SFR impose une mesure de chômage partiel à « un grand nombre » de ses salariés
Dans une communication faite lundi 23 mars à ses salariés, l’opérateur français de télécommunications SFR a fait part de sa décision de recourir au dispositif exceptionnel de chômage partiel mis en place dans le cadre de la crise sanitaire, qui lui permet de transférer à l’Etat une partie de sa masse salariale.
« Nous enregistrons une baisse significative de notre activité en raison des mesures de confinement et d’un ralentissement global de l’économie en France, s’est justifié dans un courriel adressé aux équipes de l’entreprise son directeur général, Grégory Rabuel. Dans ces circonstances exceptionnelles, compte tenu des annonces du gouvernement, et comme c’est déjà le cas pour une partie de nos salariés de SFR Distribution [les boutiques] depuis le 16 mars, nous avons décidé de recourir au chômage partiel à compter du 23 mars pour un grand nombre d’entre vous ou plus progressivement pour certains sur une partie de nos activités. » Ne seraient préservés que les personnels attachés aux activités essentielles : entretien du réseau, services techniques, services aux entreprises.
Entre 40 % et 50 % des salariés concernés selon la direction
Un certain nombre de salariés ont déjà été informés de leur mise en chômage partiel, mais le nombre total de personnes concernées n’est pas encore connu. D’après les organisations CGT et SUD, qui se sont associées en intersyndicale pour déplorer cette mesure, environ 60 % des 9 000 salariés de la compagnie pourraient être touchés. De son côté, la direction table plutôt sur une proportion située entre 40 % et 50 %, justifiant qu’il faut aujourd’hui à l’entreprise se concentrer sur ses services prioritaires, son activité commerciale étant à l’arrêt.
Annoncée lundi matin, à 11 heures, lors d’une conférence téléphonique, la mesure prise par la direction soulève l’indignation des organisations syndicales. « Il s’agit de faire des économies sur la masse salariale en les reportant sur les fonds publics, c’est un manque de solidarité nationale », déplore Sylvie Fondacci, de la CGT, tout en rappelant que, même dans cette période agitée, le groupe Altice, propriétaire de SFR, « est loin de mettre la clé sous la porte ». Elle souligne, en outre, que cette décision lui paraît d’autant plus incompréhensible que la société – constituée essentiellement de cadres désormais – s’était organisée pour favoriser le télétravail, auquel sont astreintes une grande partie des équipes désormais.