« Pour être forte économiquement, la France doit encore investir dans la formation »
Tribune. Un vieux proverbe français s’applique bien au concept de « capital humain », définissable comme le produit des investissements d’un pays dans la santé et l’éducation de ses citoyens : « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. »
Fondamentalement, un gouvernement ne peut s’attendre à être fort économiquement s’il n’investit pas dans le développement de sa force de travail. Tout travail ne se vaut pas, et le degré de productivité des travailleurs peut être amélioré en s’assurant que les individus ne se contentent pas d’aller à l’école, mais y apprennent réellement quelque chose, comme le démontrent plusieurs études. Les dirigeants doivent aussi veiller à permettre à ces actifs bien formés de vivre plus longtemps et en meilleure santé.
Jusqu’à présent, il n’existait aucun outil quantitatif pour mesurer la qualité de la force de travail d’un pays. Une étude, publiée le 24 septembre dans la revue médicale internationale The Lancet, vient pallier ce manque. Elle permet au législateur de comparer l’évolution du capital humain pays par pays entre 1990 et 2016. Elle résulte de l’analyse systématique de données issues de plus de 100 000 sources provenant, entre autres, des administrations gouvernementales, des établissements d’enseignement et des systèmes de santé.
Force de travail
Aujourd’hui, la France n’a pas à rougir de son capital humain, mais d’autres pays progressent plus vite. Le pays se classe 9e sur 195 pays et territoires à l’échelle mondiale en 2016, avec 25 ans de « capital humain espéré », c’est-à-dire le nombre moyen d’années que les Français peuvent espérer travailler au maximum de leur productivité, tout en se maintenant en bonne santé et à un haut niveau de compétences.
La Finlande, l’Islande et le Danemark occupaient, dans cet ordre, les trois premières places en 1990. Ils récidivent en 2016. Et chacun de ces pays a augmenté son nombre d’années…