« Psychologiquement, ça reste assez dur » : à Paris, le centre de santé René-Laborie a trouvé un repreneur

« Psychologiquement, ça reste assez dur » : à Paris, le centre de santé René-Laborie a trouvé un repreneur

Les patients ont regagné les sièges de la salle d’attente, les blocs d’ordonnance ont retrouvé leur place sur les bureaux des praticiens. Alors que la fermeture du centre de santé René-Laborie menaçait l’emploi de 135 salariés, l’activité a finalement trouvé un repreneur.

Le tribunal judiciaire de Paris a retenu l’offre du groupe SoMeD Santé, un gestionnaire privé de centres de soins, pour la reprise des activités de cet établissement, situé au cœur du 2e arrondissement parisien. L’ancien gestionnaire, la mutuelle uMEn, reste propriétaire des murs, devenant le bailleur.

Suite à la réouverture de l’établissement, le 17 avril, 102 salariés ont finalement retrouvé leur poste. Mais le choc de la liquidation a laissé des traces dans les esprits. « Bien sûr, on est content de retrouver du travail, mais psychologiquement ça reste assez dur, témoigne une salariée, qui préfère rester anonyme. C’est aussi un nouvel employeur que l’on ne connaît pas. Il faut essayer d’avancer ensemble. »

Alors que d’autres cabinets leur tendaient les bras, plusieurs praticiens ont préféré partir. D’autant que les employés du centre laissent quelques plumes dans la procédure de liquidation : « On ne peut pas avoir de congés pendant un an et on refuse de nous payer les congés que l’on n’avait pas pris », se désole la salariée.

Un « gros challenge »

SoMeD ayant dû réinvestir les lieux avec plusieurs semaines de retard, le centre est resté sans activité pendant ce temps. Toutefois, SoMeD a accepté de verser intégralement le salaire du personnel administratif sur cette période. Habituellement payés à l’acte, les praticiens ont quant à eux été rémunérés selon le tarif conventionnel, « c’est-à-dire trois cacahuètes », fulmine cet autre salarié, sous couvert d’anonymat.

Encore très affecté par la liquidation, ce dernier déclare « faire le dos rond » en attendant de trouver un poste ailleurs et craindre « l’escarcelle d’une santé privatisée et financiarisée ».

Jeune acteur sur le segment de la gestion des centres de santé, SoMeD prévoit de maintenir l’offre de soins du centre en secteur conventionné. « Nous avons à cœur de faire redémarrer l’activité du centre, indique au Monde la nouvelle direction. C’est un gros challenge. » Quant aux anciens patients, « on ne peut pas les recontacter officiellement pour les informer de la réouverture, parce que la réglementation est très stricte en ce qui concerne la publicité dans le secteur médical. Mais le bouche-à-oreille les fait revenir ».

La gestion par la mutuelle uMEn du centre de santé, qui s’était retrouvé déficitaire d’un à deux millions par an, avait été dénoncée par les syndicats. Ont été notamment pointés du doigt les investissements massifs concédés dans la rénovation des locaux.

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LJD

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