Yves Rocher : un tribunal annule un accord prévoyant 300 suppressions de postes

Yves Rocher : un tribunal annule un accord prévoyant 300 suppressions de postes

Le tribunal judiciaire de Vannes a annulé un accord signé entre le groupe familial breton Rocher (anciennement Yves Rocher, cosmétiques) et deux syndicats majoritaires qui prévoyait de supprimer trois cents postes sur trois ans, pour l’essentiel en Bretagne, a appris l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 16 novembre, de sources concordantes.

La justice avait été saisie par le syndicat Force Ouvrière (FO) qui contestait cet accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) signé le 16 janvier 2023 par la CFE-CGC et la CFTC.

Le tribunal de Vannes a prononcé l’annulation de cet accord car la fédération CFTC chimie mines textile énergie qui l’avait signé n’avait pas rempli à cette date ses obligations de publication des comptes. Dans leur jugement en date du 14 novembre, dont l’AFP a consulté une copie, les juges ont estimé que la signature de la CFTC n’était donc pas valide et que le seuil de représentativité des syndicats signataires n’était par conséquent pas atteint.

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La direction du groupe Rocher veut faire appel

« On attend de la direction qu’elle reprenne ses négociations », a déclaré à l’AFP Pierrick Simon, secrétaire départemental FO du Morbihan. « Si la direction veut supprimer des postes, elle devra passer par un plan de sauvegarde de l’emploi ou un plan de départs volontaires, mais là il faudra sortir le chéquier », a-t-il estimé. Pour M. Simon, l’accord de GEPP revenait à « faire financer le départ des salariés par le contribuable » en grande partie grâce à des dispositifs publics.

La direction du groupe Rocher a annoncé son intention de faire appel de ce jugement, relevant que l’annulation est due à « un motif exclusivement de forme lié à la situation administrative d’un des syndicats signataires ». Selon elle, « ce jugement ne remet cependant aucunement en cause la pertinence comme la validité au fond des mesures instituées par cet accord pour accompagner les salariés dans les évolutions de leurs emplois ».

L’accord annulé prévoyait trois cents suppressions de postes, sans licenciements secs, parmi les mesures étalées sur trois ans « pour adapter l’organisation de nos sites industriels bretons et offrir des perspectives d’évolution professionnelle aux collaborateurs », avait fait savoir en janvier la direction.

Le groupe Rocher mettait en avant « des éléments conjoncturels exogènes – le Covid, la situation géopolitique, l’inflation… – et endogènes – la chute de la vente par correspondance (VPC) » ayant « fragilisé le groupe ».

Outre sa marque de cosmétiques, Yves Rocher, le groupe Rocher, présent dans plus de cent pays, détient neuf marques, dont Arbonne, Petit Bateau et Dr Pierre Ricaud, et emploie plus de 16 000 collaborateurs.

Le Monde avec AFP

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