Delphine Ernotte : « La diversité sera le fil rouge de mon mandat » à France Télévisions
Après avoir consacré les premières semaines de son second mandat à renouveler son état-major, Delphine Ernotte s’attelle désormais à la mise en œuvre du projet qui lui a valu d’être, en juillet, la première dirigeante de France Télévisions reconduite dans ses fonctions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). La présidente du groupe défend ses choix en matière d’information, de rigueur budgétaire et de promotion de la diversité.
Pour votre second mandat, vous vous êtes engagée à faire mieux en matière de diversité. Comment allez-vous faire ?
Nos publics revendiquent d’être mieux représentés, en matière de parité, de couleur de peau, de handicap, d’origine géographique et sociale. La distorsion entre la réalité et sa représentation à la télévision est trop grande. Nous allons donc évaluer la représentation à l’antenne afin de nous fixer des objectifs pour 2021. D’après le CSA, les personnes « perçues comme non blanches » représenteraient environ 25 % de la société française, contre 15 % à la télévision. On a un énorme rattrapage à faire. Ce sera le fil rouge de mon nouveau mandat.
Comment l’imposer aux producteurs ?
Ma méthode, c’est compter, partager, changer. Aux Etats-Unis, on dit : « No diversity, no commission. » On ne finance pas un projet quand la diversité n’est pas représentée.
Comptez-vous adapter les structures de l’entreprise à ce nouvel objectif ?
Dès 2021, je recruterai 200 alternants issus de la diversité. C’est important d’être représenté devant, mais aussi derrière la caméra. Il faut faire rentrer de nouveaux profils. Nous avons des salariés, en outre-mer, qui doivent trouver leur place sur les antennes nationales. Karine Baste-Régis, que je viens de nommer joker du « 20 heures », a démarré à Martinique la première. La création de Franceinfo a aussi été l’occasion de recruter des parcours plus diversifiés.
Avec 0,7 % de part d’audience en octobre, Franceinfo reste loin derrière BFM-TV, CNews et LCI…
Franceinfo connaît une progression d’audience remarquable, et nous restons leader sur le numérique. C’est le résultat du travail de Laurent Guimier, qui porte cette dynamique. La semaine des élections américaines, nous avons franchi le seuil historique de 1 % de part d’audience, soit en l’occurrence 7,2 millions de téléspectateurs différents en moyenne sur chaque journée. Notre positionnement dans le paysage comme chaîne d’info de confiance, qui ne participe pas à l’hystérisation du débat, me paraît de plus en plus nécessaire. Si les téléspectateurs se tournent vers Franceinfo, lorsqu’ils recherchent du recul sur l’actualité et une information fiable, on aura fait notre boulot.
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