Les entreprises confrontée à une remontée du virilisme

Le lancer de hache, c’est le nouveau défouloir en 2025. L’entreprise Rejolt, spécialisée dans l’événementiel, qui vante les « poussées d’adrénaline qui se déclinent désormais en groupe », propose ce dispositif très à la mode au sein du CAC 40. « Les demandes ont augmenté de 30 % en un an, indique le directeur général de Rejolt, Laurent Gabard. On travaille exclusivement avec les très grandes entreprises, tous secteurs confondus. Le team building est vraiment en train d’exploser, c’est devenu un outil RH, avec des activités proches du bureau, à petit budget, qui s’organisent localement. Les salariés ont besoin d’extérioriser leur stress et de couper le rythme de la journée. » Le team building a toujours été une manière de transmettre ce qu’on attend des salariés.
Les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, font-elles face à une remontée du virilisme ? Lors de la présentation des locaux restaurés du siège d’Axa, le 21 mai, la DRH de l’assureur, Karima Silvent, s’est félicitée, pour vanter les conditions de travail, de l’existence d’une salle de sport tout équipée avec sac de boxe, tapis d’entraînement et autres vélos d’intérieur. Le confort des lieux et les rémunérations ont aussi été évoqués, dans un second temps.
« Le monde du travail s’est façonné autour de valeurs viriles », rappelle la sociologue Haude Rivoal, associée au Centre d’études de l’emploi et du travail et autrice du livre La Fabrique des masculinités au travail (La Dispute, 2021). Une dynamique dont les principales caractéristiques sont la valeur accordée à la force, le rapport distancié au féminin et l’attachement à la division sexuelle du travail. « L’expression de la virilité – idéal de force, puissance – sert à inférioriser le féminin. Avant, il y avait une domination masculine qui prenait des formes de mise à l’écart des femmes dans les instances dirigeantes », décrit la sociologue.
Quatre axes de transmission
Sous les dorures des salons de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle de La Vaupalière, à Paris, où siège le groupe Axa, il n’y a que des portraits d’hommes. De fait, il n’y avait pas de femmes dans les instances à l’époque des mutuelles de l’UAP, qui ont fusionné avec Axa en 1999. La compagnie d’assurances est désormais quasi exemplaire en termes de parité, avec 48 % de femmes aux postes de direction générale et 38 % au comité exécutif. Mais la fresque installée dans le nouveau bâtiment, qui en retrace l’histoire jusqu’à aujourd’hui, ne compte qu’une seule femme.
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