Sarah Ruget, du casino à la cybersécurité via le poker et les études

Sarah Ruget, du casino à la cybersécurité via le poker et les études

Les parcours professionnels suivent des chemins parfois cahoteux, sinueux, parfois tranquilles. Reconversions, ruptures de carrière, révolution dans l’environnement de travail… Portraits en série.

Le 6 octobre, Twitch subissait un piratage massif de données. Quelques jours plus tard, le 13 octobre, OVHCloud affrontait une panne généralisée. Que le responsable soit le maladroit auteur d’un « copier-coller » ou un hackeur, la cybersécurité est omniprésente dans nos activités professionnelles. C’est devenu le quotidien de Sarah Ruget.

«  Elle part s’installer en Bretagne et suit le cursus de l’Ensibs toujours en alternance, cette fois-ci avec Orange Cyberdéfense. »

Il n’y a rien de classique ni de prévisible dans le parcours de Sarah Ruget. Après le bac, elle s’inscrit en faculté d’histoire et ambitionne de devenir enseignante-chercheuse. Mais ce projet ne tient pas longtemps. « J’avais trouvé un job d’été de deux mois comme croupière dans un casino. Ça m’a plu, j’ai décidé de rester », raconte-t-elle. Ce qui lui a plu dans ce milieu et ce métier ? « La relation avec les clients, on vend du rêve, on joue avec les émotions, mais aussi le calcul mental, le respect des règles et le travail de nuit ! »

Cinq ans plus tard, c’est dans les tournois de poker qu’elle exerce en tant que croupière indépendante. Au bout de quelques années, elle veut s’acheter un appartement, mais sans CDI, les banques refusent sa demande de prêt. « C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de changer de métier. J’exerçais dans ce milieu depuis neuf ans et le poker commençait à perdre du terrain en France, j’ai eu envie de trouver un métier où je pourrais m’éclater. De plus, on croit que les croupiers sont bien payés mais c’est un cliché, ils sont payés au smic et touchent des primes pour la nuit ou les jours fériés… »

Déjà curieuse de comprendre comment fonctionnait un ordinateur et ce qu’il y avait derrière le clavier et l’écran, Sarah Ruget suit le conseil d’un ami ingénieur informaticien qui lui dit de « retourner à l’école ». Installée dans la région de la technopole Sophia-Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, elle sait qu’il y a des débouchés dans les entreprises locales et plusieurs écoles qui forment à l’informatique. « Mais reprendre des études à 27 ans, c’est le parcours du combattant », avoue-t-elle.

« J’étais ulcérée… »

Elle s’inscrit dans une école privée de Sophia-Antipolis où elle commence par un BTS SIO (services informatiques aux organisations) et poursuit avec un bachelor puis un master spécialisé de développement informatique, le tout en alternance avec différentes entreprises.

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Au début du master, elle commence à s’intéresser à la cybersécurité, aux problèmes liés au piratage, aux attaques. « Il n’y avait jamais le temps, ni à l’école ni en entreprise, pour ajouter de la sécurité dans les projets. J’étais ulcérée de voir que des petits mecs tout juste assez malins pouvaient abuser madame Michu en la faisant cliquer sur un lien de phishing ou pouvaient planter une entreprise, c’est-à-dire des salariés et des familles, avec un rançongiciel… », s’exclame-t-elle quand on lui demande pourquoi elle a choisi cette voie.

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