L’hôtellerie essaie de s’adapter à l’essor du télétravail

L’hôtellerie essaie de s’adapter à l’essor du télétravail

Le siège du groupe hôtelier Accor, à Issy-les-Moulineaux (Haus-de-Seine), près de Paris, le 27 mai.

Les enfants perturbateurs seront-ils la bouée de sauvetage de l’hôtellerie ? C’est l’espoir d’un secteur qui, dans les villes, peine à remplir ses milliers de chambres et tente d’attirer les télétravailleurs en se fondant sur le postulat suivant : si cet usage se développe durablement, les employés ne tiendront pas longtemps dans leur intérieur. Et les espaces de coworking ont, comme les transports en commun, tous les atours d’une fabrique à « clusters ». Dès lors, pourquoi ne pas commercialiser leurs chambres en espaces de travail individuel ?

En France, les étages des grands hôtels d’affaires demeurent vides. La reprise espérée des déplacements professionnels au mois de septembre n’a pas eu lieu, et les grands salons continuent d’être annulés les uns après les autres. La crise pousse les grandes chaînes à se réinventer.

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Le leader européen, Accor, commercialise depuis août ses chambres de 9 heures à 18 heures à des fins de télétravail. Au total, 250 hôtels du Royaume-Uni sont concernés ainsi que 70 hôtels dans le reste de l’Europe du Nord. Le déploiement en France est prévu d’ici à la fin du mois.

La pratique de louer des chambres en journée n’est pas nouvelle, mais elle était rarement prévue pour un moment de travail. Preuve en est, le site français Dayuse propose des plages horaires plus courtes et des chambres invitant davantage à la détente.

Désertion des suites

Les prix de Hotel Office, à Bruxelles ou Berlin, oscillent entre 50 et 133 euros. Accor affirme qu’il est trop tôt pour évaluer le succès de ce programme et réfléchit à la possibilité de suggérer des abonnements aux entreprises qui souhaiteraient proposer ce service à leurs salariés.

Le Bristol, à Paris, a transformé des chambres en salles de fitness privées, et plusieurs palaces n’imposent plus d’heure d’entrée ni de sortie

A Londres, où la colocation entre adultes n’est pas rare, « le télétravail met énormément de pression », estime Karelle Lamouche, directrice commerciale Europe chez Accor. « Avec le poids de notre réseau, il est probable que vous ayez un hôtel à proximité de chez vous, sans besoin de prendre les transports, si vous avez un travail à terminer et que vous ne voulez pas entendre le chien du voisin. Ce n’est pas du coworking, mais une chambre isolée et sûre d’un point de vue sanitaire, avec également l’accès aux autres services de l’hôtel. »

Face à la désertion de ses suites, l’hôtellerie haut de gamme s’adapte également. Le Bristol, à Paris, a transformé des chambres en salles de fitness privées, et plusieurs palaces n’imposent plus d’heure d’entrée ni de sortie. A Londres, The Stafford propose ses suites en espace de travail et de rendez-vous, avec un déjeuner servi en chambre.

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LJD

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