Négociations sur le télétravail : la CFDT hausse le ton et met la pression sur le patronat

Négociations sur le télétravail : la CFDT hausse le ton et met la pression sur le patronat

Une femme télétravaille à Vertou (Loire-Atlantique), le 14 mai.

La concertation entre partenaires sociaux sur le télétravail finira-t-elle en eau de boudin ? Mardi 22 septembre, syndicats et patronat doivent se rencontrer pour finaliser un « diagnostic paritaire » sur cette forme d’activité, en forte expansion depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Ce nouveau rendez-vous a été pris dans un contexte de profondes divergences : les organisations de salariés, qui aimeraient aller plus loin qu’un simple état des lieux, réclament l’ouverture d’une négociation, débouchant sur un nouvel accord national interprofessionnel applicable à l’ensemble des entreprises. Les mouvements d’employeurs ne veulent pas, à ce stade, en entendre parler.

Vendredi, lors d’une conférence de presse, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a mis un peu plus la pression, prévenant que sa confédération « ne signera pas » ce diagnostic – un document sans valeur juridique contraignante – si le Medef, la CPME et l’U2P continuent à camper sur leurs positions. « On n’a pas de temps à perdre à faire des figures de style, a critiqué le responsable cédétiste. (…) Si le patronat ne veut pas ce qui est incompréhensible parce qu’il laisse un certain nombre d’entreprises dans une espèce de no man’s land –, le gouvernement doit prendre ses responsabilités. »

Le 11 septembre, la CFTC avait déjà manifesté son mécontentement en annonçant qu’elle quittait les discussions, tant que celles-ci « n’auront pas pour objet affiché la renégociation » d’un accord national interprofessionnel. « On nous mène en bateau, il faut arrêter la plaisanterie, confie Eric Courpotin, chargé du dossier pour la centrale chrétienne. Nous avons d’autres choses à faire que de poursuivre des échanges stériles. » A ses yeux, le « diagnostic paritaire » proposé par le patronat « contient peu d’éléments », même s’il tente de tirer les enseignements du recours au télétravail durant la crise sanitaire. « Ce n’était vraiment pas la peine de faire tout ce cinéma pour un tel résultat », conclut-il. Dès lors, la CFTC ne participera pas à la réunion de mardi.

« Il y a besoin d’un cadre national »

La CGT sera présente, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle paraphera le document incriminé. « Il y a besoin d’un cadre national, c’est un sujet de société », explique Jérôme Vivenza, le représentant de la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il trouve, par exemple, que le remboursement des frais engagés par le salarié en télétravail repose, à l’heure actuelle, sur des dispositions trop floues. Si les règles aujourd’hui en vigueur ne sont pas revisitées « on va au-devant de gros soucis », pronostique-t-il.

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LJD

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