La nouvelle manufacture Hermès en Auvergne, symbole des investissements français de la marque
Hermès étend son réseau d’ateliers. « C’est notre vingt-troisième maroquinerie en France », s’est félicité Axel Dumas, gérant de la marque de luxe, vendredi 13 septembre, en marge de l’inauguration du bâtiment rénové à grands frais, à Riom (Puy-de-Dôme). Dans le centre-ville de la sous-préfecture, la marque de luxe, qui fabrique ses articles en cuir exclusivement en France, occupe, depuis le début de l’année, deux anciens bâtiments de la manufacture des tabacs qu’exploitait la Seita jusqu’en 1975, date du déménagement de ce site de production des cigarettes Gauloises et Gitanes en périphérie de la ville, avant la fermeture définitive, en 2018, par Imperial Tobacco.
Ce que les Riomois appelaient la « manu » était un « vaisseau fantôme », se souvient le maire de la ville, Pierre Pécoul. Quatre ans de chantier ont été nécessaires pour transformer cette friche industrielle, située dans le cœur de Riom, agglomération de 19 000 habitants située à une quinzaine de kilomètres au nord de Clermont-Ferrand. En 2019, Hermès avait sollicité l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, chargée du développement économique de la région, pour l’aider à trouver un site de production, à proximité de la ville voisine de Sayat, où la marque exploite une maroquinerie depuis vingt ans.
Très vite, Hermès exprime sa volonté de choisir un site existant pour entreprendre une réhabilitation. « A la première visite de la manufacture des tabacs de Riom, les responsables de l’immobilier du groupe ont eu un coup de cœur », se souviennent Sonia François et Vania de Oliveira, de l’agence publique. Inscrit au titre des monuments historiques, le site, propriété d’un promoteur qui, un temps, y avait projeté un hôtel, est racheté par la communauté d’agglomération Riom Limagne et volcans. Avant d’être cédé pour le « même montant » à Hermès, explique le président de la collectivité auvergnate, Frédéric Bonnichon.
Une nouvelle maroquinerie par an
Depuis, la marque de luxe a dépensé environ 25 millions d’euros d’investissement, d’après nos informations, sans aides publiques, pour transformer le bâtiment des années 1930 en atelier de production avec l’aide de l’agence Tracks ; il abritera aussi un centre de formation d’apprentis (CFA) analogue à la dizaine de CFA qu’il a créés en France depuis 2022, pour former 1 600 personnes au CAP de sellier-maroquinier. Dans ce bâtiment de 7 000 mètres carrés, baigné de lumière, près de 280 personnes devraient travailler – à moyen terme – pour fabriquer entièrement à la main des sacs Constance, Bolide et autres Birkin.
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