Négociations sur le télétravail : la CFDT hausse le ton et met la pression sur le patronat
La concertation entre partenaires sociaux sur le télétravail finira-t-elle en eau de boudin ? Mardi 22 septembre, syndicats et patronat doivent se rencontrer pour finaliser un « diagnostic paritaire » sur cette forme d’activité, en forte expansion depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Ce nouveau rendez-vous a été pris dans un contexte de profondes divergences : les organisations de salariés, qui aimeraient aller plus loin qu’un simple état des lieux, réclament l’ouverture d’une négociation, débouchant sur un nouvel accord national interprofessionnel applicable à l’ensemble des entreprises. Les mouvements d’employeurs ne veulent pas, à ce stade, en entendre parler.
Vendredi, lors d’une conférence de presse, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a mis un peu plus la pression, prévenant que sa confédération « ne signera pas » ce diagnostic – un document sans valeur juridique contraignante – si le Medef, la CPME et l’U2P continuent à camper sur leurs positions. « On n’a pas de temps à perdre à faire des figures de style, a critiqué le responsable cédétiste. (…) Si le patronat ne veut pas – ce qui est incompréhensible parce qu’il laisse un certain nombre d’entreprises dans une espèce de no man’s land –, le gouvernement doit prendre ses responsabilités. »
Le 11 septembre, la CFTC avait déjà manifesté son mécontentement en annonçant qu’elle quittait les discussions, tant que celles-ci « n’auront pas pour objet affiché la renégociation » d’un accord national interprofessionnel. « On nous mène en bateau, il faut arrêter la plaisanterie, confie Eric Courpotin, chargé du dossier pour la centrale chrétienne. Nous avons d’autres choses à faire que de poursuivre des échanges stériles. » A ses yeux, le « diagnostic paritaire » proposé par le patronat « contient peu d’éléments », même s’il tente de tirer les enseignements du recours au télétravail durant la crise sanitaire. « Ce n’était vraiment pas la peine de faire tout ce cinéma pour un tel résultat », conclut-il. Dès lors, la CFTC ne participera pas à la réunion de mardi.
« Il y a besoin d’un cadre national »
La CGT sera présente, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle paraphera le document incriminé. « Il y a besoin d’un cadre national, c’est un sujet de société », explique Jérôme Vivenza, le représentant de la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il trouve, par exemple, que le remboursement des frais engagés par le salarié en télétravail repose, à l’heure actuelle, sur des dispositions trop floues. Si les règles aujourd’hui en vigueur ne sont pas revisitées « on va au-devant de gros soucis », pronostique-t-il.
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