L’intéressement favorise le partage de la valeur, mais pas toujours le pouvoir d’achat
L’accord sur le partage de la valeur, signé en février par les partenaires sociaux et destiné à être prochainement retranscrit dans une loi, devrait généraliser les dispositifs d’intéressement aux entreprises de moins de 50 salariés.
Qu’en pensent les principaux intéressés ? A la demande du cabinet de conseil Primeum, l’IFOP vient d’interroger, en mars, 400 dirigeants et DRH d’entreprises de plus de 50 salariés et quelque 1 000 personnes de 18 ans et plus, sur les pratiques des organisations en matière de rémunération, au-delà du salaire fixe.
Il en ressort que l’impact d’une politique de rémunération variable – quelle que soit sa forme – serait positif pour la santé économique de l’entreprise, saluée à la fois par les dirigeants et les salariés. Ils estiment très majoritairement – pour 80 % des dirigeants et 70 % des actifs – qu’elle permet de renforcer la performance globale de l’entreprise. Et 73 % des actifs interrogés et 91 % des dirigeants jugent aussi que c’est une source de motivation pour les salariés concernés.
Dans les entreprises, la rémunération variable est versée sous quatre formes principales, dans l’ordre d’importance suivant pour les salariés : la prime d’intéressement déterminée par accord d’entreprise et liée aux résultats ; la rémunération variable distribuée en proportion du salaire, en fonction de la performance individuelle, ou collective (dite prime ou commission).
Moins de la moitié des actifs interrogés
Elle peut dépendre tout aussi bien du succès d’un projet que de la réalisation d’objectifs collectifs sur la parité au sein d’une équipe, ou sur la décarbonation de l’activité, par exemple ; des avantages en nature (téléphone, vélo de fonction, etc.) ; et enfin des stock-options ou distribution d’actions gratuites.
L’intéressement, directement visé par l’accord national interprofessionnel conclu le 10 février, permet d’améliorer le partage de la richesse produite au sein de l’entreprise, selon 87 % des dirigeants et 74 % des actifs interrogés.
Mais l’opinion des Français est moins tranchée concernant l’impact des dispositifs d’intéressement sur le pouvoir d’achat : si plus de la majorité des sondés (59 %), dirigeants comme salariés, estiment que la rémunération variable versée avec le salaire sous forme de prime ou de commission permet de compenser l’inflation, environ 70 % considèrent que sous forme d’intéressement, elle met le pouvoir d’achat des salariés à la merci de la santé économique de l’entreprise, dans la mesure où elle dépend de ses résultats.
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