Soleil, yoga, haut débit… Madère en appelle aux télétravailleurs de tous les pays
Bienvenue à Ponta do Sol, village de l’île de Madère de 8 200 habitants, constitué de vallées verdoyantes, de quelques restaurants, d’une plage rocailleuse et de sa centaine de « nomades numériques » venus concilier travail à distance et détente au soleil.
Employés en télétravail, autoentrepreneurs ou free-lances, ces visiteurs réinventent le métro, boulot, dodo en privilégiant une destination ensoleillée, abordable et offrant un accès haut débit à Internet. Une pratique qui compte de plus en plus d’émules auprès d’une génération biberonnée à Erasmus et facilitée par l’explosion des nouvelles technologies.
La pandémie de Covid-19 n’a fait que renforcer ce phénomène en attirant ces nouveaux travailleurs sans bureau fixe, redécouvrant, durant les phases de confinement, l’envie furieuse de fuir les métropoles.
« Les touristes ne sont que de passage, tandis que les nomades digitaux restent ici plusieurs mois et consomment donc localement. » Gonçalo Hall, entrepreneur
Nomade numérique lui aussi, Gonçalo Hall a mis sur pied ce qu’il appelle « le premier village de nomades digitaux » en trois mois seulement, avec l’étroite collaboration du gouvernement régional de Madère. Partenariat avec des sociétés immobilières et des loueurs de voitures, mise en place d’un Slack pour faciliter la communication dans la communauté, accès gratuit à un espace de travail partagé, proposition d’activités durant la journée (yoga, méditation, fitness, randonnée, plongée et observation des dauphins et baleines le week-end)… Tout a été pensé pour faciliter la venue et le séjour des travailleurs jusqu’à la date butoir de fin de projet, le 30 juin.
« J’ai comme l’impression de ne plus être sur la planète Terre, c’est incroyable et motivant de pouvoir travailler dans un tel cadre idyllique et d’échanger avec des personnes de toute l’Europe », se réjouit Spela Tezak, Slovène fraîchement arrivée, après un an sans voyages, à Ponta do Sol, où les bars et les restaurants sont ouverts.
Compenser l’hécatombe des recettes touristiques
Le but de ce village de nomades numériques est aussi, pour ne pas dire surtout, de contrebalancer l’hécatombe des recettes touristiques, qui représentent normalement plus de 20 % du produit intérieur brut de Madère.
« Les touristes ne sont que de passage, tandis que les nomades digitaux restent ici plusieurs mois et consomment donc localement », explique Gonçalo Hall. Une aubaine pour Carla Pereira, serveuse au restaurant Caprice : « C’est une très bonne initiative pour combler le manque de touristes dû à l’épidémie. En plus, ils sont vraiment sympathiques », se réjouit-elle.
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