Archive dans septembre 2024

Des salariés un peu moins absents, même le vendredi

Carnet de bureau. Les salariés sont un peu plus nombreux au bureau. Le recul général de l’absentéisme constaté au printemps par les études Malakoff Humanis et l’Observatoire de la performance sociale Diot-Siaci a été confirmé, jeudi 5 septembre, pour le secteur privé.

Le Baromètre absentéisme 2024 Willis Towers Watson (WTW), construit à partir des déclarations sociales nominatives (DSN) de 420 280 salariés issus de 2 196 entreprises sur une période de cinq ans, affiche un taux d’absentéisme de 4,8 % en 2023 contre 5,4 % un an plus tôt. Sans être le grand retour au bureau avec un taux de 3,8 % comme en 2019, il y a déjà un peu moins d’absents que les dernières années ; 94 % des arrêts de 2023 le sont pour cause de maladie.

Ce sont les arrêts de moins de trois mois qui chutent comparativement à 2022, l’année de la vague du variant Omicron. Les absences de quatre à sept jours ont quasiment diminué de moitié. La part de salariés qui s’arrêtent au moins un jour dans l’année est passée de 43 % à 34 %. Les précédentes études y avaient vu l’impact du télétravail qui permet de réduire le nombre d’arrêts courts, dans la mesure où des télétravailleurs font le choix de poursuivre leur activité à distance plutôt que de se mettre en arrêt lorsqu’ils ne sont pas trop malades.

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L’étude WTW qui identifie les « populations à risque » et « les causes potentielles », autrement dit qui sont les absents et pourquoi, note que la réduction des absences en 2023 est ainsi moins marquée pour les femmes (– 8 %), surreprésentées dans les activités non télétravaillables des secteurs de la santé ou de l’hôtellerie-restauration, que pour les hommes (– 12 %). En revanche, elle concerne tous les secteurs d’activité et toutes les catégories socioprofessionnelles à différents niveaux. Le taux d’absentéisme des cadres est de 2,3 % et celui des ouvriers de 6,9 % avec des durées plus longues (vingt-huit jours d’arrêt en moyenne) « liées à la pénibilité de certains métiers », précise WTW.

Vendredi, jour des bureaux vides

L’étude relève aussi que moins le statut d’emploi est stable, moins on s’absente : 2,1 % d’absentéisme en CDD contre 5 % en CDI, et que le vendredi reste le jour des bureaux vides. La progression du taux d’absentéisme est étonnamment continue au fil de la semaine : lundi 4,8 %, mardi 4,9 %, mercredi et jeudi 5 % et 5,1 % le vendredi. Sur ce point, « nous n’avons malheureusement pas d’explications qualitatives », commente un porte-parole de WTW. De quoi nourrir les interrogations des employeurs les plus soupçonneux.

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Comment réussir son récit de vacances au bureau ?

Le récit de vacances constitue incontestablement une des principales plaies de la vie de bureau. Répéter en boucle le même argumentaire épiphanique à la machine à café vous fait débronzer vitesse grand V (« On a nagé avec des otaries au soleil couchant. C’était in-cro-ya-ble ! »), l’écouter vous rend hâve encore plus vite. Pourvoyeuses d’informations intimes, vos vacances en disent très long sur qui vous êtes et, en conséquence, leur debrief est hautement stratégique : voilà pourquoi cet exercice est généralement aussi spontané qu’une réaction d’après-match de Didier Deschamps.

Néanmoins, à mon retour de vacances, j’ai pu remarquer que cet exercice obligé (et redouté) semblait être en pleine mutation. Plutôt que de me raconter un dépaysement quelconque aussi surprenant qu’un mobile en bois flotté, un collègue rencontré au hasard d’un couloir m’expliqua comment, durant son séjour estival dans un camping des Rocheuses, il eut à affronter « the pit ». Ce terme, que l’on peut traduire par « le puits » en français, sert à désigner une toilette collective sans évacuation, et « même pas sèche », me précisa-t-il, dans laquelle chacun était invité à venir déposer sa contribution à un gigantesque amoncellement d’étrons. En raison de sa radicalité, j’ai trouvé ce parti pris narratif très original et y ai vu le signe d’un changement d’époque.

Le récit de vacances reposait jusqu’alors sur une sorte de marketing de la petite différence sur fond d’exotisme glamourisé. Vos collègues partaient pour l’île de Ré, vous alliez à Houat. Ils faisaient du déval’kart, vous optiez pour la via ferrata. Vous vous insériez ainsi dans la carte postale commune, mais avec un petit pas de côté qui venait témoigner de votre singularité. Le problème, c’est qu’à l’heure où chacun effectue méthodiquement le même pas de côté, tout le monde finit par se retrouver au même endroit. Alors que Santorin déborde de candidats au selfie en mode collé-serré, on ne peut plus se satisfaire d’un récit de vacances lambda qui se contenterait de dire « j’y étais ».

La sobriété a le vent en poupe

Raconter votre semaine de snorkeling dans le golfe du Mexique ne fera plus rêver personne, mais peser sur vous le soupçon écocidaire. « On comprend que la réticence à voyager pour le plaisir, dans un contexte de crise climatique, puisse avoir d’autant plus de poids qu’augmentent parallèlement les voyages contraints – exils et migrations forcées, ô combien dramatiques », écrit la philosophe Juliette Morice dans Renoncer aux voyages. Une enquête philosophique (Presses universitaires de France, 248 pages, 20 euros).

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Fraude à la formation professionnelle : 14 personnes condamnées pour une escroquerie à 3 millions d’euros

Elles sont au cœur d’une vaste fraude à la formation professionnelle. Quatorze personnes ont été condamnées par la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mercredi 4 septembre, pour escroquerie et escroquerie en bande organisée, à des peines allant de dix mois à cinq ans de prison, des amendes montant jusqu’à 45 000 euros et des interdictions de gérer une société pendant cinq à quinze ans.

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Elles ont été reconnues coupables d’avoir, entre 2009 et 2014, dirigé – ou travaillé pour – une quinzaine de sociétés privées ayant, par divers moyens, indûment bénéficié d’argent public, normalement dévolu à la formation continue des salariés. Le préjudice de l’affaire a été estimé à environ 3 millions d’euros par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance astucieuse de la police judiciaire de Paris. Des dommages-intérêts conséquents, se chiffrant parfois en centaines de milliers d’euros, ont aussi été prononcés à l’encontre des prévenus, onze hommes et trois femmes.

La formation professionnelle est une obligation légale pour les entreprises, qui y contribuent financièrement en fonction de leur masse salariale. Elle est assurée par des organismes de formation (OF), des prestataires de droit privé qui peuvent facturer leurs services à des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), chargés de gérer l’argent des cotisations par secteur ou par branche. C’est en exploitant les failles et faiblesses de ce mécanisme, dont le contrôle est difficile et mal assuré, que les prévenus ont pu s’enrichir.

Fausses factures

« Quoiqu’ils soient versés par des organismes de droit privé, les fonds perçus par les escrocs sont directement issus de prélèvements obligatoires fixés par la loi, assis sur la masse salariale et prélevés sur les salaires. Escroquer les OPCA, même avec l’accord du client, c’est donc voler toutes les entreprises et leurs salariés », a expliqué Guillaume Daïeff, le président de la 13e chambre du tribunal correctionnel, lors de la lecture du jugement, devant des prévenus impassibles. Pour le magistrat, la « gravité » de cette escroquerie justifie la lourdeur des peines, même si « les faits sont anciens ».

Lors du procès, qui s’était tenu en juin, les pratiques des escrocs, qui ne se connaissaient pas tous entre eux, ont été détaillées. A partir de formations effectivement dispensées aux salariés des entreprises, des fausses factures étaient établies à destination des OPCA, avec un nombre d’heures gonflé par rapport à la réalité, et des tarifs poussés au plafond légal. « Pour une formation de huit heures à 20 euros de l’heure, l’OF demandait une prise en charge pour trente heures et un total de 1 250 euros, soit 40 euros par heure », note le tribunal dans son jugement.

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Aux Etats-Unis, les salariés en télétravail sont les premiers licenciés pour réduire les effectifs

La Texane Christy Tabors, 35 ans, travaillait à distance pour un sous-traitant du groupe Meta. Au printemps 2023, elle a reçu un appel téléphonique. Son emploi était supprimé. Elle a appelé sa cheffe de service, qui n’était même pas au courant. La décision avait été prise dans les sphères supérieures. Le licenciement éclair de Mme Tabors n’a rien d’original. Sur TikTok, les témoignages d’employés remerciés qui travaillaient chez eux se multiplient. L’un n’avait pas frappé assez souvent les touches de son clavier d’ordinateur, un logiciel espion avait donc considéré qu’il n’était pas assidu. Une autre, commerciale de Cloudflare, avait « peu de chances de réussir », selon sa direction, qui l’a écartée.

Pendant la pandémie, les grandes entreprises du secteur du high-tech avaient beaucoup embauché. A la fin de la crise sanitaire a succédé une vague de suppressions d’emplois qui touche les cols blancs, et particulièrement les employés à distance. La probabilité d’être « remercié » est ainsi 35 % plus forte pour les salariés à distance que pour ceux qui fréquentent assidûment le bureau, indique un sondage de l’éditeur de logiciels Live Data Technologies, qui a interrogé deux millions de cols blancs en 2023, employés de bureau et travailleurs à domicile.

Leurs chances de promotion sont aussi réduites de 31 %. « C’est évident, il y a un a priori de proximité aussi bien pour l’employeur que pour l’employé, commente Jason Saltzman, directeur du développement de Live Data Technologies. Le manageur se sent plus proche de ceux qu’il voit en réunion ou autour de la machine à café. » C’est donc l’absent qui disparaîtra de l’organigramme, lorsqu’il faudra prendre des décisions difficiles.

Lire l’analyse de la chercheuse pour le projet du Liepp | Article réservé à nos abonnés « Le télétravail fait-il du bien aux salariés ? Ce que l’on a appris avec le Covid-19 »

Les groupes du high-tech n’aiment guère évoquer publiquement leur manque d’appétit pour le travail à distance. Ils ont trop peur d’être jugés rétrogrades par les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Certains reconnaissent toutefois leur préférence pour le présentiel. IBM a ainsi demandé à ses cadres de se rapprocher d’un bureau de l’entreprise, dans un rayon de 80 kilomètres. Le senior vice-président John Granger a clairement fixé les règles du jeu. Dans un mémo de janvier 2024, il ajoute qu’il faut dorénavant pointer au moins trois jours par semaine, ou risquer son poste.

Le retour du balancier

Autre entreprise, même propos : le fabricant d’ordinateurs Dell exige une présence de trois jours par semaine en entreprise. En février, la direction s’est expliquée. Ceux qui n’adopteront pas ce nouvel agenda n’auront plus droit à une promotion ou à un changement d’orientation. Dell a ainsi institué un système de contrôle par couleurs. Les bleus sont fortement présents au bureau, verts et jaunes au milieu, les rouges se font très rares. Ce classement est pris en compte pour les futures promotions, les évaluations annuelles, ou encore d’éventuels plans de licenciement.

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« Des entreprises et acteurs locaux font tous les jours la démonstration qu’il est possible de décorréler création de richesses et prédation de nos ressources naturelles »

Les Français ont exprimé dans les urnes leur souhait d’un changement de façon de gouverner. Peu importe sa couleur ou son ambition, le prochain exécutif sera sommé de porter des politiques d’intérêt général à large consensus. Un vœu pieux pour certains, tant les sujets de discorde sont nombreux. Pourtant, il existe une politique capable de réconcilier souveraineté économique, réindustrialisation, création d’emplois, préservation du pouvoir d’achat et urgence climatique : l’économie circulaire.

Loin d’être un sujet secondaire, l’économie circulaire consiste en l’utilisation prolongée des matières et produits, par l’écoconception, la réparation, le réemploi et, quand ce n’est plus possible, le recyclage. Une économie pleinement circulaire permettrait de réduire de 45 % l’empreinte carbone du pays, diminuerait notre dépendance aux importations de produits et matières premières stratégiques (et donc réduirait le déficit de notre balance commerciale), tout en créant des usines et des emplois en France.

Actuellement, 600 000 emplois sont déjà générés grâce à elle, dans des secteurs où l’alternative proposée par des produits neufs polluants est souvent fabriquée à l’autre bout du monde. En généralisant l’économie circulaire, ce sont 500 000 emplois supplémentaires qui pourraient être créés.

Et pour une fois, la France et ses entreprises possèdent dans ce domaine une avance stratégique et un savoir-faire pionnier (comme dans la réparation automobile et le reconditionnement de smartphones), notamment grâce à l’apport historique de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire (ESS), incarnée aujourd’hui par des start-up, des PME, des fleurons industriels, des associations et des collectivités. Cerise sur le gâteau : allonger la durée de vie des produits, les faire réparer ou acheter des produits réemployés plutôt que neufs permet également aux Français de réaliser des économies majeures.

Des perspectives encourageantes, mais tout reste à faire

Par exemple, les produits reconditionnés sont en moyenne 30 à 40 % moins chers que les produits neufs, et faire réparer ses produits permet une économie moyenne de 70 % par rapport au rachat neuf. Mais, visiblement, le sujet n’est pas assez politique et clivant pour percer dans le débat public. Pourtant, à l’heure où différentes sensibilités politiques doivent composer ensemble, l’économie circulaire est du pain bénit !

Les lois relatives à l’économie circulaire ont souvent été votées à l’unanimité des forces politiques en présence. Et on les comprend. Elle est une réponse efficace et concrète aux préoccupations majeures des Français : pouvoir d’achat, emplois locaux, souveraineté économique, environnement. Malgré ces perspectives encourageantes, tout reste à faire. Pour généraliser ces pratiques, nous, entrepreneurs, industriels, entreprises et associations de l’économie circulaire de tous secteurs, avons besoin, comme d’autres secteurs stratégiques en transition (ferroviaire, automobile, alimentaire…), d’une stratégie nationale pour devenir compétitifs et passer à l’échelon supérieur.

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Ces surdiplômés qui se tournent sur le tard vers l’éducation nationale

PALM ILLUSTRATIONS

« Vous vous souvenez de la définition du théorème de Pythagore, qu’on a vu la semaine dernière ? », demande avec assurance Nicolas Dhooge à sa classe de 4e fictive, en dessinant une figure géométrique au tableau. « Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés », répond du tac au tac un participant, installé au premier rang. Un « fayot ! », puis des rires fusent dans la grande salle du lycée d’Alambert, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où 70 élèves un peu particuliers sont réunis cet après-midi-là. L’âge moyen est d’environ 33 ans. Et Nicolas répète devant les autres, sous le regard attentif d’une formatrice du Choix de l’école, les « gestes de l’enseignant », dans le cadre du campus d’été de cette association.

Antenne française de l’ONG américaine Teach For All, elle accompagne en France, depuis 2015, des diplômés de l’enseignement supérieur et des jeunes actifs souhaitant embrasser sur le tard l’enseignement. Au programme de ces quatre semaines intensives, on trouve des ateliers pratiques (« diriger l’attention des élèves », « donner des consignes claires »), mais aussi des initiations à la didactique dans chaque discipline (« préparer une séance », « l’apprentissage de la lecture »), ainsi que des conférences de chercheurs (« orientation et autocensure », « psychologie de l’enfant »). Des discussions avec des alumni (les anciens élèves) sont aussi organisées.

Objectif : faciliter leur entrée dans le grand bain en septembre, lorsqu’ils deviendront enseignants contractuels. « Comme en secourisme, j’ai un peu l’impression d’apprendre les “gestes qui sauvent” en classe. Il faut attendre d’être sur le terrain pour comprendre toute leur utilité et voir comment on peut les adapter », raconte Nicolas après son cours fictif de maths. Il y a quelques semaines, il était encore responsable de la sécurité incendie et sûreté d’un hôpital d’Ile-de-France, après un bac + 5 en santé du travail et hygiène industrielle.

Motivation et baisse de salaire

Lorsqu’on leur demande, à lui et à ses camarades, les raisons de leur présence ici, et de ce virage professionnel à 180 degrés, leur récit rejoint les témoignages récurrents des « bifurqueurs ». Ces jeunes issus des générations Y et Z parlent de brillantes études au lycée, qui les ont amenés, sans trop se poser de questions, dans une grande école de commerce ou d’ingénieurs, un institut d’études politiques, une belle université parfois… « Mais, au bout de quelques années à travailler, on s’aperçoit qu’on n’est pas super épanouis dans ce qu’on fait, qu’on ne comprend pas toujours le but de notre job », résume Robin, 27 ans, fraîchement débarqué d’un cabinet de conseil en ressources humaines, où il a passé quatre ans après son école de commerce.

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Le petit miracle du Cotentin grâce aux emplois industriels

Dans un couloir de l’usine de retraitement Orano de la Hague, dans le nord-ouest de la France, le 29 août 2024.

Plantée au nord-ouest de la pointe du Cotentin, l’usine de retraitement de La Hague (Manche), propriété du groupe Orano, s’étend sur près de 300 hectares. Le site ultrasécurisé de stockage et de recyclage de déchets nucléaires, encerclé de barbelés, avec une vue imprenable sur la mer, doit encore s’agrandir pour absorber une hausse d’activité prévue dans les prochaines années. Les jours de beau temps, on peut apercevoir depuis ses hauteurs le dôme du futur réacteur EPR de Flamanville, construit à une vingtaine de kilomètres de l’autre côté de l’anse de Vauville. Un paysage qui témoigne à lui seul de l’empreinte industrielle de ce territoire normand.

Une étude commandée par la communauté d’agglomération du Cotentin, qui regroupe 129 communes dont celles de Cherbourg, La Hague et Valognes, à l’économiste Laurent Davezies indique que le bassin industriel local est plus dynamique en création d’emplois que d’autres métropoles souvent citées en exemple comme celles de Toulouse ou de Nantes. Selon l’étude, l’industrie représente près d’un quart des 54 000 emplois salariés dans le Cotentin, contre 14 % pour l’ensemble de la France métropolitaine, avec une hausse des créations de 30 % entre 2016 et 2022, loin devant les 8 % et 11 % de la « ville rose » et de la capitale de Loire-Atlantique.

Une vitalité qui dépend beaucoup des filières du nucléaire et de la défense navale, très actives dans le département. En plus d’Orano, premier employeur du nord du Cotentin avec quelque 6 000 salariés, de nombreux industriels sont présents, comme Naval Group, les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), EDF… « Depuis une dizaine d’années, le Cotentin a concentré ses efforts sur ses principales forces que sont le nucléaire, le maritime et l’énergie », explique David Margueritte, le président (Les Républicains, LR) de la communauté d’agglomération, reconnaissant que « le territoire a encore des difficultés à faire connaître ses atouts, comparé par exemple à [ses] voisins bretons ».

Pénuries de talents

Les besoins en main-d’œuvre sont importants, avec des tensions à prévoir dans les prochaines années sur des métiers très qualifiés. La démographie peu dynamique du département oblige à recruter loin du bassin d’emploi. « Nous sommes dans un écosystème de péninsule sans une grande métropole pour concentrer les richesses. Attirer les talents est un véritable enjeu », explique Marianne Guillier, responsable de l’attractivité et du recrutement chez Naval Group.

Pour faire face aux pénuries de talents, les industriels ont créé avec les pouvoirs publics locaux une école d’excellence de soudure, à Cherbourg, afin de former l’élite des soudeurs des filières nucléaire et navale. « On recrute localement, nationalement et même internationalement », précise Serge Quaranta, directeur général de CMN, en faisant visiter ses hangars de Cherbourg où sont actuellement fabriqués une corvette militaire commandée par la marine des Emirats arabes unis, et la station scientifique Tara polar de la Fondation Tara Océan qui s’apprête à rejoindre l’Arctique afin de mener des études sur le changement climatique.

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La mutualisation face aux fortes chaleurs

Le droit du contrat est implacable : « Pas de travail, pas de rémunération. » Mais, dans les faits, ce principe connaît de nombreuses (et aujourd’hui banales) exceptions pour le salarié. Elles prennent la forme d’indemnités légales versées par un organisme de sécurité sociale, en cas de maladie par exemple. Le coût en est alors mutualisé et financé par les cotisants, employeurs et salariés.

Elles peuvent aussi résulter d’obligations légales ou conventionnelles pour l’employeur de « maintenir » la rémunération ou une fraction de celle-ci, même sans contrepartie de travail. Tel peut être le cas du complément aux indemnités journalières versées par la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) ou de rémunération versée dans le cadre d’un protocole d’accord de fin de grève.

La charge financière pèse alors sur le seul employeur ou, le cas échéant, sur l’assureur de l’employeur. Le secteur du bâtiment connaît un mécanisme original de mutualisation et de gestion des indemnités de congés et des périodes où les salariés sont empêchés de travailler par les conditions météorologiques.

Prise en compte du changement climatique

Le mécanisme a été instauré à une époque où les chantiers et les entreprises étaient itinérants et à la demande de la profession, par un décret d’application du 18 janvier 1937 de la loi de 1936 sur les congés payés. Ce texte a créé une caisse, destinée à assurer la gestion et le paiement des congés payés des salariés du BTP. La philosophie de ce système est de mutualiser la collecte de l’argent des congés payés pour en garantir le paiement. La loi n° 46-2299 du 21 octobre 1946 y a ajouté un régime dit « de chômage intempérie », qui garantit aux ouvriers du bâtiment une indemnisation en cas de discontinuités survenant dans l’exécution de leur travail.

Le mécanisme, aujourd’hui géré par un réseau de onze associations régionales et deux caisses nationales exclusivement patronales, est le suivant : les employeurs versent une cotisation à la caisse de congés payés dont ils relèvent, fixée chaque année par arrêté ministériel. Cette mutualisation leur permet d’être partiellement remboursés des indemnités versées aux salariés lors des arrêts de travail pour cause d’intempérie.

Les intempéries concernées sont définies par l’article L. 5424-8 du code du travail. Ce sont des « conditions atmosphériques et les inondations lorsqu’elles rendent dangereux ou impossible l’accomplissement du travail eu égard soit à la santé ou à la sécurité des salariés, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir ». Depuis le 30 juin 2024, un nouvel article D. 5424-7-1 du code du travail précise que les conditions atmosphériques s’entendent de périodes de canicule, de neige, de gel, de verglas, de pluie et de vent fort, selon des conditions à définir par arrêté.

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Ce qui change le 1ᵉʳ septembre pour votre budget : retraite, prix du gaz, impôts, fonctionnaires…

Le premier jour du mois est, comme à l’accoutumée, marqué par une série de nouveautés affectant les finances personnelles.

Un million de petites retraites augmentées, avec effet rétroactif

Ce 1er septembre, la retraite d’environ un million d’ex-salariés, commerçants ou artisans doit être majorée, de maximum 100 euros brut, avec un montant mensuel moyen situé entre 50 euros et 60 euros (les chiffres précis doivent être communiqués prochainement).

Cette mesure de revalorisation des petites retraites, actée dans le cadre de la réforme des retraites d’avril 2023, était entrée en vigueur le 1er septembre 2023 pour les nouvelles pensions. Pour les personnes déjà à la retraite à cette date, deux cas de figure se présentaient :

– Une partie (600 000) a vu sa pension revalorisée tout de suite ;

– une autre (environ un million) a dû patienter, en raison des « opérations de gestion nécessaires pour calculer cette augmentation », explique l’Assurance-retraite.

L’attente doit donc prendre fin (peut-être à certaines exceptions près) avec le versement de la pension de septembre, le 9 octobre. Sauf pour les retraités de la caisse d’Alsace-Moselle, pour lesquels le versement de la pension de septembre a lieu le 2 septembre. Avec un effet rétroactif : les douze mois de majoration exceptionnelle non perçus seront versés avec la pension, revalorisée, de septembre.

Légère baisse du prix repère du gaz

Le prix repère de vente du gaz naturel (PRVG) moyen diminue de 1 % en septembre, par rapport à août, à 130,21 euros TTC par mégawattheure (MWh), pour les clients raccordés au réseau de distribution exploité par GRDF, a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Publié chaque mois par la CRE depuis la suppression des tarifs réglementés du gaz, ce tarif repère, tous consommateurs confondus, vise à aider le consommateur à comparer les offres. Il s’agit d’une estimation moyenne des coûts supportés par les fournisseurs au titre de la fourniture de gaz naturel pour un client résidentiel, intégrant les coûts d’approvisionnement et hors approvisionnement. Il inclut les parts fixes (l’abonnement) et variables.

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Un nouveau taux de prélèvement à la source

Comme chaque année, un nouveau taux de prélèvement à la source vient, en septembre, se substituer automatiquement au taux appliqué précédemment, il a été calculé à partir de votre déclaration de revenus du printemps 2024, donc sur la base des revenus que vous avez touchés en 2023.

La substitution n’aura toutefois pas lieu avant le 1er janvier 2025 si vous avez modulé votre taux depuis le début de l’année (que ce soit avant ou après votre déclaration), et que le taux que vous avez choisi est supérieur au taux calculé par l’administration fiscale.

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