Plus de silence, plus d’efficacité
La baleine gênée par le bruit des bateaux n’est pas efficace dans sa recherche de nourriture. Perturbée par le son des moteurs, elle pêche moins de plancton. Pour les travailleurs de l’aéroport, du restaurant ou… de l’open space, c’est la même chose. Le larsen d’un haut-parleur de l’aérogare, la réverbération des discussions enjouées des clients ou le fracas des assiettes de la pizzeria, les conversations des collègues de l’open space sont autant de gêne, cause d’accidents et de perte d’activité. Pourtant, avec une croissance de l’économie nationale à 0,2 % du PIB au deuxième trimestre 2019, ce n’est pas le moment de gâcher de l’énergie.
La nocivité n’est pas nouvelle, le bruit est reconnu comme cause de maladies professionnelles depuis 1963. Mais l’enquête Sumer 2017, publiée par le ministère du travail le 9 septembre, indique que le nombre de salariés du secteur privé exposés au bruit est passé de 3,2 millions à 5,8 millions en une vingtaine d’années, soit plus du tiers des travailleurs en 2017.
L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles fera un point avec les entreprises les 25 et 26 septembre pour présenter les utlimes méthodes d’évaluation des effets du bruit en open space. De quoi corriger la situation des 6 à 7 millions de salariés qui y travaillent. « Le bruit est la première source de gêne en open space », déclare Patrick Chevret.
« L’espace de travail modèle n’existe pas. Il doit d’abord répondre à la nature de l’activité (norme NF S31-199) », déclare M. Chevret. Toutefois, 10 mètres carrés par personne, des plafonds et parois absorbants, les métiers bruyants éloignés de ceux qui ne le sont pas, et enfin des espaces pour s’isoler, sont autant de préconisations de la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat).