Toutes les agences Pôle emploi fermées vendredi après le meurtre d’une conseillère
Les quelque 900 agences Pôle emploi sont fermées au public vendredi 29 janvier et une minute de silence sera observée par les agents, après le meurtre, jeudi matin, d’une conseillère de 53 ans, a fait savoir l’opérateur public.
Pôle emploi souligne dans son communiqué qu’« un soutien psychologique a d’ores et déjà été proposé aux agents ». Il ajoute qu’« en solidarité avec la famille de la victime, ses proches et l’ensemble de ses collègues, une minute de silence sera respectée vendredi à midi dans tout l’établissement ». « Ce temps permettra aux équipes de Pôle emploi de se recueillir. Les services de Pôle emploi restent accessibles à distance et les conseillers sont mobilisés pour accompagner les demandeurs d’emploi », poursuit l’opérateur.
Cette conseillère a été tuée jeudi matin par un ingénieur sans emploi de 45 ans, avant que celui-ci ne tue ensuite une salariée d’une entreprise de l’Ardèche où il avait travaillé. Il a été interpellé et placé en garde à vue. Ses motivations restent inconnues à ce stade mais les enquêteurs s’interrogent sur un lien éventuel avec une autre affaire : le meurtre d’une DRH survenu mardi dans le Haut-Rhin, suivi de l’agression d’un homme travaillant lui aussi dans les ressources humaines. Interrogé jeudi, le procureur de Valence a jugé que tout lien avec ces faits était « prématuré ». « Rien n’est pour l’instant avéré », a-t-il dit.
« Tragédie d’une violence inouïe »
Dans un communiqué, la fédération CFDT-Protection sociale Travail Emploi se dit « légitimement inquiète » face à « cette tragédie d’une violence inouïe ». Le syndicat réclame « des actes forts » pour « répondre aux craintes des salariés de Pôle emploi » et note que « même si cet acte effroyable est exceptionnel, il montre aussi les difficultés que rencontrent les salariés de Pôle emploi dans l’exercice de leur activité professionnelle au quotidien, en particulier dans l’accueil du public ».
« On est tous choqués, dans la colère et le recueillement », a commenté Nathalie Delbaere, déléguée du syndicat CGT, ajoutant : « Il faut que notre direction s’interroge maintenant pour savoir ce qui s’est passé car la maltraitance des demandeurs d’emploi entraîne la maltraitance des agents. »
« Ce qui s’est passé là n’est jamais arrivé (…) Il peut y avoir évidemment des demandeurs d’emploi qui sont dans la détresse, qui peuvent parfois avoir des agressions verbales sur des agents de Pôle emploi, mais là je pense qu’on est dans autre chose », a jugé sur place la ministre du travail, Elisabeth Borne.