L’usine Exide, qui se situe à cheval entre les communes de Lille et Faches-Thumesnil, le 15 juillet 2023. AIMÉE THIRION POUR « LE MONDE »
Depuis plusieurs années que l’activité de leur usine lilloise se réduisait comme peau de chagrin, ils s’attendaient bien à ce que de mauvaises nouvelles finissent par tomber. Mais pas celle-là. Les 211 salariés de cette usine de production de batteries au plomb ont pris un coup de massue quand Exide Technologies a annoncé, mercredi 18 juin, la fermeture pure et simple de son dernier site de production en France.
Les Lillois l’appellent souvent encore Tudor, du nom de l’usine plus que centenaire, rasée pendant la première guerre mondiale et reconstruite sur un terrain de 7 hectares autour duquel l’urbanisation a gagné. En 1995, elle est reprise par Exide Technologies. On y fabrique alors encore des batteries industrielles pour engins de manutention, véhicules aéroportuaires, camions et voitures et même pour les sous-marins de la marine nationale. Jusqu’à 2 000 personnes ont travaillé sur ce site, classé Seveso seuil haut avant son déclassement en 2022.
Exide Technologies justifie sa décision par « l’examen approfondi des réalités économiques, de l’attrition du marché et la surcapacité de l’industrie des batteries industrielles de traction ». Concurrencées par les nouvelles batteries au lithium encore principalement fabriquées en Chine et bientôt dans les gigafactories des Hauts-de-France, celles au plomb sont devenues obsolètes sur un marché qui évolue rapidement.
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Je gagne 5 300 euros net par mois, ou plutôt 4 500 livres sterling, étant donné que je travaille à Londres, dans une grande banque américaine. C’est mon salaire de base, mais ce qui compte dans ce métier, c’est le bonus, qu’on touche une fois par an et qui évolue vite en fonction de notre séniorité. Je suis analyste en fusions-acquisitions depuis trois ans maintenant, donc j’espère avoir77 000 euros brut en bonus cette année.
Mon travail est de conseiller des entreprises qui veulent acheter d’autres entreprises, ou se faire acheter. C’est du M & A – pour merger and acquisition – ou de la fusion-acquisition, en français. Je suis dans l’équipe healthcare, qui s’intéresse à ce qui touche au domaine de la santé. Je commence à travailler vers 9 h 30, et je finis en moyenne à minuit, mais ça dépend beaucoup. Je peux travailler jusqu’à 4 heures du matin, toute la nuit, ou finir à 20 heures. Dans ce cas-là, je suis trop fatiguée pour faire quelque chose de ma soirée.
La progression de carrière est définie d’année en année – analyste 1, 2, puis 3, avant de passer associate, puis senior. Et l’environnement de travail est compétitif : pour répartir les bonus, la banque décide d’un budget global pour les salariés de chaque promotion, puis celui-ci est partagé entre eux en fonction de leur classement.
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La coupe est pleine au sein du mensuel économique Capital, l’un des magazines du groupe Prisma Media (Géo, Voici, Femme actuelle, Télé-Loisirs), appartenant à la galaxie du milliardaire Vincent Bolloré, premier actionnaire de Louis Hachette Group. La colère à l’encontre d’Elodie Mandel, la directrice de la rédaction, s’est matérialisée par le vote d’une motion de défiance à son égard, jeudi 19 juin.
A la question « Faites-vous confiance à la directrice de la rédaction pour assurer l’avenir de Capital ? », 31 membres de la société des journalistes (SDJ) ont répondu non, tandis que deux personnes se sont abstenues. Ce « vote unanime sanctionne la stratégie mise en place depuis plus d’un an », estime la SDJ, invitant la direction à en « tirer les conséquences ». La veille, mercredi 18 juin, la rédaction de Capital avait appris la suppression de cinq postes de journalistes.
Moins d’un an après une rupture conventionnelle collective ayant conduit au départ de 27 salariés, Prisma Media a annoncé, le 19 mai, sa volonté de supprimer 54 postes sur près de 750 d’ici à la fin de l’année dans le cadre d’un nouveau plan de transformation. Tandis que les ventes du magazine baissent, les recettes de la publicité numérique reculent, elles aussi, et ne permettent pas d’équilibrer le modèle économique comme espéré. « L’ensemble des sites “hors news” sont assez lourdement pénalisés par les évolutions des algorithmes Google depuis plusieurs mois », fait valoir la direction. Aussi, la perte de Gala, cédé au Groupe Figaro en 2023, pèse encore lourd pour Prisma. Le magazine people représentait 10 % du chiffre d’affaires et un tiers de la rentabilité du groupe, explique la direction.
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Alexandre Ricard, président-directeur général de Pernod Ricard, au siège de Pernod Ricard, à Paris, le 28 janvier 2025. JOEL SAGET/AFP
Le reflux des ventes bouscule les groupes de spiritueux. Dans ce contexte agité, le numéro deux mondial Pernod Ricard a dévoilé en interne un projet de réorganisation dont l’objectif est de regrouper l’ensemble de ses marques en deux divisions. Cette restructuration annoncée par Reuters, mercredi 18 juin, a été confirmée par l’entreprise. Même si elle reconnaît qu’il y aura des départs, elle ne chiffre pas encore le nombre de suppressions de postes qui pourrait découler de ce plan, arguant du « lancement de processus de consultation locale avec nos partenaires sociaux et nos collaborateurs ».
Pernod Ricard envisage donc de réorganiser ses marques en deux divisions dénommées « Gold » et « Crystal ». La première chapeauterait tous les alcools nécessitant un vieillissement, comme le cognac Martell, le whisky irlandais Jameson, et les autres whiskys comme Chivas Regal ou Ballantine’s, mais aussi les champagnes Perrier-Jouët et Mumm.
La seconde rassemblerait les alcools sans vieillissement à l’instar de la vodka Absolut, du gin Beefeater, du rhum Havana Club sans oublier les fameux apéritifs Lillet, Pastis 51 et Ricard. Depuis la cession de son pôle vin, annoncée en juillet 2024, le groupe dirigé par Alexandre Ricard comptait cinq divisions.
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Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, à l’Elysée, le 5 juin 2025. BENOIT TESSIER / REUTERS
Pour éviter un échec cuisant après trois mois et demi de concertation, les cinq instances encore présentes au « conclave » des retraites, qui devait s’achever mardi 17 juin – CFDT, CFTC, CFE-CGC du côté des salariés ; Medef et CPME du côté du patronat –, ont droit à une journée supplémentaire, le 23 juin. Mais le patronat ne cache pas ses doutes, et l’opposition de gauche demande des comptes au premier ministre.
Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, s’est montrée la plus allante, mercredi, au lendemain d’une longue séance de négociation à l’issue de laquelle les désaccords semblaient encore profonds. « La CFDT sera au rendez-vous lundi », a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse. « Il y a des avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser, notamment pour les “essentiels” », parmi lesquels le sujet des femmes, a-t-elle poursuivi.
Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit « très réservé » sur la présence de son organisation, même s’il doit « consulter [ses] instances » avant de prendre une décision.
« Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus et notre pays est en grande difficulté financière. Au rythme où vont les choses, rapidement nous ne pourrons plus payer les retraites », a estimé M. Martin sur France 2.
« Le Medef a fait des avancées remarquables mardi il y a huit jours, sur les carrières des femmes, sur l’usure, sur les invalidités. Ces propositions ont été balayées d’un revers de la main », a regretté M. Martin.
« Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous !, a commenté auprès de l’Agence France-Presse Cyril Chabanier, président de la CFTC. Quand Patrick Martin dit ce matin “on ne bougera pas”, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien. » La CFE-CGC va également « rester jusqu’au bout », selon son président, François Hommeril, sur BFM Business mercredi, car dans le « format » du « conclave », ce n’est pas « le Medef qui tient la plume et le Medef couine un peu parce qu’il n’a pas l’habitude ». Mais Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est « pessimiste » pour un accord.
Mardi, à l’issue d’une longue journée de tensions entre représentants de salariés et du patronat, et alors qu’il était près de minuit, CFDT et la CFTC, deux des partenaires sociaux à la table des négociations depuis le 27 février, ont annoncé cet ultime round prévu le 23 juin.
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Une conclusion un peu confuse, loin de l’accord que Matignon avait promis de soumettre au Parlement, au terme d’une journée de discussions laborieuses. La fin de la partie a-t-elle déjà été sifflée ? La ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a redit mercredi sur Franceinfo sa « confiance » dans la capacité des participants à trouver « les compromis nécessaires ».
Mardi, les syndicats ont rappelé qu’ils voulaient en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023. Parmi les autres « points durs », la CFTC a également posé comme « ligne rouge » – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.
« Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée – nous avons flirté avec l’échec – a été en partie ouvert », grâce à Jean-Jacques Marette, médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, a décrit Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.
Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants. Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (un enfant), ou 23 meilleures années (deux enfants), d’après les indications fournies par les participants.
Sur la pénibilité, les termes de l’accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité – prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques – qui pourrait permettre, dans certains cas, un départ anticipé à la retraite.
Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi, contre 67 ans et demi. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues se voie alors restreint, et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.
Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la contribution sociale généralisée (CSG) serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.
« A jamais les premiers. » Ce slogan reflète la fierté de l’Olympique de Marseille d’avoir été le premier club de foot français à avoir gagné la Ligue des champions, en 1993. Mais, parfois, jouer les précurseurs n’a rien de flatteur. La Poste reste à jamais la première entreprise française à avoir été condamnée par la justice pour manquement à son devoir de vigilance, supplantant les TotalEnergies, EDF et autres Carrefour, en attente d’être jugés après avoir été assignés sur ce même fondement devant les tribunaux.
La cour d’appel de Paris a en effet confirmé, mardi 17 juin, la décision du tribunal judiciaire de Paris, qui, en 2023, avait trouvé insuffisant le travail mené par l’établissement postal afin de se mettre en conformité avec la loi de 2017. Celle-ci impose aux grandes entreprises de prévenir les risques environnementaux et sociaux associés non seulement à leur activité, mais aussi à celle de leurs sous-traitants.
Un bureau de La Poste, à Paris, le 10 janvier 2024. ALAIN JOCARD/AFP
Il est reproché à La Poste d’avoir établi, en 2021, une « cartographie des risques » présentant « un trop haut niveau de généralité », selon le tribunal. Le géant des boîtes aux lettres affirme avoir corrigé le tir depuis, mais il appelle les pouvoirs publics à « une application cohérente et proportionnée des obligations de vigilance, en ligne avec les principes internationaux et qui ne fragilise pas l’égalité des conditions de concurrence au sein de l’Union [européenne] ».
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Une consommation qui ne redémarre pas, un taux d’épargne toujours au sommet, des investissements qui peinent à repartir et un commerce extérieur repassé dans le rouge : tous moteurs à l’arrêt, l’économie française ne devrait pas dépasser les 0,6 % de croissance en 2025, selon la nouvelle note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée mercredi 18 juin.
Une déception sans doute pour Bercy, qui avait abaissé à 0,7 % sa prévision de croissance pour l’année en avril dernier, en retrait de 0,2 point par rapport aux 0,9 % encore espérés en janvier. En dépit des nouvelles incertitudes apparuesavec la guerre entre Israël et l’Iran, Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics, a affirmé, mardi 17 juin, devant la commission des finances du Sénat : « Notre prévision de croissance reste atteignable. »
L’Insee se montre donc moins optimiste que le gouvernement. Faiblement positive au premier trimestre (0,1 %), la croissance devrait plafonner à 0,2 % sur chacun des trois trimestres suivants. L’économie ne profite pas de la légère amélioration du climat observée en zone euro, en partie liée à la baisse des taux d’intérêt. D’autant que « la consolidation budgétaire pèse sur l’activité », souligne Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee. La consommation des administrations a ainsi reflué au premier trimestre 2025 par rapport à 2024 (0,2 %, au lieu de 0,4 %). Surtout : l’exécutif, qui doit atteindre l’objectif de réduction du déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut en 2025, après 5,8 % en 2024, cherche à réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros.
Un phénomène de « surépargne »
Autre handicap : la France n’a pas bénéficié, contrairement au Royaume-Uni, à l’Allemagne ou à l’Italie, de la « ruée commerciale », à savoir, de l’empressement des entreprises à constituer des stocks avant la mise en place des droits de douane décrétée par le président américain Donald Trump, début avril. Un phénomène qui a entraîné un bond de 1,7 % du commerce mondial au premier trimestre. Le commerce extérieur tricolore, lui, replonge après deux bonnes années. En dépit de la livraison par les chantiers de l’Atlantique du spectaculaire du paquebot World-America à la compagnie suisse MSC, en mars, les exportations sont en recul de 1,8 % sur les trois premiers mois de l’année. Sur l’ensemble de 2025, le commerce extérieur devrait rogner de 0,7 point la croissance française.
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Des touristes devant le Musée du Louvre, à Paris, le 16 juin 2025. CHRISTOPHE ENA / AP
Le Musée du Louvre est resté inaccessible pendant plusieurs heures lundi 16 juin, dans la matinée, en raison d’un mouvement social spontané des agents d’accueil dénonçant le surtourisme et la dégradation de leurs conditions de travail, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’institution et le syndicat CGT-Culture.
Le musée le plus visité au monde n’a pu ouvrir qu’aux alentours de 14 h 30, selon une porte-parole du Louvre, des images sur les réseaux sociaux montrant de nombreux touristes faisant la queue, parfois assis à même le sol, dans l’incompréhension.
Les agents d’accueil et de surveillance protestaient contre « la surfréquentation » du musée et les problèmes de « sous-effectif », a expliqué à l’AFP, Christian Galani, membre du bureau national de la CGT-Culture, dont il est le représentant au Louvre.
Réunis pour une « heure mensuelle d’information syndicale » à l’initiative du syndicat SUD-Culture Solidaires, les employés ont refusé de rejoindre leur poste tant que la direction ne prenait pas connaissance de leurs doléances.
« En l’espace de quinze ans, nous avons perdu environ 200 emplois en équivalent temps plein », a déploré M. Galani, qui a aussi évoqué des « conditions de visite dégradées » pour le public.
L’engouement des visiteurs – 20 000 admirent chaque jour La Joconde, de Léonard de Vinci – gêne, en effet, souvent les conditions de visite des espaces environnants, à commencer par Les Noces de Cana, de Véronèse, tableau accroché dans la même salle des Etats.
Surfréquentation et vétusté
L’institution a en principe une jauge limitée à 30 000 visiteurs quotidiens. Le Louvre a accueilli en tout près de 9 millions de personnes en 2024, dont 80 % de touristes étrangers, devant le British Museum, les musées du Vatican et le Met, à New York.
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La présidente-directrice du Musée du Louvre, Laurence des Cars, avait ainsi tiré la sonnette d’alarme en janvier, décrivant une institution vétuste confrontée, entre autres, à des problèmes d’infiltration d’eau et de température dans les salles pour la conservation des œuvres.
Baptisé « Nouvelle Renaissance du Louvre », le projet prévoit d’ici à 2031 une nouvelle entrée pour décongestionner la pyramide de verre, une salle d’exposition dévolue à LaJoconde, ainsi qu’un billet d’entrée plus cher pour les visiteurs non européens, avec, à terme, un objectif de 12 millions de visiteurs par an.
Un ouvrier sidérurgique de ThyssenKrupp, devant un haut fourneau de l’usine de Duisbourg, en Allemagne, le 14 novembre 2022. WOLFGANG RATTAY / REUTERS
Simon Jäger, professeur associé à l’université de Princeton (New Jersey) et au MIT, est spécialiste de l’économie du travail.
Aujourd’hui, en Allemagne, 10 000 emplois industriels disparaissent chaque mois. Est-ce la fin du travailleur classique de l’industrie ?
Le modèle industriel allemand est fortement sous pression. Mais la crise a commencé il y a longtemps, dès 2017-2018, quand a débuté la baisse de la production des industries intensives en énergie. Dans les années 2000-2010, l’Allemagne a fortement profité de l’essor industriel de l’Asie et de la Chine. Ce succès, qui s’est accompagné d’un boom sur le marché de l’emploi, a occulté beaucoup de choses, comme le vieillissement des infrastructures, l’absence d’investissement dans les technologies d’avenir, le déséquilibre de l’approvisionnement en énergie. On en paye aujourd’hui le prix.
Cela pose la question de l’avenir du modèle économique allemand, qui a toujours été fortement basé sur la production de machines de haute qualité. Le problème est qu’il n’y a plus autant de clients pour ces produits dans le monde, et que la concurrence s’est renforcée. Et, de façon générale, les emplois de production sont en déclin partout, même en Chine.
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Je gagne 2 289,09 euros par mois. Le salaire des sages-femmes est fléché dans une grille tarifaire, avec un gain d’échelon lié à l’ancienneté. Pendant la première année et demie, on est à l’échelon 1. Je travaille en salle de naissance, dans un hôpital en banlieue parisienne. Mon salaire varie en fonction des gardes effectuées. En moyenne, j’ai environ 600-650 euros de primes en plus de mon salaire, elles récompensent le travail d’urgence, les indemnités pour le travail de nuit et de week-end.
Comme on manque de personnel, je peux être amenée à prendre des gardes en plus, de jour comme de nuit. Chaque garde dure douze heures. J’en fais douze en moyenne chaque mois, la moitié de jour, l’autre de nuit. Lorsque je fais une garde la nuit, je suis « off » le lendemain en journée. Par exemple, je travaille le mercredi de 8 heures à 20 heures, puis le jeudi de 20 heures à 8 heures. Mais ça reste un sacré rythme. C’est compliqué, notamment pour mes collègues qui ont des enfants. Et on sait qu’à terme, le travail de nuit est mauvais pour la santé.
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