Grèves, manifestations et débrayages du 29 septembre… une journée d’action syndicale sous le signe de la réforme des retraites et du pouvoir d’achat
Le thème des retraites revient en force sur les banderoles syndicales. Actualité oblige, il est au cœur des revendications portées par la CGT, la FSU et Solidaires, à l’occasion d’une journée d’action interprofessionnelle, jeudi 29 septembre, à travers l’ensemble du territoire. Lorsqu’elle avait été annoncée au début de l’été, cette initiative mettait surtout en avant le pouvoir d’achat, amputé par l’inflation. Ce mot d’ordre continue d’apparaître sur la première ligne du cahier de doléances, mais s’y entremêle désormais une autre préoccupation : la durée des carrières professionnelles, que l’exécutif veut allonger par le biais d’une réforme des régimes de pension. Un slogan résume bien l’état d’esprit ambiant : « Augmenter les salaires, pas l’âge de la retraite ».
Jeudi, plus de 200 rassemblements sont programmés partout en France. Grèves, manifestations, débrayages… Toutes les fédérations de la CGT, du public comme du privé, ont été invitées à battre le pavé. Outre les trois syndicats de salariés à la pointe du combat, plusieurs mouvements d’étudiants et de lycées ont répondu présent : l’UNEF, la FIDL, le MNL, Voix lycéenne.
A Paris, il était prévu que le cortège s’élance de la place Denfert-Rochereau et prenne la direction de la Bastille. Les arrêts de travail dans l’éducation nationale devaient par ailleurs se traduire par la fermeture de nombreux établissements, en particulier dans la capitale et dans plusieurs agglomérations. La RATP, de son côté, s’attendait à des perturbations significatives sur son réseau de bus et sur la ligne B du RER. « On sent une dynamique assez combative chez les salariés », estime Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, en faisant allusion aux multiples conflits qui ont éclaté dans les entreprises au sujet de la fiche de paye. Pour elle, cette journée d’action de jeudi constitue une étape. « Il y en aura d’autres », dit-elle, le but étant de faire durablement pression sur les patrons et sur les pouvoirs publics.
« Elever le rapport de force »
L’envie de protester est décuplée par le projet de l’exécutif sur les retraites : recul de l’âge d’ouverture des droits ou accroissement de la durée de cotisation ? Adoption des mesures dès l’automne ou dans un délai plus lointain ? Après de longs atermoiements, décision a été prise d’ouvrir un nouveau cycle de concertations sur ce chantier, l’objectif étant d’adopter un texte de loi spécifique « avant la fin de l’hiver ». La première ministre, Elisabeth Borne, l’a annoncé, jeudi matin à l’AFP, après une réunion, la veille, à l’Elysée avec des représentants de la majorité. Les discussions devraient s’engager la semaine prochaine avec les partenaires sociaux et les groupes parlementaires. L’hypothèse d’un recours à des amendements dans le budget de la « Sécu » 2023, synonyme de passage en force, est donc écartée.
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