Un homme armé tue une conseillère à Pôle emploi à Valence et une autre femme en Ardèche
Un homme armé a tué, jeudi 28 janvier, une conseillère Pôle emploi à Valence (Drôme) et une salariée d’une entreprise ardéchoise où le suspect avait été employé, avant d’être interpellé puis placé en garde à vue. Pour l’heure, aucun mobile n’a pu être établi.
Vers 8 h 30, cet homme, ingénieur sans emploi de 45 ans, est entré dans une importante agence de Pôle emploi à Valence où il a mortellement tiré sur une employée de 53 ans. Il « s’est présenté dans cette agence qui emploie pas mal de salariés, s’est adressé à une employée sans qu’on sache s’il la connaissait, et très vite il a fait feu à une reprise avec une arme, la blessant mortellement au thorax. Le décès a été constaté après une vaine tentative de réanimation », a détaillé le procureur de la République de Valence, Alex Perrin.
L’homme est ensuite parti en voiture en direction des locaux de Faun Environnement, une entreprise spécialisée dans la fabrication de véhicules de collecte de déchets à Guilherand-Granges (Ardèche), sur l’autre rive du Rhône. Sur place, « il a demandé à avoir un contact avec un cadre et a rapidement fait feu sur une employée de 51 ans, qui a été atteinte à deux reprises mortellement », a précisé M. Perrin. Selon lui, l’homme avait été employé dans l’entreprise.
Faun Environnement emploie sur son site ardéchois 200 personnes. Une quarantaine d’entre elles étaient présentes jeudi au moment des faits, selon la mairie. Un important dispositif policier y était déployé jeudi à la mi-journée.
Mobile toujours inconnu
Tandis que l’homme prenait la fuite en voiture en empruntant à contresens un pont en direction de Valence, son véhicule a percuté une voiture de police qui tentait de l’intercepter. Vers 9 h 15, il a alors été interpellé puis placé en garde à vue.
A l’heure où beaucoup s’interrogent sur cet acte aux airs d’expédition désespérée, le mobile restait inconnu. « A ce stade on ne sait rien de ses motivations », a assuré le procureur, ajoutant avoir confié l’enquête pour « assassinats » à l’antenne de Valence de la police judiciaire de Lyon.
Un cordon policier a été tendu autour de l’agence Pôle emploi, proche du centre-ville, où s’affairaient encore à la mi-journée agents du SAMU et de la police judiciaire. « C’est la stupeur, la tristesse et la sidération face à cet acte totalement imprévisible et gratuit », a réagi le maire Les Républicains (LR) de Valence, Nicolas Daragon. « Cet homme a travaillé il y a dix ans dans la région », a-t-il ajouté. Selon l’édile, le suspect, originaire de Nancy, n’habitait plus à Valence et était inscrit à Pôle emploi Valence jusqu’en 2013.
Pôle emploi a annoncé que l’ensemble de leurs agences seraient fermées au public vendredi 29 janvier et qu’une minute de silence sera observée à midi.
« Mission essentielle et difficile »
A la suite du drame, la classe politique nationale a rapidement réagi. « Le drame survenu à Valence endeuille le pays tout entier. Aux familles et aux proches des victimes, j’adresse mon soutien et les assure de la solidarité de la Nation. Mes pensées accompagnent les personnels de Pôle emploi dans la Drôme dont je partage l’émotion et la tristesse », a écrit dans un tweet le premier ministre, Jean Castex.
De son côté, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a « remercié » les forces de police pour l’interpellation rapide du suspect. La ministre du travail, Elisabeth Borne, qui devait se rendre sur place dans l’après-midi, s’est dite, pour sa part, « très émue par le drame ». « Toutes mes pensées vont aux proches des victimes et aux agents de Pôle emploi », a-t-elle tweeté.
Très émue par le drame qui s’est déroulé ce matin à Valence, toutes mes pensées vont aux proches des victimes et au… https://t.co/yHYkTP2shl
— Elisabeth_Borne (@Elisabeth BORNE)
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s’est dit « sous le choc », tandis que son homologue de FO, Yves Veyrier, a fait part de sa « vive émotion », apportant notamment son soutien aux agents de Pôle emploi « dont la mission est, particulièrement aujourd’hui, essentielle et difficile ».