#metoo : le harcèlement, si présent et si mal connu des salariés

#metoo : le harcèlement, si présent et si mal connu des salariés

Un salarié ou une salariée dit à propos d’une salariée, devant d’autres collègues : « Joli décolleté, ils ont de la chance au marketing. » S’agit-il d’un « agissement sexiste », de « discrimination », de « harcèlement sexuel », d’une « agression sexuelle », ou de rien de tout cela ? C’est un agissement sexiste, ou un comportement à connotation sexiste, car la poitrine est reconnue comme une partie du corps ayant une connotation sexuelle (comme les fesses, le sexe, les cuisses ou la bouche) et la mention « ils ont de la chance au marketing », confirme la connotation sexuelle du propos.

Un groupe de salariées établit un top 10 des plus beaux hommes de la société : c’est un agissement sexiste.

Troisième exemple : Un ou une collègue raconte des blagues crues, à connotation sexuelle, tous les jours dans l’open space : là, c’est du harcèlement sexuel. Culture machiste ? Sexisme banalisé en entreprise ? Pour les deux premiers exemples, moins d’un salarié sur deux reconnaît un « agissement sexiste », et moins d’un sur cinq (19 %) identifie un « harcèlement sexuel » dans le troisième.

Extraites du Baromètre auprès des salariés sur le harcèlement au travail publié mercredi 12 octobre, ces questions font une mise au point sur des concepts qui restent flous pour beaucoup. Réalisé du 15 au 19 septembre 2022 auprès de 2000 actifs par Ipsos pour Qualisocial, un cabinet spécialisé en prévention des risques psychosociaux, ce baromètre donne une première mesure du niveau d’information des salariés sur le harcèlement au travail, de leur degré d’exposition, dans le but d’améliorer la maîtrise du sujet et la lutte contre le harcèlement (sexuel et moral) en entreprise.

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L’enjeu est de taille. Trois salariés sur quatre (74 %) considèrent que les situations de harcèlement au travail sont assez ou très répandues et 79 % des femmes et 84 % des jeunes. Trente-cinq pour cent (près d’un tiers) des salariés interrogés disent avoir été victimes de harcèlement au cours de leur vie professionnelle, 40 % affirment en avoir été témoins et 13 % des salariés ont le sentiment d’avoir été auteurs de harcèlement au travail au cours de leur carrière (le harcèlement est puni d’une peine de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros).

Un sentiment de gêne

Pour la majorité des salariés (52 %), la dégradation des relations sociales au travail (harcèlement, manque de respect des clients/usages) est en effet un « enjeu prioritaire ». Pourtant, à peine plus d’un salarié sur deux a le sentiment d’être bien informé sur le sujet, et 35 % pensent connaître la législation. Difficile, dans ces conditions, de savoir comment gérer un signalement ou un comportement inapproprié.

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LJD

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