ArcelorMittal veut investir 1,2 milliard d’euros à Dunkerque mais maintient son plan social

ArcelorMittal veut investir 1,2 milliard d’euros à Dunkerque mais maintient son plan social

L’annonce sera-t-elle en mesure de rassurer les salariés d’ArcelorMittal ainsi que le gouvernement qui demandait ces derniers jours au groupe sidérurgique des preuves de son engagement industriel dans l’Hexagone ? Le géant de l’acier a annoncé, jeudi 15 mai, son « intention d’investir 1,2 milliard d’euros » pour construire « un premier four électrique » afin de décarboner son aciérie de Dunkerque (Nord).

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Cette annonce intervient alors que l’entreprise est engagée dans un bras de fer social avec les syndicats après sa présentation, le 23 avril, d’un plan de suppression de 636 postes sur 15 000, dont 295 à Dunkerque, et 385 emplois concernés dans la production et les fonctions support.

L’intention d’installer ce four électrique « démontre la détermination d’ArcelorMittal à maintenir une industrie de l’acier dynamique et durable en France », a indiqué, jeudi par communiqué, le groupe accusé par les syndicats et les partis d’opposition de gauche de vouloir se désengager de la France au profit de pays jugés plus rentables comme le Brésil, l’Inde ou les Etats-Unis.

Capacités de production revues de moitié

En novembre 2024, la multinationale avait annoncé le « report » de son projet de décarbonation de l’aciérie chiffré à 1,8 milliard d’euros, dont 850 millions de subventions publiques, en expliquant que l’actuelle crise industrielle de l’acier en Europe ne lui permettait pas de faire un tel investissement.

Six mois plus tard, le climat européen a changé, explique ArcelorMittal, en raison du plan d’action pour l’acier et les métaux présenté en mars par la Commission européenne, censé protéger l’industrie européenne contre la concurrence chinoise. « Nous sommes confiants dans le fait que l’Europe puisse mettre en place prochainement des mécanismes efficaces de défense commerciale et d’ajustement carbone aux frontières », a expliqué jeudi lors d’un point presse Alain Le Grix de La Salle, le président du groupe en France.

Le plan annoncé jeudi est différent de celui reporté à l’automne 2024. Ce dernier prévoyait de construire deux fours électriques à Dunkerque, agrémentés d’une « unité de réduction directe » de fer fonctionnant au gaz naturel, puis à terme avec de l’hydrogène. Le nouveau plan, qui doit être opérationnel « fin 2028 », ne concerne qu’un seul four et sans unité de réduction directe car le coût actuel du gaz en Europe ne le permet pas, selon l’entreprise. Par conséquent, les capacités de production sont revues de moitié, à deux millions de tonnes par an.

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LJD

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