Salaires : des hausses en dessous des niveaux escomptés

Salaires : des hausses en dessous des niveaux escomptés

Ce début d’année 2022 ne sera pas marqué par une augmentation spectaculaire des salaires. Alors que la période hivernale, de décembre à février, est celle fréquemment choisie par les entreprises pour mener les négociations annuelles obligatoires (NAO), qui portent sur la rémunération, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée, les premiers bilans des organisations syndicales et des cabinets de consultants font état de hausses réelles, mais modérées.

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Sous les niveaux escomptés, dans un contexte, d’une part, de forte croissance économique et de très bonne santé des entreprises françaises – des taux de marge record et un CAC 40 à un niveau exceptionnel – et, d’autre part, d’inflation importante, laquelle a atteint 2,9 % sur un an en janvier selon l’Insee, mais pourrait monter jusqu’à 3 % ou 3,5 % au premier semestre 2022. « Il y a des marges d’amélioration pour mes concitoyens en matière de salaire », a d’ailleurs estimé le premier ministre, Jean Castex, sur France 2, vendredi 11 février.

« On est au-dessous du niveau de l’inflation. Cela pose donc la question de la perte de pouvoir d’achat pour une partie des salariés » Sophie Lazaro, directrice Rewards & Talent chez Deloitte

Dans une enquête publiée lundi 7 février, réalisée à partir d’un panel de 80 entreprises, le cabinet Deloitte constate la fin du gel salarial observé depuis deux ans et le retour aux niveaux de hausse d’avant-crise liée au Covid-19, pas plus. « C’est une surprise, on pensait que les budgets prévisionnels pour les NAO 2022 seraient un peu plus hauts », indique Sophie Lazaro, directrice Rewards & Talent chez Deloitte. L’augmentation médiane est de 2,2 % ; 2,5 % en incluant ancienneté et promotions. « On est audessous du niveau de l’inflation, qui fait souvent figure de point de référence dans les négociations, souligne Sophie Lazaro. Cela pose donc la question de la perte de pouvoir d’achat pour une partie des salariés. » Dans le détail, quand un petit tiers du panel a prévu entre 2,5 % et 3 % d’augmentation, autant a prévu moins de 2 %.

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Par endroits, des salariés ont réussi à créer un rapport de force pour obtenir plus. Par des grèves chez Decathlon, Leroy-Merlin ou Air Liquide, ou par des menaces de débrayage, comme chez Sodexo. Des mouvements ont secoué Kronenbourg, Naval Group, les transporteurs de fonds Loomis… Après vingt-cinq jours de grève et la mise à l’arrêt de quatre fours, les salariés de Thermal Ceramics, un fabricant de produits isolants pour l’industrie, ont repris le travail, vendredi 11 février, avec une augmentation générale de 3,8 % et 2 500 euros de prime exceptionnelle.

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