Uber, le géant californien du VTC, en difficulté aux Etats-Unis et au Royaume-Uni

Uber, le géant californien du VTC, en difficulté aux Etats-Unis et au Royaume-Uni

Le patron d’Uber, Dara Khosrowshahi, à New Delhi, en octobre 2019.
Le patron d’Uber, Dara Khosrowshahi, à New Delhi, en octobre 2019. Anushree Fadnavis / REUTERS

« Ubérisation ». La firme californienne Uber a donné son nom au modèle social de la nouvelle économie. Le système consiste à capter un marché de service grâce à une application et à son algorithme, puis à contraindre de fait les travailleurs prestataires de ce service, atomisés en des centaines de fournisseurs indépendants, de passer par ladite application.

Or c’est bien ce concept, imaginé et industrialisé dès 2010 par Travis Kalanick, le fondateur de l’entreprise américaine, qui est attaqué par la décision de la Cour de cassation du mercredi 4 mars. Mais pour le géant américain du VTC, dont la valorisation s’élevait ce même jour, à la fermeture de Wall Street, à 60 milliards de dollars (environ 54 milliards d’euros), ce n’est pas la seule situation dans le monde où les pouvoirs publics condamnent une forme de supercherie sociale.

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Ironie de l’histoire, l’attaque la plus rude à ce jour est venue de Californie, berceau de la société fondée il y a dix ans à San Francisco. En septembre 2019, le congrès de cet Etat américain a adopté une loi contre ce que l’on appelle là-bas la gig economy (« l’économie des petits boulots »). Le texte rend plus difficile, pour les entreprises de plate-forme, le fait de considérer ces travailleurs comme indépendants plutôt que comme des employés.

En novembre, l’Etat du New Jersey a réclamé 640 millions de dollars en pénalités et taxes impayées à la société dirigée depuis 2017 par Dara Khosrowshahi, niant le droit à la firme de qualifier de travailleurs indépendants les personnes travaillant par l’intermédiaire de l’application.

A l’automne, Uber s’est également vu retirer sa licence d’opérateur de services de transport avec chauffeurs à Londres. Transport for London, l’autorité des transports de la capitale britannique, a pointé du doigt un nombre très élevé de chauffeurs non autorisés mais inscrits sur la plate-forme de réservation, au risque de mettre en danger les utilisateurs. Encore une fois, la responsabilité sociale de l’entreprise a été mise en cause.

Echecs et succès

Pour Uber, cette question de la responsabilité est désormais la mère des batailles, alors qu’elle souhaite perpétuer son modèle. L’entreprise, qui n’a jamais gagné un dollar depuis 2010, demeure un foyer de pertes abyssales (8,5 milliards de dollars en 2019 pour 14 milliards de chiffre d’affaires) en raison d’investissements considérables qui accompagnent son développement.

Afin d’imposer son modèle, Uber se bat depuis sa création, devant les tribunaux du monde entier

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