauvetage par l’intermédiaire de garanties de prêts et d’autres soutiens financiers, afin de sauver les quelque 5 000 emplois du sidérurgiste.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h11

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Le sidérurgiste en faillite British Steel a été racheté par le groupe chinois Jingye, a annoncé l’organisme public en charge de la faillite du sidérurgiste britannique. « Un contrat de vente a été passé avec Jingye Steel (…) pour racheter les activités et actifs de British Steel Limited (BSL), y compris les aciéries de Scunthorpe (nord de l’Angleterre), les fonderies britanniques, des parts de FN Steel BV (filiale aux Pays-Bas) et British Steel France Rail », l’usine d’Hayange en Moselle, d’après le communiqué d’Insolvency Service.

Le montant du rachat n’a pas été communiqué, mais d’après la BBC et Reuters, il serait de 70 millions de livres (81,2 millions d’euros) et le gouvernement britannique devrait contribuer au sauvetage par l’intermédiaire de garanties de prêts et d’autres soutiens financiers. Le 10 Downing Street souhaite ainsi protéger les 5 000 emplois du sidérurgiste, en grande partie dans le complexe géant de Scunthorpe, dans le nord-est de l’Angleterre.

Selon le Financial Times, Jingye prévoit d’augmenter la production à plus de 3 millions de tonnes par an, contre 2,5 millions auparavant, et d’améliorer les équipements pour les rendre plus économes en énergie notamment. Selon le quotidien britannique, le groupe chinois a fait savoir que pour que British Steel redevienne bénéficiaire, il faudrait « baisser les coûts », ce qui pourrait augurer de suppressions de postes.

Faillite en mai

British Steel, numéro deux du secteur au Royaume-Uni derrière Tata Steel, a été contraint à la faillite en mai, faute de liquidités suffisantes et après l’échec de discussions avec le gouvernement sur une nouvelle injection d’argent frais. Il avait mis ses difficultés financières sur le compte du Brexit, dont les incertitudes plombent la demande en acier de ses clients européens.

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Jingye produit du fer et de l’acier mais a aussi investi dans l’immobilier et le tourisme. Selon son site Internet, le groupe privé possède des actifs évalués à 39 milliards de yuans (5,05 milliards d’euros) et compte 23 500 employés.

La recherche d’un sauveur pour British Steel dure depuis des mois et a fait l’objet de rebondissements : un projet de reprise par le fonds de pension de l’armée turque Oyak ne s’est pas concrétisé à l’expiration d’une période d’exclusivité il y a quelques jours.

Les aciéristes européens ont récemment pointé du doigt la concurrence chinoise pour expliquer leurs difficultés, en plus du ralentissement économique mondial, des incertitudes liées au conflit commercial sino-américain et au Brexit. En mai, l’Association européenne de l’acier (Eurofer) a appelé l’Union européenne à venir au secours du secteur, expliquant que le marché européen était envahi par de l’acier chinois à bas prix à la suite de l’imposition de droits de douane punitifs l’an dernier par les Etats-Unis.

La part de l’Union européenne dans la production mondiale d’acier a chuté en dix ans, entre 2008 et 2018, d’environ 15 % à moins de 10 %, tandis que la Chine produit plus de la moitié de l’acier mondial, d’après l’association mondiale du secteur (WSA).

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« Signal d’alarme »

Au Royaume-Uni, les réactions à la perspective de voir British Steel passer sous pavillon chinois étaient mitigées.

Andrew Adonis, travailliste et ancien ministre des transports, a fustigé sur Twitter la « Chine qui détruit British Steel en inondant le marché d’acier à bas prix » et « rachète maintenant les restes » du géant de l’acier « pour des clopinettes ».

Autre parti d’opposition, le Parti libéral-démocrate (anti-Brexit) a estimé sur le même réseau social que « le rachat de British Steel par une société étrangère devrait faire office de signal d’alarme pour la place de la Grande-Bretagne dans l’économie mondiale ». Il raille les déclarations du parti conservateur au pouvoir sur une « Grande-Bretagne mondialisée » grâce au Brexit.

Côté syndicats, l’un des dirigeants d’Unite en Grande-Bretagne, Steve Turner, saluait l’annonce d’un accord imminent et « la fin de l’anxiété pour des milliers d’ouvriers, leurs familles et communautés », tout en rappelant qu’il y a eu « une série de faux départs » dans le sauvetage de British Steel.

Côté français, où British Steel possède une usine à Hayange en Moselle, Grégory Zabot, représentant CFDT, a indiqué que les employés n’avaient « n’a pas vu [le] projet industriel [de Jingye] ni son plan d’investissement ».

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Profession « pentesteur », expert en intrusion des systèmes informatiques

« Où va le travail ? » – Les entreprises font de plus en plus appel à des consultants pour protéger leurs secrets industriels et les données de leurs clients.

Par Publié aujourd’hui à 12h14, mis à jour à 12h26

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Avant de s’atteler au pentester de l’entreprise, il faut établir ses besoins.
Avant de s’atteler au pentester de l’entreprise, il faut établir ses besoins. QUENTIN HUGON / PIXELS

Certaines choses sont trop belles pour être vraies. Comme ce courriel reçu par Marc en janvier 2018. A l’occasion de la nomination de Star Wars 8 aux Oscars, son comité d’entreprise lui annonce qu’est organisé un jeu concours pour les salariés. A la clé, des mugs, des sabres lasers et des costumes. Pour tenter sa chance, il faut seulement remplir le document Word joint. Les images représentant les lots ne se chargent pas. Le texte suggère d’« activer les macros » pour qu’elles apparaissent. Le salarié s’exécute et lance alors le téléchargement discret d’un logiciel malveillant qui permettra de prendre le contrôle de son ordinateur.

Cette fois, Marc a eu de la chance. Le courriel qu’il a reçu n’est pas issu de l’une des 1 869 attaques – pas forcément réussies – signalées en 2018 à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Il a été envoyé par Sylvain Hajri, un consultant mandaté par son employeur pour tester la sécurité de son réseau informatique.

Un manquement grave à la sécurité des données de leurs clients peut coûter très cher aux entreprises depuis l’entrée en vigueur du RGPD

La démarche est de plus en plus courante au sein des grandes entreprises, conscientes que leurs secrets industriels sont l’objet de convoitises, mais aussi qu’un manquement grave à la sécurité des données de leurs clients peut coûter très cher depuis l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données (RGPD), en mai 2018, – jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % de leur chiffre d’affaires mondial. Pour cartographier leur niveau d’exposition, certaines organisations font donc appel à des experts en intrusion, technique désignée par l’anglicisme « pentester » (contraction de penetration tester).

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Evaluer toutes les menaces

Avant de s’atteler au test, il faut établir les besoins du client. S’agit-il de trouver des failles ou de tester aussi la réactivité des systèmes de détection internes ? Quelles menaces pèsent sur l’entreprise ? Veut-elle se protéger d’un potentiel employé malveillant, d’un attaquant opportuniste qui chercherait à gagner rapidement de l’argent ou d’une organisation professionnelle qui dispose, elle, de temps et de moyens pour chercher une faille durant des mois ? Faut-il tester seulement un site Web ou aussi les services des sous-traitants et la sécurité du siège social ? L’entreprise et les pentesteurs décident des personnes au courant des tests. Moins les salariés sont informés, plus on s’approche des conditions réelles. Ils doivent aussi s’accorder sur les techniques autorisées. Un e-commerçant appréciera peu qu’un pentesteur paralyse son site pour montrer qu’il est en capacité de le faire.