Plan de relance : le premier ministre appelle les entreprises à s’engager « fortement pour l’emploi »
A la veille de la présentation d’un plan de relance de 100 milliards d’euros, le premier ministre, Jean Castex, demande, dans une interview au Figaro mercredi 2 septembre, à ce que « tout le monde joue le jeu », notamment les entreprises.
« Nous investissons fortement pour soutenir les entreprises, mais nous attendons d’elles qu’elles s’engagent fortement pour l’emploi, notamment des jeunes », déclare le premier ministre, interrogé par le quotidien sur les contreparties attendues à l’effort consenti par l’Etat. « Le plan ne produira son plein effet que si tout le monde joue le jeu », a insisté M. Castex.
Dans un entretien au Monde, lundi, Laurent Berger, le patron de la CFDT, avait appelé à instaurer une « conditionnalité » aux aides publiques en direction des entreprises, qui doit faire « bouger leur comportement ».
Le chef du gouvernement présente officiellement jeudi le plan de relance de 100 milliards d’euros destiné à faire face aux conséquences de l’épidémie due au coronavirus, dont une récession de 11 % prévue cette année. Celui-ci comprend notamment 20 milliards de baisses d’impôts de production payés par les entreprises, soit 10 milliards en 2021 et 10 autres en 2022.
« Cette mesure est majeure notamment pour protéger notre industrie », rappelle M. Castex, qui y voit un moyen d’améliorer la compétitivité. « Ce plan ne se contente pas de panser les plaies de la crise. Il prépare l’avenir », affirme M. Castex au Figaro, estimant que l’enveloppe était « à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous traversons ».
Verdissement, compétitivité et souveraineté, cohésion
Le premier ministre a rappelé avoir retenu « trois priorités », dont « le verdissement de notre économie » qui bénéficiera de 30 milliards d’euros. « Cela s’appliquera à la rénovation thermique des bâtiments, aux investissements dans les infrastructures et dans la mobilité verte, au développement de technologies vertes, à la stratégie hydrogène », a-t-il fait valoir.
Quelque 35 milliards d’euros seront aussi consacrés à « rendre la France plus compétitive et plus souveraine ». Outre les baisses d’impôts, « le plan contient des dispositions concernant le renforcement des fonds propres des entreprises, notamment les entreprises de taille intermédiaire, qui innovent et exportent ».
Enfin, 35 milliards d’euros seront consacrés « à la cohésion sociale et territoriale ». Cela comprend les quelque 6 milliards d’euros débloqués pour l’hôpital dans le cadre du Ségur de la santé, les 6,5 milliards d’euros du « plan jeunes », dévoilé en juillet et qui contient notamment des primes à l’embauche, ou encore la prolongation du dispositif d’activité partielle de longue durée qui « doit permettre au cours des prochains mois de former les salariés tout en préservant leur emploi ».
Le premier ministre annonce également que le plan pauvreté serait dopé de « 200 millions d’euros supplémentaires en soutien des associations qui luttent contre l’exclusion ».
Jean Castex garantit qu’aucune hausse d’impôt n’était à l’ordre du jour. « C’est l’erreur qui a été commise lors de la dernière crise [en 2008] et nous ne la reproduirons pas », assure-t-il.
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