Archive dans mars 2019

Il est nécessaire de clarifier les distinctes composantes du contrat de travail selon des conditions de leur transformation

Le juriste Jacques Barthélémy et l’économiste Gilbert Cette défendent pour vérifier les possibilités de modification du contrat de travail, afin d’élargir le champ de la négociation dans l’entreprise.

Nous offrons une clarification des différentes composantes du contrat de travail en fonction des conditions de leur changement : par simple décision du directeur d’entreprise, par un accord collectif, ou avec l’accord formulé du salarié concerné.

Une précision pareille admettrait de dédier le rôle de l’accord collectif et en conséquence celui de la négociation d’entreprise, en levant les incertitudes qui brident actuellement leur plein épanouissement. Les ordonnances travail de septembre 2017 et la loi Penicaud de mars 2018 visaient à affermir la négociation collective en étendant considérablement son rôle dans l’élaboration de normes qui peuvent dans certaines limites se remplacer à celles du code du travail.

Mais les incertitudes contemporaines sur le champ effectif de l’accord collectif font cueillir des actions contentieuses, surtout pour les PME. De ce fait, des compromis permettant un meilleur engagement entre la protection des travailleurs et l’efficacité économique ne sont pas réalisés, au préjudice de la croissance et de l’emploi.

La consécration de la démarche de réforme commencée par les ordonnances travail et le renforcement de la négociation collective d’entreprise appellent d’autres améliorations : tout d’abord, donner un contenu véritable à ce qui ressort de la négociation de branche, plutôt que de s’apaiser de l’actuelle juxtaposition de thèmes hétéroclites.

Situation ubuesque

Ultérieurement, enlever au chef d’entreprise la présidence et même la présence de droit au comité social et économique et au conseil d’entreprise, afin que ces instances font la représentation effective des travailleurs avec un réel pouvoir de négociation, en particulier en l’absence de reproduction syndicale. La situation actuelle est pour le moins ubuesque puisqu’elle accorde un droit de contestation avec le chef d’entreprise à des institutions présidées… par le chef d’entreprise.

Finalement, corriger la justice prud’homale afin de réduire l’insécurité juridique actuelle, garnie par la forte proportion d’invalidation partielle ou totale des termes de prud’hommes par les Cour d’appel. Le barème des plafonds d’indemnisation porté par les ordonnances travail est remis en cause du fait de sa probable contradiction avec des normes de droit international.

Il faut affermir la sécurité juridique du traitement des conflits du travail par des moyens plus ajustés, comme par exemple la création d’une étape de médiation, le renforcement du rôle de l’engagement et la présence automatique d’un juge professionnel au sein des tribunaux prud’homaux.

 

Un « French Tech Visa » pour toutes les entreprises considérées comme innovatrices

Ce mécanisme supposé assister l’embauche de salariés étrangers a été transformé, après des débuts compliqués.Après des débuts plus que timides, le « French Tech Visa », lancé par le Président de la République le 15 juin 2017 pour assister l’embauche de salariés étrangers par des entreprises tech françaises, évolue. A partir de ce vendredi 1er mars, le dispositif s’élargit et s’étend à toutes les entreprises avouées comme innovantes et revoit sa procédure afin de diminuer les délais d’acquisition. Objectif du gouvernement : accroître l’attractivité des jeunes entreprises françaises sur le territoire afin de faire émerger des champions tricolores sur la scène internationale.

Qu’est-ce que le « French Tech Visa » ?

Mis en place par le gouvernement il y a près de deux ans sur un secteur économique restreint, le « French Tech Visa » est une procédure qui simplifie et accélère les formalités administratives en vue de l’obtention d’un titre de séjour pour les travailleurs étrangers recrutés par des entreprises françaises innovantes, ainsi que pour leurs familles.

A partir d’aujourd’hui, pour y prétendre, l’entreprise voulant recruter un salarié étranger doit au antérieur être reconnue comme novatrice par le ministère de l’économie et des finances en garantissant à au moins l’un des trois critères suivants :

Avoir été bénéficiaire au cours des cinq dernières années d’un soutien public à l’innovation ;

Avoir une partie de son capital prévenue par une entité ayant pour objet principal le paiement ou l’investissement dans des entreprises innovantes ;

Avoir été guidée au cours des cinq dernières années par une structure d’accompagnement employée aux entreprises innovantes.

Les start-up tranchées innovantes pourront alors faire une requête en ligne pour un « French Tech Visa » à condition que le contrat de travail du futur salarié soit en lien avec le projet d’étude et développement de l’entreprise ou avec son développement économique, social, international ou environnemental. Le montant de la rétribution doit également être supérieur à deux smics annuels brut, soit 36 509, 28 euros. Une fois octroyé, le visa est valable pour une durée de quatre ans, reconductible.

Comment peut-il aider les entreprises françaises ?

L’embauche de profils très qualifiés, moteur d’innovation et de originalité pour les entreprises, est souvent crucial pour le développement des start-up de la tech, souvent évaluées à une pénurie de talents. Dans cette course, la France doit, par ailleurs, rivaliser avec une flopée de pays du monde entier. La mise en place du « French Tech Visa », qui admet de faire venir des salariés étrangers en un temps amplement réduit par rapport à la procédure standard présente donc un atout non insignifiant pour les jeunes pousses en renforçant à la fois leur compétitivité et leur attractivité en dehors de l’Europe.

L’assimilation de profils internationaux très recherchés dans l’écosystème français des start-up est l’opportunité pour ces dernières de davantage s’affirmer sur la scène internationale et de stimuler leur croissance en allant chercher plus facilement les compétences qui leur manquent hors des frontières de l’Hexagone.

Pourquoi est-il critiqué ?

Si, sur le principe, le dispositif de départ était attractif, il n’a, malgré cela, pas rencontré le succès escompté. Fin 2018, seuls 150 recrutements avaient ainsi été réalisés par ce biais. Un manque d’attractivité en partie lié à ses conditions d’accès : jusqu’à aujourd’hui, seules une poignée d’entreprises du numérique, triées dans le cadre du « Pass French Tech » (un programme d’accompagnement national destiné à soutenir des entreprises tricolores en hypercroissance) pouvaient y avoir recours pour recruter un salarié étranger. Ce n’est désormais plus le cas, le dispositif ayant été élargi à toutes les entreprises qui seront reconnues comme innovantes.

Autre point d’obstacle : la durée des convenances à accomplir, jugée encore bien souvent trop longue (jusqu’à plus de six mois) et qui a découragé plus d’une entreprise à se lancer dans le processus. Cette nouvelle version devrait la raccourcir à « quelques semaines », avait assuré le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, en montrant le dispositif, le 10 octobre.

L’index récent de la parité femmes-hommes obtenu à l’arraché

Les entreprises d’au moins 1 000 salariés doivent avoir édité leur bilan le 1er mars et auront trois ans pour organiser leur situation sous peine de sanction financière pour celles qui n’auraient pas atteint leurs fins.

« L’objectif est de réduire à zéro l’écart salarial qui demeure à 9 % entre les femmes et les hommes pour un même travail. »
« L’objectif est de réduire à zéro l’écart salarial qui demeure à 9 % entre les femmes et les hommes pour un même travail. » Gary Waters/Ikon Images / Photononstop

99/100 à la MAIF, 99/100 pour CNP Assurances… Les bons élèves se sont empressés d’afficher leurs résultats sur la mesure de l’égalité femmes-hommes, à quelques jours de l’échéance fixée par décret. Au 1er mars, les quelque 1 400 entreprises ou unités économiques et sociales d’au moins 1 000 personnes doivent avoir informé leurs salariés du niveau de l’égalité de l’organisation.

Mais, à deux jours de l’échéance, elles étaient très peu nombreuses à avoir envoyé leur index à la direction générale du travail. Au sein du CAC40, la plupart envisageaient de le publier le 1er mars. « Elles ont jusqu’au 1er mars à minuit », indiquent les services de Muriel Pénicaud.

La dernière ligne droite a été franchie « un peu dans la précipitation », admettent les services du ministère du travail. Le décret d’application est sorti le 9 janvier et les derniers éléments sur les modalités de transmission de l’index à l’administration publique n’ont été annoncés aux entreprises qu’en février. « On n’a pu commencer à travailler qu’à partir du 9 janvier. Le décret qui précise le barème des indicateurs est paru relativement tardivement et n’a été complété par un questions-réponses du ministère que le 13 janvier », confirme Isabelle Villedieu, responsable rétributions et avantages sociaux de Schneider Electric, qui sera prêt vendredi 1er mars pour annoncer son résultat : 94/100.

Cinq critères

La note globale de l’index, engendré par la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, doit être éditée par les entreprises sur leur site Internet, le détail devant être transmis au Conseil social et économique et à l’inspection du travail. L’objectif étant de diminuer à zéro l’écart salarial qui demeure à 9 % entre les femmes et les hommes pour un même travail.

La situation interrompue au plus tard au 31 décembre 2018, concerne cinq critères : les niveaux de salaire à poste et âge comparables (40 points), les aggravations (20 points), les promotions (15 points), les élévations au retour de congé maternité (15 points), et la part des femmes parmi les dix plus élevées rétributions (10 points). Les entreprises qui auront ajouté moins de 75 points, ont trois ans pour se mettre en conformité, sauf à essayer une sanction de 1 % de la masse salariale.