« Nous sommes choqués, sonnés » : Michelin réduit encore ses effectifs en France

« Nous sommes choqués, sonnés » : Michelin réduit encore ses effectifs en France

L'usine Michelin de Cataroux, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 2012.

Drôles de vœux de début d’année 2021. Michelin a annoncé mercredi 6 janvier le lancement d’un plan de restructuration de ses quinze sites français l’amenant à supprimer « jusqu’à 2 300 postes » dans l’Hexagone d’ici trois ans, sur les 21 000 que compte Michelin en France.

Ce « projet de simplification et de compétitivité » prévoit une amélioration de la compétitivité de Michelin « pouvant aller jusqu’à 5 % par an » précise le communiqué de l’entreprise. Les suppressions de postes toucheront aussi bien les activités tertiaires (1 100 emplois supprimés), des activités essentiellement à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) mais aussi à Paris pour le célèbre Guide rouge. Les activités industrielles seront aussi affectées à hauteur de 1 200 emplois.

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C’est ce mercredi 6 janvier que les représentants des salariés ont été informés de ce plan. Une négociation va être ouverte pour mettre en place un accord de méthode visant à lancer trois ruptures conventionnelles collectives, pour 2021, 2022 et 2023. « Les départs se feront dans le cadre du plein volontariat, précise une porte-parole de Michelin. Nous estimons que 60 % de ces départs se feront sous la forme de préretraites. »

« Evolutions stratégiques »

« Michelin s’engage à recréer autant d’emplois qu’il y en aura de supprimés », a déclaré à l’AFP Florent Menegaux, le président du groupe clermontois. Le nombre de départs site par site sera précisé dans les prochains mois : la direction du groupe souhaite ouvrir « rapidement » des négociations avec les organisations syndicales autour d’un « accord-cadre d’une durée de 3 ans ».

Le groupe est « confronté depuis une dizaine d’années à de profondes transformations structurelles du marché mondial du pneumatique, marqué notamment par l’arrivée massive de produits à bas coûts », poursuit M. Menegaux. Il doit donc « accompagner les évolutions stratégiques de ses activités pour préparer l’avenir. C’est le cas notamment en France où la vitalité de ses positions passe par un renforcement significatif de sa compétitivité », souligne-t-il. « Michelin n’abandonne pas la France » et « va réinvestir une partie des économies réalisées dans le développement de nouvelles activités. »

L’entreprise a déjà supprimé près de 1 500 postes depuis 2017 dans le cadre de sa réorganisation

Du côté des salariés, c’est le choc et l’incompréhension alors que le groupe soumis à la concurrence des pneus à prix cassés a déjà supprimé près de 1 500 postes depuis 2017 dans le cadre de sa réorganisation, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand. Il a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.

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