Comment faire la différence en entretien lorsqu’on a encore peu d’expérience ? Il faut être prêt, mais comment ? Un petit guide propose des exercices pour étudiants et stagiaires.
Cela pourrait s’appeler « l’entretien d’embauche pour les nuls », ou plutôt, pour les débutants, ceux qui abordent tout juste le monde professionnel mais ne peuvent échapper à cet exercice de passage…
Car si les entreprises recrutent de plus en plus sans CV ni lettre de motivation, il leur faut tout de même rencontrer leurs candidats. En face à face, via Skype ou dans un entretien collectif. Quelle que soit la forme, vous n’avez donc pas le choix : il faut vous préparer !
Des exercices pour la préparation et faire la différence
L’entretien est dans huit jours ? Vous ne savez pas par où commencer ? C’est justement pour vous qu’Alexandre De Gennaro a écrit son guide « Entretien d’embauche : 15 exercices pour étudiants ou stagiaires », aux éditions « Un Monde différent ».
Chargé du recrutement de prestigieuses multinationales pour un grand groupe de placement, cet expert offre là une préparation rapide (on peut la lire en 1 heure !) mais précise.
Ses 15 exercices sont tirés de sa vaste expérience du recrutement, et sa promesse est belle : vous préparer à faire la différence en entretien sur les autres candidats !
Une liste pour voir les choses en face et aller droit au but
L’ouvrage débute par une redoutable « check-list » de 15 questions à se poser pour situer votre niveau de préparation. Connaissez-vous les différents types d’entretien auxquels on pourrait vous convier, oui ou non ? Savez-vous susciter l’intérêt de votre interlocuteur en vous présentant, oui ou non ? Avez-vous rédigé des exemples d’expériences pratiques qui ont un lien avec le poste recherché, oui ou non ?
Bien sûr, l’auteur recommande de répondre en toute honnêteté. Inutile de vous voiler la face ou de vous contenter d’à-peu-près. Car le jour de l’entretien, le recruteur aura vite fait de repérer vos failles et de s’engouffrer dans vos à-peu-près.
Mieux donc prévenir que guérir. Pour combler une lacune révélée par la check-list, vous n’avez qu’à faire l’exercice correspondant dans le guide. Ainsi vous allez droit au but et vous vous concentrez sur l’essentiel.
Faire naître « la passion » pour faire la différence
Le premier exercice est sans doute le plus original. Il vise à développer en vous une qualité déterminante : la passion. Savoir se montrer passionné ou très intéressé par le métier ou le poste convoité est, d’après Alexandre De Gennaro, une des clés les plus importantes pour réussir un entretien d’embauche.
« En particulier, écrit-il, pour un jeune qui n’a pas encore eu de premier emploi et qui n’a donc pas d’expérience ou de réussite professionnelle ».
L’expert du recrutement explique que si vous parvenez à « toucher émotionnellement votre interlocuteur », vous prenez un net avantage. « Car nous cherchons à détecter des candidats réellement motivés, qui pourront persévérer et ne vont pas baisser les bras au premier obstacle ».
Explorer tous azimuts le job
Alors, soyons passionnés, mais comment ? La passion peut-elle surgir sur commande ? En tout cas, on peut la développer, c’est tout l’objet du premier exercice.
En gros, il s’agit d’explorer tous azimuts le job que vous avez en vue. Recherche sur le web mais aussi prises de contacts, coups de fil, interviews. Il faut être actif, curieux, et surtout, régulier en planifiant vos séances exploratoires tous les jours qui précèdent l’entretien.
Ainsi, peu à peu, la curiosité éveille l’intérêt, l’intérêt crée l’implication et le jour de l’entretien, vous pouvez vous montrer réellement motivé. « Au minimum, vous apparaissez comme quelqu’un qui connait bien son sujet, au mieux, on vous trouve passionné ! », assure Alexance de Gennaro.
Apprendre à parler de vos stages
C’est un autre des 15 exercices. Stratégique car si vous êtes étudiant ou jeune diplômé, les stages déjà réalisés constituent votre seule expérience professionnelle. « Il est donc très important d’être à l’aise avec votre parcours(stage + formation), de connaître parfaitement vos points forts et vos points faibles », écrit Alexandre De Gennaro.
Pour aider ses lecteurs à passer à l’action, il propose donc de remplir un tableau en indiquant pour chaque expérience, ses points négatifs et ce qu’on en a tiré, puis de même avec les points positifs.
Une façon de faire la lumière sur ce qui a marché un peu, beaucoup ou pas du tout, et de réfléchir à la façon d’en parler en positif. Car croyez-en l’expérience de l’auteur qui a mené des centaines d’entretiens : « si le recruteur décide de creuser et de trouver les échecs du passé, il saura mettre le doigt là où ça fait mal. Sans préparation, vous risquez d’être désemparé face à ses questions »…
Trous dans le CV, réorientation : savoir positiver !
La méthode est à peu près similaire pour vous préparer à parler de vos formations (exercice 7), de vos échecs (exercice 8) ou de vos périodes d’inactivité, les fameux « trous dans le CV » (exercice 9).
Rien n’est « éliminatoire » du moment que vous savez présenter ces points de votre parcours en expliquant tout ce que vous en avez tiré de positif.
Pour les trous dans le CV, « jouez la carte de l’honnêteté, conseille l’auteur du guide : expliquez-en les raisons, dites par exemple que vous avez eu une période difficile, mais qu’aujourd’hui, c’est derrière vous, car vous avez appris de cette période. Il s’agit surtout de le convaincre que cette situation ne se reproduira pas, à l’aide d’arguments concrets. »
Idem pour vos formations : que vous ayez choisi votre formation par défaut ou par intérêt réel, qu’elle soit liée au poste pour lequel vous postulez ou pas, vous devez pouvoir en parler positivement, et expliquer ce que vous en avez tiré ou ce qui vous a amené à changer d’orientation.
Pouvoir prouver ce que vous affirmez
Autrement dit, tout est jouable à condition d’avoir des « jetons » à mettre sur la table : des exemples, des anecdotes, des événements concrets qui viendront étayer vos affirmations et vous rendre plus crédible, plus fiable, plus convaincant. Tout élément que les petits exercices du guide pratique d’Alexandre De Gennaro vous aident à repérer.
Des réussites qui témoignent et démontrent de vraies qualités. Des talents qui se sont révélés de telle ou telle façon. Des moments de votre formation que vous avez adorés… Car face à vos interlocuteurs, il ne faut pas seulement dire, il faut prouver.
« Trop souvent, les juniors que je reçois en entretien n’ont pas assez préparé ces éléments factuels, explique Alexandre De Gennaro : ils n’ont pas assez d’exemples concrets à donner et font des réponses stéréotypées qui ne permettent pas vraiment de les cerner, ou bien ils répondent au tac-au-tac sans que ce soit vraiment très pertinent ».
Bien se connaître
Ainsi de la fameuse question sur vos qualités et vos défauts. « Très souvent, les candidats évoquent des qualités qui ont peu d’intérêt pour le poste en question. Quant aux défauts, peu de candidats parviennent à en citer trois et dans 50% des cas, j’entends le fameux « je suis trop perfectionniste » ! », se plaint Alexandre De Gennaro.
A croire que les candidats ont tous lu les mêmes articles sur les « 50 questions les plus posées en entretien d’embauche » et ont appris les mêmes réponses !
Or le recruteur n’attend pas LA bonne réponse, mais votre réponse à vous. « Mieux vaut donc prendre du temps pour bien se connaitre, pour réfléchir à son parcours et aux points concrets que l’on veut partagerplutôt que d’aller sur internet chercher des réponses toutes faites », conseille Alexandre De Gennaro.
Repérer les talents qui ont germé dans l’enfance et l’adolescence
Dernier conseil bonus du recruteur, réfléchir aussi aux qualités que l’on a développées dans l’enfance et l’adolescence : « Pour des jeunes, c’est très important de repérer les activités particulières qu’on a pu faire ou les spécificités de votre vie. Par exemple, si vous avez fait du scoutisme, ou que vous avez dû vous occuper de vos frères et soeurs en l’absence de vos parents, cela peut démonter un sens des responsabilités… »
Au final, c’est un vrai bilan personnel et professionnel que vous êtes amené à faire pour préparer un entretien. Et le mérite du petit guide pratique d’Alexandre De Gennaro est de baliser la préparation.
Une fois bien au clair avec votre parcours, votre personnalité, vos talents et vos envies, une fois bien informé sur le poste visé, l’entreprise et son secteur d’activité, vous êtes prêt ! Il ne vous reste plus qu’à être vous-même, à vous mettre à l’écoute de votre interlocuteur pour entrer dans un véritable échange avec lui ou elle.
L’issue d’un entretien n’est jamais certaine mais une bonne préparation sera toujours bénéfique. Alors, préparez-vous !