« Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs » : Des centaines d’opposants à Amazon mobilisés en France
Plusieurs centaines de militants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, samedi 30 janvier, pour protester contre Amazon, notamment près du Pont-du-Gard, où le géant américain de vente par correspondance projette d’installer un entrepôt de 38 000 m2.
Les opposants au géant américain de la vente en ligne lui reprochent notamment des destructions d’emplois et de petits commerces, de mauvaises conditions de travail, une artificialisation des sols et un impact négatif sur le climat.
A l’appel d’associations qui luttent contre ce projet situé sur la commune de Fournès (Gard), à proximité d’un joyau du patrimoine mondial, quelque 800 personnes, selon les gendarmes, 1 400 selon les organisateurs, sont venues planter des arbustes devant deux grandes banderoles proclamant : « Stop Amazon » et « Ni ici ni ailleurs ». Ils ont également formé une chaîne humaine pour montrer l’emprise du projet prévu le long de l’autoroute A9, sur 14 hectares. Des ballons multicolores flottant à 18 mètres montraient sa hauteur, équivalant à un immeuble de cinq étages.
« Cela fait deux ans que des citoyens de Fournès et des environs luttent contre l’implantation d’un énorme entrepôt d’Amazon. Au début, ils étaient un peu seuls contre tous, mais ils ont réussi à freiner le projet grâce à des recours juridiques » toujours en cours, a expliqué Raphaël Pradeau, porte-parole national d’Attac.
« La lutte s’est élargie »
Environ 200 personnes ont aussi participé samedi matin à un rassemblement à Carquefou, dans la banlieue de Nantes, devant un entrepôt logistique d’Amazon, selon les organisateurs. « On dénonce le fait qu’Amazon détruise plus d’emplois qu’il n’en crée et qu’il s’agit d’emplois précaires qui rendent malades, notamment en termes de troubles musculo-squeletiques », a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) Sophie Jallier, porte-parole du collectif pour cet événement.
A Ensisheim, dans le Haut-Rhin, une manifestation a aussi rassemblé une centaine de personnes contre l’implantation d’un entrepôt géant sur un terrain de plus de 15 hectares d’anciennes terres agricoles. « Amazon, Vampire Fiscal », « Stop Amazon », « Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs », proclamaient les banderoles. « Aujourd’hui nous dénonçons un système économique à bout de souffle et qui use la planète. Cela nous impose de modifier nos manières de vivre et de réfléchir à des fonctionnements plus résilients », a déclaré Isabelle Schaeffer, membre de l’association Réseau urgence climatique et sociale sud Alsace (Rucssa).
A Augny, en Moselle, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur un rond-point devant le site de l’ancienne base aérienne de Frescaty qui doit accueillir un site d’Amazon. « On a conscience qu’on s’oppose à un projet déjà amorcé et qui probablement verra le jour, mais nous estimons qu’il est encore temps de s’y opposer et d’envisager une reconversion du site », a commenté Charlotte Leduc, militante Attac Moselle et membre du collectif Stop Amazon Augny.
Dans un communiqué, la direction d’Amazon France a commenté les rassemblements, samedi soir, en écrivant que le groupe est « devenu une cible pour certaines organisations qui souhaitent faire connaître les causes qu’elles représentent ». « Plus de 11 000 entrepreneurs et commerçants français s’appuient sur Amazon pour développer leurs activités et leurs emplois », estime la plateforme, avant de considérer que les 9.300 personnes qu’elle emploie « s’accompagnent d’un salaire et d’avantages sociaux compétitifs ainsi que d’excellentes opportunités de carrière ».