Fonction publique : un rapport recommande d’encadrer le déploiement de l’IA

Lors d’un « hackathon » organisé au ministère de la fonction publique en marge de la présentation de la stratégie gouvernementale pour l’IA dans le secteur public, à Paris, le 6 février 2025.

De France Travail à la Caisse d’allocations familiales, en passant par l’éducation nationale ou les collectivités locales, l’intelligence artificielle (IA) est déjà très intégrée aux différents secteurs de l’action publique. Lutte contre la fraude, orientation des usagers, recrutement, agents conversationnels, les usages se multiplient. Et les transformations vont encore s’amplifier à l’avenir.

C’est pour cette raison que le centre de réflexion Le Sens du service public publie un rapport, jeudi 3 juillet, en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès, intitulé « Le service public à l’épreuve de l’intelligence artificielle ». Alors que la fonction publique est déjà confrontée au développement et aux expérimentations de l’IA, le document appelle à la création d’un cadre politique clair pour que le sujet ne soit pas seulement appréhendé d’une manière technique et technologique.

« On voit bien que l’IA se développe de manière effrénée dans toutes les organisations, explique Johan Theuret, cofondateur du Sens du service public et coordinateur du rapport. L’objectif était d’essayer de voir s’il est possible de définir un mode de développement de l’IA qui soit respectueux des principes fondamentaux des services publics. » Souveraineté, soutenabilité écologique, respect de la démocratie… Autant d’enjeux qui réclament une vraie politique publique et une vision stratégique de long terme.

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Lionel Honoré, professeur en sciences de gestion : « Un management brutal se développe, loin des promesses de bienveillance »

Le professeur en sciences de gestion Lionel Honoré, codirecteur de l’ouvrage Le Management désenchanté. Erreurs, échecs et bullshit en management (EMS, 288 pages, 25 euros), dénonce « la diffusion d’un culte de l’individu » au sein de l’entreprise, valorisant le « manageur sachant » et niant l’expertise des collectifs de travail.

Votre ouvrage prend appui sur différentes études menées dans des secteurs d’activité variés. Que disent-elles du désenchantement du management ?

Prenons l’exemple du secteur médico-social. On y observe très clairement une dissonance, qui tend à s’accentuer, entre les discours et la brutalité de la réalité. Le travail y est considéré comme un objet noble, tourné vers les autres, dans des organisations où se multiplient les injonctions à un management collaboratif, participatif, bienveillant.

Mais, dans le même temps, on voit se déployer des outils de gestion de plus en plus brutaux, justement, qui confrontent les acteurs du secteur à une logique de tableaux de bord et de KPI, indicateurs-clés de performance. En conséquence, le management ne s’intéresse pas réellement au travail, à l’activité elle-même, mais bien davantage à la manière dont on peut, à partir de ce même travail, satisfaire des objectifs venant « d’en haut ».

Vous soulignez que, derrière les discours appelant à la bienveillance, c’est en réalité un management « autoritaire » qui s’impose.

Ce retour du management autoritaire est en effet une problématique fondamentale des organisations modernes. C’est un management qui explique comment le travail doit être réalisé, ce que doivent être ses objectifs… Il prétend savoir mieux que ceux qui « font », alors qu’il est en réalité de plus en plus « à distance », s’appuyant avant tout non sur une fine connaissance du terrain, mais sur des outils de gestion qui l’en éloignent.

Qu’est-ce qui sous-tend de telles évolutions ?

Il y a, bien sûr, la financiarisation de l’économie, qui se traduit par une tendance à la « gestionnite » : la mise en coupe réglée du travail par des outils de gestion s’appuyant sur des objectifs financiers déconnectés de la réalité du terrain.

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Au bureau, le « small talk » plombé par la canicule : « Fait chaud, non ?! »

Pour être supportable, la vie de bureau exige un minimum de créativité conversationnelle. Quand vous rentrez dans un ascenseur, il faut être capable de rebondir sur un petit détail pour briser la glace et huiler la mécanique des rapports sociaux. En période de canicule, cette mécanique est réduite à sa plus simple expression. Accablés par les températures, on se regarde d’un air liquéfié : « Fait chaud, non ?! » Ben ouais, fait chaud.

Comme l’a expliqué le sociologue américain Erving Goffman (1922-1982), nos comportements se déploient dans un enchâssement de cadres naturels et sociaux. Pour être en mesure de tenir une conversation d’open space potable, il faut que nos variables vitales soient en état de fonctionner, et c’est pour cette raison que les phénomènes climatiques n’induisent pas tous les mêmes discours.

Le froid est piquant et permet tout un tas de variations. Il fait naître la perspective de contre-mesures – un chocolat fumant, la ressortie de sa plus belle doudoune sans manches – qui sont autant d’occasions de partager un bon mot. La chaleur, elle, annihile toute velléité de créativité dialogique et nous fait toucher du doigt l’inhabitabilité de notre monde. Il n’y a plus de glace à briser (tout a fondu). On perçoit, dans le « fait chaud », un mélange curieux de dépit et de redécouverte, qui traduit l’ampleur de notre déni climatique. Le réchauffement, on le met sous le tapis pendant l’hiver, on part en avion se revigorer aux antipodes, en espérant slalomer au mieux entre les pics de chaleur l’été venu. Mais une fois que le « fait chaud » est là, c’est notre « devenir-cadavre » et celui de nos enfants qui nous saute à la figure.

Dans ce climat (suffocant), on tente néanmoins de positiver. L’avantage du « fait chaud », pourrait-on penser de prime abord, c’est qu’il traduit un unanimisme des ressentis. On aurait tous identiquement chaud, on serait enfin tous d’accord. Il n’y a rien de plus faux. Comme beaucoup de choses en entreprise, la température est l’objet d’une bataille concrète et symbolique, voire d’une forme d’appropriation. Le « fait chaud » s’est ainsi doublé d’un discours parallèle de la part des mecs se plaignant de ne pas pouvoir porter de short (j’en sais quelque chose, j’ai fait un article-manifeste à ce propos il y a quinze jours).

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Deliveroo condamné une nouvelle fois pour travail dissimulé de ses livreurs

Un livreur pour Deliveroo, à Nice, le 25 octobre 2022.

La plateforme britannique de livraison de repas Deliveroo a été condamnée mercredi 2 juillet par la cour d’appel de Paris pour travail dissimulé concernant neuf de ses livreurs, selon plusieurs arrêts consultés par l’Agence France-Presse (AFP), alors que la plateforme avait déjà été mise à l’amende en 2022. Ces employés ont exercé leur activité en France pour l’entreprise britannique entre 2017 et 2022 avant que cette dernière mette fin au contrat de prestation qui les liait.

La cour d’appel de Paris a notamment condamné l’entreprise à réintégrer un livreur qui avait été licencié en 2020 pour « discrimination liée à des raisons de santé », et elle a aussi ordonné le versement à ce livreur de 93 000 euros au titre des salaires impayés. « C’est le premier cas de réintégration » d’un coursier licencié pour raisons de santé, a souligné l’avocat, Kevin Mention, qui le représente ainsi que huit autres livreurs.

Selon la cour, il a aussi été démontré que « Deliveroo leur impose une tenue, une zone géographique, une procédure à respecter et des possibilités de connexion [à l’application] à certaines périodes », ce qui prouve la subordination.

« Preuves de subordination »

« La cour s’est attachée aux pièces individuelles de chaque coursier et a montré des preuves de subordination dans chaque dossier », s’est félicité M. Mention. Plusieurs d’entre eux vont toucher plus de 100 000 euros, « cela montre à quel point ils [Deliveroo] fraudaient », pointe l’avocat. « Depuis 2020, on n’a plus eu une seule décision qui n’acte pas un travail dissimulé » concernant l’entreprise, a-t-il ajouté.

Deliveroo, qui est en passe d’être racheté par l’américain DoorDash, répond que son modèle a, depuis, évolué. « Le modèle opérationnel de Deliveroo a profondément changé et a été reconnu par les pouvoirs publics comme reposant sur une collaboration avec de véritables prestataires indépendants », a réagi Deliveroo auprès de l’AFP mercredi.

Très contesté, le statut d’indépendant des chauffeurs Uber ou coursiers Deliveroo est remis en cause dans de nombreux pays. En 2022, le tribunal de Paris avait infligé une amende de 375 000 euros à Deliveroo, le maximum prévu, lors du premier procès pénal en France de « l’ubérisation », avec comme enjeu le véritable statut de ces livreurs.

Le Monde avec AFP

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Princesse Tam-Tam et Comptoir des cotonniers placés en redressement judiciaire

Une boutique Comptoir des Cotonniers à Paris, en octobre 2010.

Les marques de prêt-à-porter Princesse Tam-Tam et Comptoir des cotonniers ont été placées mardi 1er juillet en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques de Paris, a appris l’Agence France-Presse (AFP) d’une source proche du dossier, mercredi 2 juillet.

Ces enseignes, spécialisées respectivement dans la lingerie et les vêtements pour femmes, en avaient formulé la demande en raison de « la poursuite de la détérioration financière » de leurs comptes, « dans un contexte de marché qui ne s’est pas amélioré », avait communiqué une source à l’AFP fin juin.

Les deux marques appartiennent au groupe Fast Retailing France, filiale du géant japonais du même nom dont l’enseigne phare est Uniqlo. Le groupe avait déjà annoncé en juin 2023 envisager la fermeture de 55 magasins de Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam-Tam sur 136 en France, ainsi que la suppression de 304 postes pour ces deux marques.

L’objectif du plan était de « continuer à adapter Fast Retailing France aux évolutions du marché de l’habillement et d’endiguer les graves difficultés rencontrées par la société et ses filiales afin d’assurer leur pérennité », selon le groupe.

Concurrence de l’« ultrafast-fashion » et de la seconde main

Comptoir des cotonniers et Princesse Tam-Tam n’ont pas résisté à la crise qui frappe les enseignes de prêt-à-porter du milieu de gamme, concurrencées par l’essor de l’« ultrafast-fashion » et de la seconde main.

Auparavant, une partie d’entre elles avait déjà subi la pandémie de Covid, qui avait mis à l’arrêt l’activité économique, puis l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires. Cette suite de difficultés a mis à rude épreuve ces commerces bien connus des centres-villes et des zones commerciales.

Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Jennyfer, Du pareil au même, Sergent Major, Esprit, C & A, Naf Naf, IKKS : aucune de ces enseignes n’en est sortie indemne. Certaines ont fermé des magasins et licencié des employés, d’autres ont demandé un placement en redressement judiciaire, certaines, enfin, ont dû se résoudre à être liquidées.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Princesse Tam-Tam et Comptoir des cotonniers, le double échec d’Uniqlo

Le Monde avec AFP

Canicule : « Au travail, notre attention diminue, le risque de se blesser avec les machines augmente aussi »

Des ouvriers des travaux publics équipés de protège-nuque pour éviter les coups de soleil, sur le chantier de construction de la ligne 5 de tramway, à Montpellier, le 27 juin 2025.

La chaleur, ce sont peut-être les couvreurs qui en parlent le mieux. « Ces derniers jours, sur le toit, tout est chaud, tout vous brûle : le marteau que vous manipulez, les tuiles que tel un plat sorti du four vous essayez de garder le moins longtemps possible dans vos mains, l’échafaudage auquel vous vous agrippez, la toiture elle-même. Quand vous y posez le genou, c’est à peine si on n’entend pas le bruit du grill ! » s’amuse Barthélémy Bach, charpentier-couvreur à Bergerac, une commune de Dordogne en vigilance orange et jaune depuis le début de la semaine. Cogérant d’une entreprise de quatre personnes, ils ont décidé en équipe d’aménager leurs horaires de travail et commencer à l’aube : 6 heures-14 heures, avec une pause sandwich de quinze minutes à 10 heures. L’un de ses salariés a tout de même dû partir plus tôt lundi, car il se sentait mal.

Le Monde l’a contacté après qu’il a répondu à un appel à témoignages. Vendeurs du petit commerce, cuisinier, chauffeurs poids lourds, cadres dans l’administration, maraîcher, enseignant… En quelques heures, près d’une centaine de salariés et fonctionnaires ont, comme lui, voulu faire part de leurs conditions de travail par ces fortes chaleurs. Signe que ce sujet s’impose chaque été un peu plus comme une préoccupation majeure. Leurs témoignages révèlent les défis qui persistent en termes d’adaptation, d’anticipation, et le rôle-clé du dialogue social.

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« L’amélioration des conditions de travail pourrait contribuer à l’équilibre des caisses de retraite »

Alors que les partenaires sociaux ont échoué à trouver un accord sur la réforme des retraites, on peut s’interroger sur cette possibilité gâchée non seulement de dialogue social mais, plus profondément, de débat sociétal. Les sociologues et les économistes nous alertent : la France souffre au travail, les travailleurs veulent plus de sens et de reconnaissance.

Du dialogue sur les retraites aurait pu ressortir une vraie réflexion sur le travail et sa place dans la vie personnelle et sociale des Français. Au lieu de cela, le débat achoppe sur des discussions comptables et paramétriques : 66 ans et demi ou 67 ans pour l’abaissement de l’âge de départ sans décote ? Certificat médical ou pas pour reconnaître la souffrance au travail ?

Une réflexion plus profonde sur le travail permettrait de penser la façon dont l’amélioration des conditions de travail pourrait apporter plus de sens aux travailleurs et améliorer leur productivité, contribuant ainsi aux profits du patronat et à l’équilibre des caisses de retraite. C’est ce que met en évidence l’étude « Meaning at Work » (le sens au travail), publiée en mai, par quatre économistes, Nava Ashraf, Oriana Bandiera, Virginia Minni et Luigi Zingales, en partenariat avec une grande multinationale, dont ils taisent le nom.

Un degré de confiance

Cette étude évalue l’impact d’un programme invitant les employés à une réflexion sur le sens de leur vie et leur relation au travail. Ce programme, intitulé « Découvrez votre raison d’être », se fonde sur les principes de la logothérapie, une forme de psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie. Le programme invite les employés à réfléchir, au travers d’essais et d’ateliers, sur leurs expériences personnelles, leurs priorités, leur raison d’être et comment leur travail y contribue ou au contraire y fait obstacle.

Les chercheurs ont conduit une expérience randomisée consistant à offrir ce programme à un groupe dit « traité », puis à comparer leur carrière, leur productivité, leur salaire et leur satisfaction à un groupe de contrôle. Au total, les chercheurs ont eu accès aux données de 2 976 employés de la firme dans 14 pays différents pendant deux ans.

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« Ce que les entreprises font des aides publiques, on ne sait pas » : plongée dans six mois d’auditions de la commission d’enquête

Les quelque 70 auditions étalées sur six mois de la commission d’enquête sénatoriale sur l’utilité des aides publiques aux grandes entreprises ont mis au jour un certain nombre de débats récurrents et d’enjeux-clés. Florilège des débats menés par les sénateurs Olivier Rietmann (Les Républicains, Haute-Saône), en tant que président, et Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), comme rapporteur.

« Du crédit d’impôt recherche, les entreprises peuvent faire ce qu’elles veulent »

« Un rôle absolument majeur », pour le PDG de Thales. Une aide « déterminante », pour le directeur général d’Air liquide. Un « dispositif essentiel » pour le président d’ArcelorMittal. Les grands patrons, premiers défenseurs du crédit d’impôt recherche (CIR). Cette dépense annuelle de 8 milliards d’euros pour l’Etat vise à « soutenir l’effort en recherche et développement [R&D] des entreprises, en leur permettant de déduire de leurs impôts une partie de leurs dépenses en la matière [jusqu’à 30 millions d’euros pour 100 millions d’euros de dépenses] », explique Carole Maudet, sous-directrice de la direction générale des finances publiques, auditionnée début mars.

Cela a représenté 171 millions d’euros en 2023 pour Thales, 98 millions pour Airbus, 36,4 millions pour Air liquide, 20 millions pour Vinci… Mais qui contrôle l’utilité de cette dépense budgétaire ? « L’administration fiscale doit s’assurer que les projets déclarés par les entreprises relèvent bien de la R&D, et que les dépenses présentées sont conformes aux règles d’éligibilité », développe Mme Maudet, qui constate que « l’exercice du contrôle devient de plus en plus compliqué », ses services devant faire appel à « une expertise extérieure » aux « connaissances scientifiques ou techniques approfondies ».

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A Pau, l’expérimentation du « management en équipes autonomes » a changé le quotidien des aides à domicile

« Je me sens plus actrice de mon travail et autonome. Avant, je courais toute la journée. Je me gère en fonction de mes impératifs, et je gère en direct avec les familles », raconte Marina Vié, technicienne de l’intervention sociale et familiale (TISF), tout en gardant un œil sur Imrane, 2 ans, dont elle s’occupe dans la ludothèque de la grande maison qui fait office de siège d’AID64. Cette association, installée à Pau, a adopté un « management en équipes autonomes », qui vise à laisser davantage de marge de manœuvre à ses 56 TISF, qui soutiennent les parents dans l’éducation des jeunes enfants, et 65 auxiliaires de vie sociale (AVS), davantage chargées des personnes âgées.

Ce fonctionnement est le fruit d’une transition de quatre ans. A l’origine, en 2021, une conviction des dirigeants : « Ce qui ne me convenait pas, c’est qu’on infantilisait les personnes. On travaille avec des adultes, ils savent mieux que moi prendre des décisions. Le poste managérial de responsable de secteur était difficile, tout passait par elles », explique Laure Orozco, directrice générale.

Il s’agissait aussi de résoudre des difficultés de recrutement et de turn-over important, classique dans ce secteur aux conditions de travail dégradées et à la rémunération médiocre : selon le ministère du travail, la moitié des aides à domicile gagnaient moins de 1,15 smic en équivalent temps plein en 2021. Seules 28 % des auxiliaires de vie et 45 % des techniciennes sont à temps plein.

Le mode de management choisi par AID64 s’inspire de la méthode Buurtzorg, du nom d’une entreprise néerlandaise de soins à domicile, qui a organisé, à la fin des années 2000, l’autonomie de ses intervenantes et donné naissance à tout un courant dans le médico-social, décrit dans un article récent de l’économiste François-Xavier Devetter (« Gérer et comprendre », Annales des Mines, juin 2025) : « Selon les structures, l’accent va être mis soit sur les moyens de créer du collectif, soit sur la manière d’organiser l’autonomie. »

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La canicule peut coûter 0,3 point de PIB à la France

Quand le mercure grimpe, l’activité économique décroît. Ce phénomène, que tout un chacun peut observer empiriquement, n’a pas échappé aux économistes. Selon les calculs d’Allianz Trade, la vague de chaleur qui frappe actuellement l’Europe aura un impact non négligeable sur la croissance. Le produit intérieur brut (PIB) du continent pourrait abandonner 0,5 point en 2025 sur l’autel de la canicule, estime Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur, dans une note publiée mardi 1er juillet.

Le tribut diffère selon la situation géographique et le climat de chaque pays européen. L’Allemagne, moins exposée aux chaleurs que le sud de l’Europe, serait peu touchée (− 0,1 point de PIB). A l’inverse, l’Espagne, qui connaît, en ces premiers jours de juillet, des records historiques, verrait sa croissance amputée de 1,4 point. L’Italie, où la canicule sévit aussi, perdrait 1,2 point de croissance et la Grèce, plus adaptée aux températures élevées, 1,1 point seulement.

La France, malgré les 38 °C enregistrés mardi dans la capitale – et parfois plus de 40 °C dans la partie méridionale du pays – se situe dans une position intermédiaire : 0,3 point de PIB menace de s’évaporer dans la touffeur ambiante, soit un peu moins de la moitié de la croissance espérée par le gouvernement (+ 0,7 %).

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