Le projet de cession de six McDonald’s de l’agglomération marseillaise a donné lieu « à beaucoup de désinformation », a déploré mercredi 5 septembre la direction de l’enseigne, au moment où une délégation de salariés et leur avocat, reçus à Bercy, faisaient part d’un « élément nouveau ».
A l’issue d’une réunion de deux heures, la préfecture de la région PACA a indiqué que les salariés avaient été informés que « des garanties sur l’emploi qui avaient été acceptées par le repreneur » qui a « doublé son engagement financier initial ».
Le délégué interministériel aux restructurations, Jean-Pierre Floris, « a confirmé que le repreneur s’était engagé à reprendre l’ensemble des salariés » et « durant les travaux de rénovation, à ce que les salariés perçoivent un revenu équivalent à l’intégralité de leur salaire », et ne « procéder à aucun licenciement dans un délai de douze mois suivant la cession », indique la préfecture dans un communiqué.
« Nous sommes dans un contexte de tensions, de menaces, parfois même de violences, (…) avec beaucoup de désinformation », avait auparavant déclaré à l’Agence France-presse (AFP) Sébastien Bordas, vice-président de McDonald’s France en charge des régions du Sud.
« Plan social caché »
Concrètement, Jean-Pierre Brochiero, franchisé McDonald’s, veut céder six de ses restaurants marseillais, dont cinq à un autre franchisé McDo, l’établissement situé dans le quartier de Saint-Barthélemy (16e arrondissement), dans les quartiers Nord, au cœur du conflit avec les salariés, étant quant à lui promis à la société de restauration halal asiatique Hali Food. 77 salariés, dont 55 en contrat à durée indéterminée (CDI), travaillent dans ce restaurant.
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Un projet global présenté lundi devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille comme « une escroquerie » par Me Ralph Blindauer, l’avocat des salariés, qui fustige un « plan social caché » et demande l’annulation du projet de cession.
Mais Me Blindauer a déposé mercredi une requête en réouverture des débats « sur la base d’un élément nouveau ». L’avocat a expliqué que le repreneur de l’établissement des quartiers Nord, « présenté comme devant investir 500 000 euros sur ses deniers personnels », n’avait déclaré que « plus de 8 000 euros » de revenus en 2017, copie de l’avis d’imposition à l’appui.
« On attend que la vérité éclate au grand jour », a dit l’un des membres de la délégation, qui devait présenter au ministère ces éléments, en espérant que M. Floris puisse « faire entendre raison » à McDonald’s France.
« De sacrées garanties »
Pour M. Bordas, « la seule spécificité du McDo de Saint-Barthélemy est malheureusement d’ordre économique ». Il affirme que ce restaurant a perdu 3,3 millions d’euros ces neuf dernières années et que son chiffre d’affaires annuel stagne autour de 2,6 millions d’euros depuis son ouverture en 1997 : « En 2017, le franchisé a fait 410 000 euros de pertes, alors que nous l’avions pourtant exonéré de quelque 300 000 euros de loyer. »
Quant au projet Hali Food, il est concret et réel, insiste M. Bordas, mettant en avant les 500 000 euros d’investissements prévus, le permis de construire déposé et la présence du repreneur lors d’une réunion sur le dossier la semaine dernière à la préfecture à Marseille.
« Ce sont des signes forts, de sacrées garanties, sur l’emploi, l’investissement », plaide M. Bordas, en ajoutant que McDonald’s France, qui doit rester propriétaire des murs et du terrain, « va exonérer de loyer le futur repreneur la première année d’activité ».
Quant aux personnalités politiques qui se sont mobilisées autour de ce dossier, de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, à Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, en passant par Jean-Claude Gaudin, le maire Les Républicains de la ville, M. Bordas affirme partager « les mêmes priorités » qu’eux et M. Brochiero : « Maintenir l’activité et pérenniser l’emploi. »
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