Stellantis propose un plan de départs volontaires à des dizaines de milliers de ses salariés en Amérique du Nord

Stellantis propose un plan de départs volontaires à des dizaines de milliers de ses salariés en Amérique du Nord

Carlos Tavares, PDG de Stellantis (à gauche), dévoile le Ram 1500 REV au New York International Auto Show, à New York, le 5 avril 2023.

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé, mercredi 26 avril, qu’il allait proposer un plan de départs volontaires à certains de ses salariés aux Etats-Unis et au Canada, dans le but de réduire ses coûts et de financer sa transition vers l’électrique. Aux Etats-Unis, ce programme sera proposé à environ 33 500 salariés, a précisé une porte-parole du groupe à l’Agence France-Presse (AFP). L’entreprise n’a pas fourni de chiffres pour le Canada.

« En réponse aux conditions de plus en plus concurrentielles du marché mondial actuel et au passage nécessaire à l’électrification, Stellantis procède à un examen approfondi de ses activités en Amérique du Nord afin d’améliorer l’efficacité, de réduire les coûts et de protéger la compétitivité de nos produits pour permettre de nouveaux investissements stratégiques en vue de soutenir notre transformation », a expliqué l’entreprise dans un message transmis à l’AFP.

Après avoir dû faire face pendant la pandémie à d’importantes difficultés d’approvisionnement et à l’augmentation de leurs coûts, les constructeurs automobiles doivent désormais gérer la hausse des taux d’intérêt, qui renchérit le prix des voitures et pourrait finir par peser sur la demande. Dans le même temps, ils doivent investir des milliards pour la transition vers l’électrique.

Une « insulte », estime le président du syndicat UAW

General Motors, toujours dans le but de faire des économies, avait déjà proposé début mars un plan de départs volontaires. Environ 5 000 salariés y ont souscrit. Invoquant la transition vers l’électrique, Ford avait de son côté annoncé, en février, la suppression de 3 800 postes en Europe d’ici à 2025, après avoir fait part en août 2022 de la suppression d’environ 3 000 postes, principalement en Amérique du Nord et en Inde.

Ces plans de départs sont organisés à quelques mois de l’ouverture de négociations avec le syndicat américain de l’automobile UAW pour un nouvel accord de branche. Dans un communiqué séparé, le nouveau président du syndicat, Shawn Fain, a estimé que l’initiative de Stellantis, après un bénéfice de 16,8 milliards d’euros en 2022, était une « insulte » à ses membres. « Les responsables politiques et les contribuables financent la transition vers le véhicule électrique [avec de nombreuses aides gouvernementales], et c’est comme ça que la classe ouvrière est remerciée », s’est-il insurgé.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Stellantis annonce à nouveau des profits record

En 2022, le salaire en or du PDG de Stellantis avait provoqué une fronde des actionnaires. Ses émoluments auraient grimpé à 66 millions d’euros selon les calculs de Proxinvest, une société qui conseille les détenteurs d’actions sur leur politique de vote en assemblée générale.

Le Monde avec AFP

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.