« Le Salaire de la peine » : le business de la souffrance au travail

La psychologue Sylvaine Perragin revient dans un livre sorti au Seuil sur l’origine de la dangereuse ascension des raideurs dans l’univers secret des bureaux.

Dans leur camion rempli de nitroglycérine, Yves Montand et Charles Vanel en déficit dans un village d’Amérique centrale vivent durant 500 kilomètres le stress d’une mission qui leur sera fatale dans Le Salaire de la peur, effectué par Henri-Georges Clouzot en 1953. Le Salaire de la peine, le livre de Sylvaine Perragin, nous transpose dans un contexte abondamment plus lisse que les routes guatémaltèques et en apparence bien plus serein : celui du monde du travail du XXIe siècle. Mais c’est bien de stress qu’il s’agit et plus amplement de souffrance au travail.

Dans son livre, la psychologue du travail revient sur l’origine de l’imprudente ascension des tensions dans l’univers feutré des bureaux alors que « 90 % des actifs pensent que la souffrance au travail a augmenté depuis dix ans ». Elle en donne, en quelques chiffres, une photographie angoissante : « En 2017, 400 000 personnes souffraient de troubles psychiques liés au travail ; 500 sont parvenus à les faire reconnaître comme maladies professionnelles. »

Exigées par la loi

Malgré cela, les sociétés sont forcées par la loi d’estimer les risques professionnels, y compris les risques psychosociaux depuis 1991. Alors pour quelles raisons, malgré la prise de conscience des employeurs et la multiplication des audits, l’environnement de travail des travailleurs ne s’améliore-t-il pas ? Pourquoi, en 2018, la France comptait-elle encore « 3,2 millions de personnes (…) “en danger” d’épuisement » ?, questionne l’auteure, qui déclare « plus de 4 000 infarctus directement dus au stress professionnel ».

La pénitence au travail est transformée « un véritable marché », au point d’augmenter le chiffre d’affaires du conseil en France de 10,5 % en 2017 ! Mais les recommandations des consultants ne sont pas ou peu suivies par les sociétés, déclare-t-elle.

Sylvaine Perragin démonte, exemples à l’appui, les pratiques managériales coupables, qui finissent soit à l’enterrement des appuis des cabinets RH, soit à la mise en place de purs produits du business de la peine au travail, des fausses solutions disposées « bien-être au travail » ou « bonheur au travail ». Le problème est que le succès économique des cabinets de conseil découle d’un processus d’évitement : le stress des salariés est fréquenté dans une approche centrée sur l’individu qui écarte « les causalités relatives à l’organisation du travail ». Les sociétés passent ainsi à côté du sujet.

1 er Mai pour le Progrès Socaial et la Solidarité

« Que dirait-on d’élections politiques qui excluraient un tiers des électeurs et dont la majorité des deux autres tiers s’abstiendraient ? » (manifestation à Nantes).
« Que dirait-on d’élections politiques qui excluraient un tiers des électeurs et dont la majorité des deux autres tiers s’abstiendraient ? » (manifestation à Nantes). Alain Le Bot / Photononstop

Dominique Andolfatto

Professeur de science politique, université de Bourgogne-Franche-Comté

Dominique Labbé

Chercheur associé au Pacte-CNRS, université de Grenoble-Alpes

Abandonnant de la carence de clarté aux élections professionnelles, les deux experts Dominique Andolfatto et Dominique Labbé pointent, les lacunes et les énigmes de la démocratie sociale en France.

Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », on parle abondamment des corps intermédiaires. Parmi ceux-ci, les syndicats français offrent un cas captivant. En effet, en une quinzaine d’années, une série de réformes a voulu « rénover la démocratie sociale ». Si celle-ci n’est jamais nettement définie, il y a au moins une ligne directrice : les résultats des élections professionnelles conditionnent à la fois la découverte des organisations au niveau de la société, des branches d’activité ou au niveau national interprofessionnel, et leur capacité à exprimer avec les employeurs et les gouvernements, à terminer des accords, à fabriquer des réformes, à collaborer à la gestion de nombreuses institutions paritaires.

Les élections étant la base de cette démocratie sociale, on s’attendrait à accommoder de résultats exhaustifs et détaillés. Or tel n’est pas le cas.

On ne dispose publiquement que d’une « mesure d’audience de la représentativité » éditée tous les quatre ans par le ministère du travail (voir lien PDF). La dernière mesure date de mars 2017. Elle procure des chiffres globaux portant sur 13,2 millions d’électeurs inscrits dans les sociétés privées et à statut. Or ce secteur emploie plus de 19 millions de salariés, ce qui signifie qu’un tiers des salariés concernés fuient à cette mesure. De plus, il n’y a eu que 5,2 millions de suffrages valablement exprimés en faveur d’un syndicat, soit quatre électeurs sur dix et moins d’un sur trois si l’on tient compte de tout le salariat concerné.

Les organisations marginales éteignent

Mais c’est le détail qui étonne le plus. Cette « mesure » associe les résultats de trois types de visites différentes :

D’une part, un scrutin unique intéresse toutes les entreprises de moins de dix salariés. Il a été un véritable fiasco puisque uniquement 7 % des électeurs ont voté.

D’autre part, pour les élections aux chambres d’agriculture (collège des salariés) – la dernière édition a eu lieu en février –, seuls les résultats en rapport des suffrages exprimés sont publiés sans indication concernant le nombre d’électeurs, la collaboration, le nombre absolu de suffrages concentrés par chaque organisation.

Le « reporting BI » (business intelligence)

Le « reporting BI » (business intelligence)

La Business Intelligence (BI) est connue de certains experts et dans plusieurs domaines comme la logistique, la comptabilité, la finance. Un grand nombre de métiers l’utilisent, actuellement, à la Business Intelligence (BI) ou, en français, l’informatique décisionnelle. La BI peut être déterminé comme un ensemble de moyens qui admettent de rassembler des quantités de plusieurs données, dans le but d’assembler des informations utiles et importantes pour les utilisateurs et assistants. On parle souvent de reporting dans la Business Intelligence.

Qu’est-ce que le reporting dans la Business Intelligence ?

La Business Intelligence est l’assemblage et l’analyse de données indispensables et importantes, provenant de diverses sources d’informations (sites web, documents Word, PDF, graphiques, études.), le tout à destination d’utilisateurs tels que vos collaborateurs ou pour d’autres entreprises. Ultérieurement, ces derniers analyseront le reporting de la BI. En effet, nous parlons fréquemment de reporting à ce sujet : le reporting est un rapport bien défini et simple d’analyse. Il rassemble les données touchées provenant de différentes sources de qualité. Dans un sens plus large, le reporting de la BI est aussi la présentation de ces données sous forme simplifiée et la plus compréhensible possible pour vos collaborateurs. Pour conclure, retenez que la collecte des données est le socle ultime de la Business Intelligence.

Comment fonctionne effectivement la BI ?

Une fois les données identifiées et la qualité étudiée ; elles sont stockées dans un serveur informatique. Dans un langage plus professionnel, on nommera cela le Datawarehouse (entrepôt de données) ou Datamart (magasin de données).

Que faire de ces données ?

Elles peuvent être utilisées par les sociétés et partagées à tous les utilisateurs selon la nécessité et l’envie de chacun, selon leurs métiers et leurs domaines de compétences. Le but final, une fois les données assemblées, est de cultiver ces informations rendues abordable et rassemblées en un seul et même rapport. L’utilité est alors de prendre des décisions pertinentes suite à ces rapports. Une fois le rapport rendu sous forme de tableaux, de graphiques, de camemberts, d’infographies ou encore de cartographies, les données sont libres d’utilisation. Bien sûr, si l’information est mal comprise (ou pire, fausse), elle emportera des mauvaises prises de décision qui peuvent être préjudiciables à l’entreprise. C’est pourquoi on peut dire que la BI a des limites également : il faut voir cela comme une base de données essentielle qui amènera à des prises de décision qui valent continuellement une réflexion mais qui sont abrégées par le reporting.

Les avantages essentiels de la BI

Actuellement, la Big Data et la collecte de données est primordiale pour les sociétés, en terme de bénéfice de temps et d’argent. De ce fait, le plus grand avantage est certainement de rendre abordable des données captivantes pour toutes les entreprises, selon leur domaine d’activité, et ainsi d’avoir une prise de décision bien plus rapide grâce au reporting et à sa mise en forme. Car c’est aussi la mise en page de ce reporting qui est un privilège de qualité : graphiques, cartes, visuels, infographies. Tant de éventualités pour rendre ce rapport lisible, stimulant et clair. L’ensemble amène à une compréhension et une analyse abondamment plus aisées pour les entreprises. Le but est également de donner aux utilisateurs des informations d’un coup d’oeil et abordables à tous les collaborateurs, afin d’être plus professionnel dans son domaine d’activité et sa profession.

L’utilisation de la BI au quotidien pour les sociétés

La BI est dorénavant un mécanisme clé pour les entreprises. C’est le travail collaboratif qui collabore fortement à la BI pareillement. Le plus grand défi est de faire circuler des informations de qualité et surtout importantes au sein d’une société, tout cela de manière simple et brève.

 

Acronis ouvre sa plateforme et ses API aux développeurs tiers

Jusque-là, l’éditeur spécialisé dans la préservation ne délaçait ses API qu’à ses associés proches. Aussitôt, Acronis les rend abordables à tous les développeurs ordonnant assimiler ses solutions d’appui et de back-up à leurs applications métiers.

Acronis ouvre sa plateforme et ses API aux développeurs tiers, leur acceptant ainsi de créer et assimiler des applications métiers ou tierces aux solutions d’assistance de données et de sauvegarde de l’éditeur. Cet accès de ses technologies n’était avant autorisée qu’à certains de ses intégrateurs et partenaires les plus proches, comme ConnectWise, Microsoft et Google Cloud. Les ISV et OEM sont aussitôt inclus dans la boucle.

Les API sont offertes sous forme de kit de développement (SDK) et un échantillon de code couvrant les services de sauvegarde, de synchronisation et de partage de fichiers et de reprise après sinistre. La plateforme sera retouchée et intègrera d’autres API au moment de la convention annuelle d’Acronis, aux Etats-Unis, en octobre prochain. L’éditeur en profitera pareillement pour surfer sur la tendance à l’unification des solutions de sécurité, en lançant Total Protect qui promet de allier les capacités de sauvegarde, de cybersécurité et des gestions des systèmes au sein d’une même solution.

Entre autres annonces, Acronis met à jour son Data cloud, qu’il rebaptise Acronis Cyber pour l’occasion. La solution prend dorénavant en charge la sauvegarde de la G Suite de Google et offre une protection contre les crypto-mineurs. Cet accroissement des fonctionnalités reliées à Google Cloud interviennent un an après son assimilation chez l’éditeur de solutions de back-up.

La 5ème version du langage Swift d’Apple

L’ultime version de Swift, le langage de programmation de MacOS et iOS, admet de créer des apps plus légères et offre une interopérabilité optimum.

Apple a édité son langage de programmation Swift 5 avec une Application Binary Interface (ABI ou interface binaire-programme) et une compatibilité binaire qui, selon lui, admettront de développer des applications de plus petite taille. Cette version progresse aussi l’interopérabilité avec d’autres langages. Avec cette mise à niveau, l’ABI est fixe sur les plates-formes Apple, de sorte que les bibliothèques Swift sont aussitôt intégrées à toutes les futures versions de MacOS, iOS, WatchOS et TVOS. Comme les développeurs n’auront plus à inclure ces bibliothèques, les apps seront désormais plus légères et plus faciles à engendrer.

Parmi les autres innovations de Swift 5, les types appelables dynamiquement sont pris en charge pour améliorer l’interopérabilité avec des langages comme JavaScript, Python et Ruby. Par défaut, cette version 5 impose l’accès exclusif à la mémoire pour les builds de version et de débogage afin de progresser la sécurité du langage. Swift 5 offre une réimplémentation de String, de nouveaux types de données et un accès exclusif à la mémoire durant l’exécution. Dans la bibliothèque standard, String a été remis en oeuvre avec l’encodage UTF-8 au lieu de l’UTF-16, ce qui peut empresser le code. L’interopérabilité Objective-C est préservée.

Éventualité de créer des chaînes brutes

Swift 5 progresse les délimiteurs littéraux de chaînes de caractères pour prendre en charge le texte brut. Les chaînes de caractères multilignes et à ligne unique sont appuyées et peuvent contenir n’importe quel contenu. Dans un billet, le développeur Paul Hudson, qui anime le site Hacking with Swift, souligne l’intérêt de créer ainsi des chaînes brutes (raw strings) où les barres obliques inverses et les guillemets sont interprétés comme des symboles littéraux plutôt que comme des caractères d’échappement ou terminant une chaîne. « Cela facilite un certain nombre de cas d’utilisation, mais ce sont les expressions uniformes qui en bénéficieront », estime-t-il. Par ailleurs, les propriétés Unicode pour prendre en charge les traitements de texte courants et avancés sont ajoutées au type Unicode.Scalar. Pour les vecteurs SIMD (instruction unique, données multiples), la bibliothèque expose un sous-ensemble d’opérations sur les types SIMD consolidés par la plupart des processeurs de la bibliothèque.

Des progrès de performance ont été apportés au Dictionnaire et au Set. On trouve aussi l’ajout d’un type Result, pour progresser la gestion des erreurs. Le gestionnaire de paquets Swift Package Manager possède des paramètres de construction spécifiques à la cible, la mise en miroir des dépendances, des cibles de déploiement personnalisées et la possibilité d’engendrer des données de couverture de code. Enfin, la commande swift run admet d’importer des bibliothèques dans une boucle read Eval – print (REPL) sans avoir à bâtir un exécutable. Les binaires Swift pour Linux sont téléchargeables sur Swift.org. Le langage fait également partie de l’IDE Apple Xcode 10.2, accessible sur Mac App Store d’Apple.

Les pistes de réforme retraite font polémiques

Le Président de la République désire un accroissement de la durée de cotisation. Pour faire des économies, certains défendent pour le faire avant 2025.

Sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron a levé une requête de taille, le 25 avril, lors de sa déclaration de presse à l’Elysée. Le président de la République a affirmé que, dans le futur système universel en cours de construction, les assurés pourront poursuivre la demande du versement (ou la liquidation) de leur pension à partir de 62 ans – tout comme actuellement, donc. Une précision qui met au rebut l’idée d’un report de cette borne d’âge, appuyée par plusieurs membres du gouvernement.

Mais alors qu’il venait de trancher sur ce sujet sensible, à l’origine d’un bruit de plusieurs semaines au sommet de l’Etat, M. Macron a fait surgir d’autres questionnements, en déclarant le souhait d’allonger la période durant laquelle les personnes cotisent pour leurs retraites. « Je n’ai pas trouvé ça clair, j’attends d’en savoir plus », déclare Frédéric Sève (CFDT). « Veut-il le faire dans le régime actuel ? On n’en sait rien », renchérit Pascale Coton (CFTC).

Plusieurs hypothèses sont, en réalité, sur la table. Selon nos informations, deux d’entre elles consisteraient à prendre des mesures avant le big-bang promis par le Président de la République: elles passeraient à court terme par un accroissement de la durée de cotisation pour certaines générations et l’instauration d’un âge-pivot, venant s’ajouter à l’âge minimum de départ, de manière à inciter les assurés à rester en activité, au-delà de 62 ans.

Abattement durant trois ans

Actuellement, la règle de droit commun prédit que la pension peut être soldée à 62 ans. Pour que celle-ci accède le taux plein, l’assuré doit avoir payé des contributions durant une période minimale, qui varie en fonction des reproductions (par exemple 167 trimestres pour celui qui est né entre début 1958 et fin 1960). S’il n’occupe pas cette condition, consignée dans la loi Touraine de janvier 2014, sa retraite est diminuée, par le biais d’une décote ; à l’inverse, une majoration (ou surcote) lui est accordée dans le cas où il reste en emploi au-delà de la période « de référence » sollicitée pour avoir droit au taux plein.

Un mécanisme un peu similaire existe dans le régime Agirc-Arrco de retraites complémentaires des salariés du privé, mais avec des différentes solutions et un système de bonus-malus temporaire : ainsi, le niveau de la pension supplémentaire fait l’objet d’un accablement durant trois ans si la personne part à la retraite avant un certain âge – qualifié d’âge-pivot (qui oscille entre 63 et 67 ans, selon les cas).

« L’Europe que nous voulons » 

Des ordonnances syndicales et patronales, dont la CFDT et le Medef, appellent simultanément les citoyens à se surnommer à l’occasion des élections européennes, le 26 mai, pour une Europe « indépendante, compétitive et solidaire ».

Parce que les élections européennes peignent un moment égalitariste clé pour l’avenir du projet européen et pour chacun des pays, nous, associés sociaux, nommons les citoyens à s’appeler et à voter pour supporter les valeurs fondamentales de l’Union européenne.

L’Europe que nous voulons indépendante, compétitive et solidaire doit engager des politiques ambitieuses qui ne se limitent pas à réparer les conséquences liées à la mondialisation, mais qui anticipent et conduisent les mutations technologiques et environnementales avec un budget à la hauteur des participations. Des politiques qui développent les droits sociaux, le dialogue social et la protection de l’environnement ; qui réunissent plus les régions à la mise en œuvre des investissements stratégiques (infrastructures, recherche et développement, compétences…) ; qui affirment un environnement économique loyal et stable, surtout  ajusté aux TPE-PME (très petites entreprises, petites et moyennes entreprises).

Oui, l’Europe que nous ordonnons est un atout pour la France dans le monde. Elle se doit de combattre contre le dumping social, économique et environnemental afin de demeurer le continent offrant les systèmes sociaux les plus développés

L’Europe a besoin de politiques coordonnées pour bâtir une véritable stratégie économique et technologique, dans les domaines de l’énergie, des matières premières, de l’ouvrage, etc., et pour garantir son indépendance et protéger ses citoyens. Elle doit mener des politiques équitables, soucieuses des conditions de concurrence loyale sur le plan européen et international en matière de fiscalité, de droit du travail, ou de politique commerciale. L’Europe doit aussi conduire des politiques équilibrées, c’est-à-dire vigilantes quant à l’attachement des mesures sectorielles et à leurs suites, qui fassent la promotion des normes sociales et environnementales internationales (normes internationales du travail, Accord de Paris sur le climat, principes directeurs de l’OCDE, Objectifs du développement durable…).

Oui, l’Europe que nous voulons est un atout pour la France dans le monde. Elle se doit de lutter contre des adoptes déloyales et le dumping social, économique et environnemental afin de demeurer le continent offrant les systèmes sociaux les plus développés. Elle doit progresser sa productivité, sa croissance et l’emploi dans le but de raffermir son attractivité en tant que lieu d’investissement et d’embauche.

L’esprit des lois

Yann Legendre

Le juriste, bâtisseur de l’Institut d’études avancées de Nantes, érige le droit en « clé de voûte » de la société.

Depuis la terrasse qui donne sur la Loire, Alain Supiot fait avec enchantement le tour du propriétaire. Au centre du foyer de l’Institut d’études avancées de Nantes, il expose avec fierté « une vraie cheminée ». « On y fait des flambées, l’hiver », déclare-il. Cet institut, c’est son « bébé » – peut-être plus que ses six livres majeurs et ses leçons au Collège de France, qui ont marqué le droit du travail, la philosophie du droit et les sciences humaines. Alain Supiot voulait un lieu où puisse se déployer « le travail de la pensée » – un bon résumé de son approche intellectuel qui, abandonnant du droit du travail, a fini par consulter ce qui fait une société humaine et ce qui lui permet de le rester.

Lorsque, en 1998, le gouvernement de Lionel Jospin lui révèle la présidence du Conseil sur l’avenir de la recherche en sciences sociales, il présente la création d’un institut sur le modèle du Wissenschaftskolleg de Berlin, où il a été en résidence l’année précédente. Le principe comporte à faire vivre conjointement, durant un an, des chercheurs de différentes disciplines et de discipline et de pays différents qui parviennent avec un projet de recherche librement choisi dont le seul « frottement » fait charger l’étincelle des idées nouvelles. C’est, pour Alain Supiot, le fondement même du travail intellectuel, mais aussi du travail tout court : la mise en présence des capacités de chacun dans l’objectif d’améliorer la compréhension et le bonheur des hommes.

En cette fin des années 1990, le projet, au début prévu à Paris, suscite l’hostilité des grands établissements sur l’air de « on le fait déjà ». Mais il revient en 2002, quand Jean-Marc Ayrault, maire (PS) de Nantes, appel Alain Supiot à concrétiser son idée dans un magnifique bâtiment ultramoderne construit à cet effet. Lancée en 2008, la fondation est actuellement financée par des collectivités locales, des sociétés, le ministère de la recherche et le gouvernement suisse. En 2015, sept ans après sa création, Nantes était classée dans le top 10 mondial des Instituts d’études avancées.

« Gouvernance par les nombres »

Avec la naissance du centre, 300 chercheurs de 34 disciplines et de 52 pays s’y sont succédé – la moitié viennent d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. « Ici, c’est tout le contraire de l’université, souligne Alain Supiot. Pas d’organisation de la recherche, pas d’enfermement disciplinaire, pas d’évaluation quantifiée. » Les seules contraintes comportent à demeurer sur place – l’institut dispose d’appartements pour ses 20 à 30 résidents –, de collaborer chaque lundi à un séminaire où chacun, tour à tour, présente ses travaux, et de prendre un repas tous ensemble trois fois par semaine.

Ouverture d’une enquête à l’université de Lorraine après des échanges racistes entre étudiants

Echanges de propos racistes entre des étudiants : l’université de Lorraine ouvre une enquête
Un signalement auprès du procureur de la République a été effectué, après la découverte de propos racistes sur un groupe de messagerie privée d’étudiants.
L’université de Lorraine a ouvert, lundi 29 avril, une enquête administrative, à la suite de divers signalements concernant des échanges de propos et de vidéos racistes entre des étudiants sur le campus de Metz. Une commission d’enquête interne va « convoquer les auteurs des faits, entendre les différentes victimes et témoins des agissements racistes qui ont été révélés ces derniers jours », a indiqué dimanche l’établissement.

« Nous avons été alertés par les réseaux sociaux sur le fait qu’un groupe privé Messenger [la messagerie de Facebook] d’étudiants en sociologie à Metz était apparemment un déversoir de propos et de vidéos racistes se moquant des étudiants et d’enseignants noirs », avait expliqué samedi le directeur de la communication de l’université, David Diné, à l’Agence France-Presse (AFP).

Un signalement au procureur de la République de Metz a été effectué durant le week-end par l’université, qui a condamné « la gravité des actes racistes dont elle a pris connaissance ». Elle a également annoncé la mise en place d’un dispositif d’accompagnement et d’écoute en direction des personnes victimes et de la communauté universitaire.

Une marche contre le racisme
L’affaire a été révélée lors d’une sortie pédagogique, jeudi, quand une jeune fille a pris des captures d’écran des conversations de ce groupe de messagerie électronique, et les a postées sur les réseaux sociaux. « Ces étudiants prenaient des photos et des vidéos des étudiants noirs, qu’ils publiaient dans le groupe en les traitant de “singes”, “bonobos”, qui se “bouffent le cul”, c’est absolument exécrable », décrit Ousmane Gueye, étudiant en communication et ami des victimes.

Le syndicat étudiant UNEF Lorraine a appelé, dans un communiqué, la communauté universitaire « à prendre toutes les mesures nécessaires pour que de telles agressions ne puissent plus se reproduire », notamment en renforçant les « moyens alloués au chargé de l’égalité de l’université ».

Dans une lettre adressée à la ministre de l’enseignement supérieur, dimanche, l’association SOS-Racisme s’inquiète elle aussi de ces événements d’une « particulière gravité », qui révèlent « des visions racistes sur fond de dynamiques identitaires qui ont produit, ces derniers mois, des actes racistes à Metz ou des actes antisémites sur plusieurs campus ». Elle demande la mise en place, dans chaque établissement, de dispositifs d’écoute et d’accompagnement pérennes, que pourraient saisir des étudiants et enseignants s’ils sont victimes de racisme, d’antisémitisme ou de discrimination.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Harcèlement : l’onde de choc dans les écoles de journalisme après l’affaire de la Ligue du LOL

Covoiturage et vélo : est-ce fiscalement captivant ?

Des avantages fiscaux sont prévus pour le covoiturage et les déplacements à vélo
Des avantages fiscaux sont prévus pour le covoiturage et les déplacements à vélo Jacques Loic / Photononstop

L’embaucheur peut décider de prendre en charge les frais embauchés par ses travailleurs pour leurs voyages à vélo suivant certaines règles, et cette éventualité sera prochainement étendue au covoiturage.

Existe t-il des encouragements fiscaux au covoiturage et au déplacement à vélo ?

Oui, des privilèges fiscaux sont espérés pour le covoiturage et les déplacements à vélo. Ils peuvent faire économiser… quelques poignées d’euros.

Selon l’administration fiscale, les revenus du covoiturage fuient à l’impôt s’il s’agit d’un partage de frais, donc d’un voyage effectué pour votre compte, pour lequel vous acquittez vous aussi une part du carburant et du péage. Et le prix du voyage ne doit pas excéder la quote-part, par voyageur, du coût consécutif du barème kilométrique pour les frais réels. Sinon il s’agirait de revenus d’une entreprise, à exiger selon le régime micro ou réel.

Par ailleurs, l’employeur peut retenir de prendre en charge les frais engagés par ses salariés pour leurs excursions à vélo entre leur résidence et leur lieu de travail (dans la limite de 0,25 euro/km), et cette éventualité sera bientôt étendue au covoiturage. Pour le covoiturage, le prix par kilomètre doit être fixé par un décret.

Attention nonobstant, s’il est possible de profiter d’une exonération – cotisations sociales, contribution sociale généralisée (CSG), participation au rétribution de la dette sociale (CRDS) et impôt sur le revenu –, une limite globale de 200 euros par an et par salarié est prévue pour les compensations vélo, covoiturage et prise en charge par l’employeur des frais de carburant (ou pour l’alimentation de véhicules électriques).