Sur fond d’accélération de la croissance, les industriels augmentent leurs prix de vente
Plus d’une entreprise industrielle sur deux a commencé à répercuter, dans ses prix de vente, la hausse des matières premières, y compris l’énergie, indique l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, publiée lundi 8 novembre. Et ce, alors que la croissance s’annonce plus forte que prévu. L’institution financière estime que l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) dépassera, cette année, la prévision de 6,3 % et pourrait atteindre 6,75 %, selon un calcul « arithmétique ». Le quatrième trimestre, en effet, s’annonce meilleur qu’anticipé, en hausse de 0,75 point par rapport au troisième trimestre, malgré les difficultés d’approvisionnement et de recrutement que rencontrent encore bon nombre d’industriels, tout particulièrement dans l’automobile et, dans une moindre mesure, l’aéronautique.
« Le retour de l’activité au niveau précrise est plus précoce que ce que nous avions anticipé, souligne Olivier Garnier, économiste en chef à la Banque de France. On estimait qu’il se produirait fin 2021, il se produit un trimestre plus tôt ». C’est l’activité dans le secteur des services, particulièrement la restauration, qui tire la croissance, alors que l’industrie souffre toujours des pénuries de matières premières et de difficultés d’approvisionnement. Si ces dernières s’atténuent un peu dans le bâtiment en octobre (58 % des entreprises se disent concernées, contre 62 % en septembre), elles restent très fortes dans l’industrie, où elles touchent, comme en septembre, 56 % des entreprises.
De plus, les chefs d’entreprises commencent à répercuter dans leurs prix de vente la hausse des prix des matières premières ou des tarifs de l’énergie qu’ils subissent. Dans l’industrie et le bâtiment, près de 35 % des chefs d’entreprise ont déclaré, lors de l’enquête menée entre le 27 octobre et le 4 novembre, avoir augmenté leurs prix de vente pour faire face à la hausse du cours des produits et matériaux intrants. Par ailleurs, la part des chefs d’entreprises déclarant une augmentation des tarifs est « presque systématiquement » supérieure à ce qu’elle était un mois plus tôt, ce qui signale « des surprises à la hausse ».
Difficultés de recrutement en recul
Toutefois, cette tendance ne semble pas devoir alimenter, à court terme, la hausse des prix à la consommation, indique M. Garnier. Pour plusieurs raisons. D’une part, parce que les industriels ne répercutent pas complètement les hausses, mais absorbent encore une part des surcoûts dans leurs marges. D’autre part, parce que « les prix de l’industrie ne pèsent que pour une petite partie dans le panier de consommation des ménages, qui est surtout composé de services », rappelle M. Garnier.
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