En Italie, la colère des forçats de la tomate

Un travailleur agricole lors d’une manifestation en juin, à Rome.

« Plus jamais des esclaves ». Mercredi 8 août, des centaines de travailleurs agricoles, essentiellement africains, ont délaissé les champs de tomates du sud de l’Italie pour manifester leur colère, après la mort de seize d’entre eux dans deux accidents de la route. Samedi 4, puis lundi 6 août, deux fourgonnettes ramenant des ouvriers agricoles à la fin de la journée sont entrées en collision frontale avec des camions de tomates : seize morts et quatre blessés graves, tous d’Afrique noire à l’exception du conducteur marocain de la seconde fourgonnette.

Dans la chaleur et la poussière, des dizaines d’entre eux ont marché pendant trois heures sur les petites routes défoncées de la région pour gagner Foggia, où d’autres les ont rejoints devant la préfecture. Ils dénoncent leurs conditions de travail, d’hébergement, ainsi que le niveau de leurs salaires.

Intermédiaires mafieux

Bien qu’ils soient quasiment tous en situation régulière − avec un permis de séjour ou une demande d’asile en cours d’examen −, les ramasseurs de tomates qui s’escriment sous un soleil de plomb bénéficient rarement des conditions de travail et de rémunération requises par la loi. Beaucoup de ces immigrants venus d’Afrique, mais aussi de l’Europe de l’Est, sont contraints de loger dans des squats ou des bidonvilles en rase campagne.

Si certains ont un contrat de travail, ils n’ont quasiment jamais de fiche de paie. Et beaucoup sont obligés de s’en remettre à des intermédiaires souvent mafieux pour se rendre sur les exploitations.

« Je travaille 8 à 10 heures par jour pour 30 euros, avec seulement trente minutes de pause à midi, et je dois encore verser cinq euros chaque jour pour le transport », a ainsi dénoncé un Malien de 22 ans, dont la rémunération apparaît dans la moyenne des témoignages recueillis. En principe, les accords de branche dans l’agriculture italienne prévoient un salaire minimum de 48 euros brut pour des journées de sept heures maximum.

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Beaucoup de manifestants portaient des caisses de tomates : « Tu sais combien coûtent les tomates italiennes ? Le prix du sang des Africains », a lancé Kogyate Diakine, un Ivoirien de 41 ans installé en Italie depuis douze ans. « Nous sommes découragés et mal accueillis. Ici, nous ne sommes rien », a ajouté Barri Alfa, un autre Ivoirien arrivé il y a quinze ans.

La Coldiretti, le principal syndicat agricole, a, pour sa part, dénoncé les pressions du marché, expliquant que dans une bouteille de coulis de tomates vendue 1,30 euro dans les supermarchés italiens, la tomate représentait 8 % du prix, contre 10 % pour la bouteille, 18 % pour le traitement industriel et 53 % pour la distribution.

Promesse d’une multiplication des contrôles

Mardi, le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), venu rencontrer les autorités mais aussi des représentants des ouvriers agricoles, a promis une multiplication des contrôles. « C’est un problème de mafia. Dans la province de Foggia, il y a une criminalité mafieuse que j’ai l’intention d’éradiquer rue par rue, village par village, par tous les moyens légaux », a-t-il prévenu.

Le procureur de Foggia, Ludovico Vaccaro, a confirmé à la presse que les enquêtes autour de la main-d’œuvre agricole révélaient « parfois une gestion par des groupes mafieux » mais qu’il n’y avait « pour l’instant pas d’élément allant dans ce sens » dans l’enquête sur les deux accidents mortels.

A travers le pays, certains ont aussi fait le lien avec le fait que le 8 août est la « journée du sacrifice des travailleurs italiens dans le monde », en hommage aux victimes d’un accident minier qui avait fait 262 morts, dont 136 Italiens, le 8 août 1956 dans une mine à Marcinelle en Belgique.

« De Marcinelle à Foggia, du charbon aux tomates. Nos grands-parents ont subi discrimination et exploitation, comme ceux qui sont exploités aujourd’hui par des Italiens sans scrupule », a commenté Pietro Grasso, chef de file de la gauche.

Est-ce que les jeunes diplômés sont-ils prêts pour le monde de l’emploi?

Les jeunes diplômés issus des différents cursus universitaires acquièrent une grande variété de connaissances théoriques et pratiques, requises pour s’engager sur le marché ICT. Cependant, nous remarquons que le programme de nombreux établissements d’enseignement ne répond toujours pas aux attentes des recruteurs. Par conséquent, les premiers mois, voire la première année, sont principalement une période d’apprentissage par essais-erreurs. C’est une période de passage du monde académique au monde professionnel, où tant le débutant que les collègues expérimentés y mettent beaucoup d’effort.

Un programme « young graduate » permet de franchir cette période de transition le plus efficacement possible. Vous commencez votre carrière par un programme de formation intensif qui aligne vos connaissances au niveau souhaité pour le marché de l’emploi. Les entreprises investissent dans cette formation car, à l’heure actuelle, on en attend davantage des consultants. Un consultant doit adopter une réflexion commune avec le client, faire preuve d’assertivité et offrir des solutions constructives.

Les contrats aidés de 2018 ont été sous-consommés au premier semestre

Près d’un an après le tollé suscité par l’annonce gouvernementale de la baisse des contrats aidés, l’enveloppe de ceux de 2018 est loin d’être épuisée. Environ 60 000 contrats aidés ont été signés au premier semestre, soit moins d’un tiers des 200 000 budgétés pour l’année, selon des chiffres mis en ligne, mercredi 8 août, par la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques).

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Le gouvernement a remodelé ces dispositifs d’insertion professionnelle en janvier, avec la mise en place des parcours emploi compétences (PEC). Leur base légale n’est pas modifiée, mais le ministère du travail a promis une plus grande rigueur dans la sélection des employeurs, pour s’assurer qu’ils puissent offrir un accompagnement et une formation aux bénéficiaires.

De janvier à juin, 52 060 PEC ont été signés en France entière, selon les données mises en ligne par le service des statistiques du ministère du travail. Si l’on y ajoute les anciens dispositifs (emplois d’avenir, CUI-CAE et CUI-CIE), près de 61 500 ont été signés pour la première moitié de l’année 2018. Cela ne représente que 30,7 % de l’ensemble des 200 000 nouveaux contrats aidés inscrits dans le budget pour 2018.

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« Un petit temps d’appropriation » selon Pénicaud

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, avait admis, lors d’une audition à l’Assemblée nationale début juin, que le PEC avait « mis un petit temps d’appropriation », mais avait estimé qu’il était « maintenant bien approprié ». Selon elle, les prescriptions de contrats aidés, qui dépendent des préfets, étaient bien dans en ligne. Elle avait rappelé que 30 500 contrats étaient « réservés pour la rentrée scolaire pour l’accompagnement des élèves handicapés à l’école ».

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La ministre avait aussi indiqué que 15 000 contrats aidés avaient été transformés en aides au poste dans l’insertion par l’activité économique, une « fongibilité » permise par la création en janvier d’un fonds d’inclusion dans l’emploi mutualisant les moyens des deux dispositifs. Quelque 71 000 aides au poste avaient été budgétées pour 2018, mais le nombre d’aides effectivement consommées au premier semestre n’est pas encore disponible sur le site du ministère.

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En juin, Mme Pénicaud indiquait que 75 % des nouveaux contrats aidés avaient bénéficié aux « publics les plus éloignés de l’emploi », assurant que cette proportion était en hausse par rapport aux années précédentes, 43 % à des demandeurs d’emploi de très longue durée, 13 % à des résidents de quartiers « politique de la ville », 18 % à des travailleurs handicapés et 38 % à des seniors.

Le gouvernement a réduit la voilure en matière de contrats aidés, avec 200 000 nouveaux contrats budgétés pour 2018, après 320 000 en 2017.

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Le numéro deux d’Air Canada pressenti pour diriger Air France-KLM

Les sièges de la direction d’Air France-KLM avant la présentation des résultats semestriels de la compagnie aérienne, à Paris, le 1er août.

Le processus de nomination avance chez Air France-KLM. Plus de trois mois après la démission début mai de Jean-Marc Janaillac, le comité de nomination du conseil d’administration de la compagnie franco-néerlandaise a mis la main sur un successeur potentiel. Il a arrêté son choix sur Benjamin Smith, l’actuel directeur de l’exploitation d’Air Canada, selon plusieurs sources, dont le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), le premier syndicat des pilotes de l’entreprise.

Le numéro deux d’Air Canada deviendrait directeur général du groupe Air France-KLM, qui se doterait d’un président non-exécutif, un poste aujourd’hui occupé par Anne-Marie Couderc à titre intérimaire. A la direction de la compagnie, on reste extrêmement prudent : « Aucune décision n’est prise à ce jour. » « Le choix final appartient non pas au comité de nomination, mais bien au conseil d’administration », rappelle un administrateur de l’entreprise. Et celui-ci n’a pas encore été réuni pour statuer.

Et puis, souligne-t-on dans l’entreprise, « nous souhaiterions éviter que tout candidat se retrouve dans la même position que Philippe Capron en juillet. » Après le départ de M. Janaillac, M. Capron, directeur financier de Veolia, avait été présélectionné par le comité de nomination du conseil d’administration d’Air France-KLM, mais son nom, sorti dans la presse et vilipendé par le SNPL, n’avait finalement pas été retenu par le conseil de la quatrième compagnie aérienne européenne.

Hausse de la rémunération

Depuis, ce comité a élargi ses critères de recherche. Sur l’insistance des actionnaires américain (Delta Air lines) et chinois (China Eastern), le conseil d’Air France-KLM a décidé de s’ouvrir davantage à des profils internationaux, un tabou jusqu’à présent pour le groupe.

« Nous avons un seul impératif pour le recrutement du futur dirigeant d’Air France, indiquait un administrateur courant juillet. Qu’il provienne du secteur aérien,…

Un monde nouveau à construire

« Disruption », de Stéphane Mallard (Dunod, 256 pages, 18,90 euros).

Livre. Qui aurait cru qu’Ariane et la NASA seraient concurrencées en quelques années seulement par l’entrepreneur Elon Musk sur le lancement de satellites, la conquête de Mars et le tourisme spatial, en partant de zéro ? Depuis l’arrivée de Uber, on évoque une ubérisation de la société pour caractériser les méthodes et les ambitions sans limites de ces nouveaux acteurs qui bousculent tout sur leur passage : la disruption n’est pas seulement technologique.

Elle est sociétale car elle transforme nos comportements et nos manières de vivre, elle est économique car elle accélère la baisse des prix, elle est culturelle parce qu’elle stimule la diffusion de l’information, elle est aussi « profondément transgressive : elle nous pousse à nous méfier des hiérarchies, à vouloir les aplatir, voire les supprimer », analyse Stéphane Maillard. Son ouvrage, Disruption, donne les clés pour « appréhender ce monde en train de naître, ne pas le craindre et éviter que d’autres ne le bâtissent à notre place ».

Jusqu’où ira la disruption ? Pour l’instant, elle attaque principalement les entreprises. Mais les disrupteurs rêvent de se substituer à l’Etat. Les plates-formes comme Facebook souhaitent que la démocratie s’exerce en son sein plutôt que dans les urnes des Etats, et que l’éducation ait lieu dans des plates-formes de disrupteurs pédagogiques comme Coursera.

Dans une rue parisienne

« Pour les disrupteurs, elle est comme eux : sans limites », avertit le digital evangelist pour Blu Age. Comprendre les dynamiques qui œuvrent à la disruption est alors urgent, et l’ouvrage en décortique les dynamiques et les nouveaux codes, de la révolution de l’intelligence artificielle à la contre-culture du disrupteur, friand de méditation et neurosciences. Travis Kalanick a eu l’idée d’Uber par hasard dans une rue parisienne parce qu’il était incapable de trouver un taxi pour se rendre à une conférence.

Pour générer…

Quelques consignes de la sécurité informatique

Un incendie qui détruit vos bureaux, un cambrioleur qui vole vos équipements informatiques, un virus qui bloque votre pc, sont autant d’illustrations des menaces auxquels vous êtes exposé.
Vous n’avez pas pu manquer l’information. Sur les sites internet, dans vos mails, tout le monde veut recueillir votre accord pour utiliser vos données personnelles. Depuis le 25 mai est entrée en vigueur la nouvelle réglementation concernant la protection des données (RGPD). Elle instaure les mêmes règles dans tous les pays d’Europe. Pour l’entreprise, cela consiste notamment à élaborer et à mettre en place une stratégie de sécurisation informatique. Le postulat est que la perte même partielle des données professionnelles met votre entreprise en danger et engage votre responsabilité pénale. Voici quelques conseils de base pour vous protéger.
Il faut prévenir, avant tout :
La première règle est d’ouvrir une session de Windows avec un mot de passe sécurisé. Ainsi, seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux logiciels et aux informations contenus sur l’ordinateur et plus largement sur les serveurs. Cette identification permet aussi de mettre en place des profils permettant à l’administrateur de gérer des droits d’accès spécifiques. La prévention des risques passe forcément par le choix et l’installation d’un logiciel de sécurité efficace. Communément appelés antivirus, ces outils peuvent être beaucoup plus que cela. Les professionnels doivent privilégier des solutions « Internet Security » et bannir le gratuit. En effet, celui-ci ne propose qu’une détection de base et dans la plupart des cas se limitent aux traitements des menaces avérées, rarement à la prévention des risques. Un « Internet Security » étend la protection aux navigateurs Internet et aux risques liés notamment aux achats en ligne. Il propose la mise en place de stratégies pour anticiper et éviter l’installation sur votre PC de programmes malveillants.
Pouvoir corriger:
Vous devez effectuer des sauvegardes systématiques et régulières de toutes les données sensibles de votre entreprise. Pour cela, vous pouvez choisir plusieurs solutions. La plus efficace, c’est la sauvegarde automatisée et délocalisée sur un espace en ligne sécurisé et confidentiel. Il suffit d’installer sur le PC l’utilitaire qui permet la sélection des données et le paramétrage de la fréquence des transferts automatiques. Dernier conseil, conditionnez le choix de votre partenaire aux garanties contractuelles qu’il apporte et à la localisation de ses serveurs de stockage en France ou en Europe (réglementation plus protectrice que celle des États-Unis). Félicitations, votre entreprise a compris l’enjeu et s’est déjà organisée techniquement pour se prémunir des risques et anticiper les conséquences. Mais avez-vous pensé au facteur humain ? Sensibiliser vos collaborateurs sur cet enjeu doit être votre priorité quotidienne. La protection informatique est l’affaire de tous !

Les chercheurs d’emploi ne chôment pas pendant l’été

Alors que le marché du travail tourne au ralenti, les demandeurs d’emploi se retrouvent face à un dilemme : prendre des vacances ou c’est le moment de claquer la porte du bureau?

Selon Pôle Emploi, les embauches reprennent en septembre, à un rythme 60% plus soutenu que la moyenne des autres mois de l’année. © Maxppp / Christophe Morin
20% de nouvelles offres en moins
Beaucoup de recruteurs sont en vacances. Alors, avec « environ 20% d’offres nouvelles en moins que les autres mois de l’année », les mois de juillet et août sont peut-être le moment de « faire une pause » pour les demandeurs d’emploi, selon Nadia qui travaille au service recrutements de Pôle Emploi, dans une agence parisienne. Cependant, lever le pied ne signifie pas qu’il faille complètement se déconnecter. Il vaut mieux « rester en veille » pour « saisir les opportunités », avise Nadia. En quête d’un poste d’ingénieur en bâtiment, Jean-Jacques, 64 ans, profite d’ailleurs de l’été pour peaufiner son dossier. Son emploi d’intérimaire se termine à peine qu’il traite déjà « les problèmes administratifs en amont » pour gagner du temps à la rentrée. À la sortie de son entretien, il affiche un sourire satisfait. « L’accompagnement est plus détendu », il y a « plus d’écoute » de la part des conseillers de Pôle Emploi, constate Jean-Jacques.
Postuler en été pour se différencier
Laetitia, est aussi de cet avis. Aux yeux de la conseillère, c’est même « le bon moment pour postuler » aux « offres proposées en juillet pour les prises de poste à la rentrée de septembre ». Une façon de « se différencier des autres candidats », car « les recruteurs sont sensibles au fait que vous soyez disponibles ». So, 24 ans, l’a bien compris. Déterminé à devenir cheminot à la RATP, il reste à l’affût « des remplacements, des périodes d’essai », plus nombreux en été et qui lui permettraient de « faire ses preuves ». En effet, s’il y a moins de candidats, certains secteurs recrutent. C’est le cas du service à la personne, de la restauration ou encore des emplois aidés dans l’Éducation nationale. Chercher un emploi est un travail en soi. Nous conseillons aux personnes que nous accompagnons de poursuivre leurs recherches », assure Vincent Godebout. Le délégué général de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) estime que « les recruteurs auront peut-être plus de temps pour repérer les compétences et les talents, plutôt que de faire une lecture rapide du CV ». Pour autant, « chercher un emploi est un travail en soi, donc il est important de profiter de la période estivale pour se reposer », nuance Vincent Godebout. À condition de prévenir Pôle Emploi, les demandeurs ont le droit de s’absenter de leur domicile habituel pendant cinq semaines sur une année, en continuant à toucher leurs allocations (article R5411-10 du Code du travail). « Les vacances sont un droit, pour les chômeurs aussi », rappelle-t-il.

Commerce extérieur : la France en route pour une nouvelle année noire

Un porte-conteneurs de la compagnie maritime CMA CGM dans le port de Marseille, le 29 juin.

C’était un très beau contrat. L’un des dix plus grands de l’histoire d’Airbus. Signé en 2016, l’achat de 98 avions par l’Iran devait faire entrer des milliards dans les caisses, et assurer des heures et des heures de travail à Toulouse. Mais voilà, Donald Trump imposant des sanctions à tous ceux qui commercent avec Téhéran au-delà du 7 août, Airbus a fait une croix sur cette gigantesque commande, qui pouvait en laisser espérer d’autres. Trois avions ont été livrés. Les autres resteront à l’état de plans sur du papier. Pour ne pas subir les foudres américaines, Renault a aussi stoppé l’essentiel de ses activités en Iran, de même que PSA, qui y assemblait des milliers de véhicules produits sur place ou expédiés de Vesoul (Haute-Saône) et Mulhouse (Haut-Rhin) en pièces détachées.

Sale période pour le commerce extérieur. Contrairement aux espoirs, la France est partie pour une nouvelle année noire dans ce domaine, d’après les statistiques publiées mardi 7 août par les douanes. Au premier semestre, les importations de biens et de services ont dépassé les exportations de 33,5 milliards d’euros. Le déficit extérieur, véritable talon d’Achille de l’Hexagone, s’est à peine tassé de 1 % par rapport à la même période, très négative, de 2017. La performance paraît piteuse en comparaison avec l’Allemagne, qui a annoncé au même moment avoir dégagé un excédent commercial de 121,5 milliards d’euros en six mois, comme au premier semestre 2017.

Le mois de juin a été particulièrement mauvais. Le déficit s’est creusé à 6,2 milliards d’euros, un des chiffres les plus élevés jamais observés. Une conséquence directe de la hausse des cours du pétrole, la principale matière première au monde, que la France ne produit pratiquement plus. « Le déficit se creuse considérablement pour les produits énergétiques », alors que l’industrie manufacturière a, au contraire, bénéficié de bonnes livraisons d’avions, précisent les douanes.

La suite de…

Les appétits s’aiguisent sur le marché de la livraison de repas

Un livreur à vélo de la société Foodora dans les rues de Berlin, le 2 juin 2017.

Sortie de route pour Foodora. Dans la course sans merci que se livrent les sociétés de livraison de repas, difficile de garder le rythme. L’allemande Delivery Hero en fait l’amère expérience. A l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, elle a annoncé, jeudi 2 août, sa décision de se retirer des marchés français, italien, néerlandais et australien. Sa filiale française est donc officiellement à vendre. Reste à savoir si elle trouvera preneur…

En 2016, l’entreprise belge Take Eat Easy avait déjà déclaré forfait, contrainte à l’abandon faute de carburant financier. Rayée de la carte après son dépôt de bilan. Quant à la nancéienne Fetch, elle vient de baisser le rideau. Autant d’exemples qui prouvent que le marché de la livraison de repas à domicile ou au bureau est en pleine phase de consolidation. Une évolution très rapide pour ces start-up de la « food tech » prisées des investisseurs.

Delivery Hero, elle, a décroché le pactole en juin 2017. En réussissant son entrée en Bourse, elle a empoché un milliard d’euros. Un an plus tard, elle se vante d’une croissance de ses revenus de 60 % au premier semestre, à 357 millions d’euros. Delivery Hero a même réévalué sa prévision de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année, comprise désormais entre 760 et 780 millions d’euros. Mais elle doit le reconnaître : elle n’atteindra pas le point d’équilibre financier qu’elle s’était fixé pour la fin 2018 et sur l’ensemble de l’exercice 2019.

L’Hexagone, un marché très concurrentiel

C’est cette difficulté à rentabiliser le modèle qui a conduit l’entreprise à se désengager de certaines de ses filiales. Déjà, elle était sortie du marché brésilien en cédant son activité à iFood. En France, elle fait travailler environ 2 000 livreurs qui ont le statut d’autoentrepreneur mais portent son dossard. Le nombre de ses salariés, lui, est beaucoup plus limité – une soixantaine environ.

Lancée dans une course coûteuse aux parts de marché, elle…

L’emploi des seniors augmente, la précarité aussi

« Entre 2007 et 2014, le taux d’emploi des 55-64 ans a bondi de plus de dix points, passant de 35,4 % à 47,4 % ».

Alors qu’une nouvelle réforme des retraites se profile à l’horizon, le service des statistiques du ministère du Travail (Dares) et l’Insee se sont opportunément penchés sur la situation de l’emploi chez les seniors. Ces deux organismes ont livré leurs analyses, parues à quelques jours d’intervalle en juillet. Et font le même constat : l’emploi des seniors explose, alors que cette classe d’âge connaît toujours autant de difficultés à retrouver un travail – stable de surcroît. Paradoxal ? En apparence seulement.

La difficulté à retrouver un emploi reste plus importante chez les 55-64 ans que chez les autres catégories d’âge

Premier constat : entre 2007 et 2014, le taux d’emploi des 55-64 ans a bondi de plus de 10 points, passant de 35,4 % à 47,4 %, relève le service des statistiques du ministère du Travail dans un document d’études (lien vers PDF) publié le 24 juillet dernier. Bémol : cette augmentation est due non pas à une augmentation des recrutements des profils seniors, mais à la « diminution relative du nombre de départs », selon la Dares ; en clair, à leur maintien dans l’entreprise qui les emploie.

C’est la conséquence des multiples réformes engagées par les gouvernements successifs visant à maintenir les seniors en activité. En tête de liste, « l’extinction progressive des préretraites et [le] durcissement des conditions de départ en retraite », souligne le service des statistiques du ministère du Travail.

La difficulté à retrouver un emploi reste plus importante chez les 55-64 ans que chez les autres catégories d’âge. Pour preuve, « la part des seniors dans les mouvements de main-d’œuvre est sensiblement inférieure à leur part dans l’emploi », pointe l’étude. Alors que cette classe d’âge occupe à elle seule 28 % des emplois, les plus de 50 ans représentent seulement 15 % des mouvements de main-d’œuvre en 2014 dans le secteur privé (hors agriculture et intérim).

Les fins de CDD, premier motif…