Les soignants mettent la pression sur le gouvernement

Les soignants mettent la pression sur le gouvernement

Des membres du personnel hospitalier manifestent devant l’hôpital Robert-Debré, à Paris, le 4 juin.

Les personnels hospitaliers sont de retour dans la rue. Salués comme des « héros en blouse blanche » par le chef de l’Etat pendant la crise du Covid, applaudis tous les soirs à 20 heures par une partie de la population pendant le confinement, les soignants entendent rappeler au gouvernement la promesse d’un « plan massif » en faveur de l’hôpital public, annoncé le 25 mars, à Mulhouse (Haut-Rhin), par Emmanuel Macron.

Organisée à l’appel de plusieurs syndicats et collectifs de soignants, dont la CGT, FO, SUD et l’UNSA, cette nouvelle journée de mobilisation doit prendre la forme d’un rassemblement « avec masques et distanciation », mardi 16 juin, à 13 heures, avenue de Ségur à Paris, à proximité du ministère de la santé. Des actions sont également prévues devant des hôpitaux, des agences régionales de santé (ARS) et des mairies dans tout le pays. Les Français sont invités à apporter leur soutien au mouvement en se mettant à leurs fenêtres à 20 heures.

« Soignants désabusés »

Si la date du 16 juin avait été fixée avant l’organisation par le gouvernement du « Ségur de la santé » visant à « refonder » en sept semaines le système de soins, la journée vise désormais à exercer une « forte pression » avant la conclusion de cette concertation. L’annonce des décisions issues de ce Ségur sont attendues au cours de la première quinzaine de juillet, avant la cérémonie du 14-Juillet au cours de laquelle Emmanuel Macron souhaite rendre un « hommage » aux personnels soignants place de la Concorde.

Le président de la République a de nouveau promis, dans son discours du 14 juin, « une relance par la santé », avec un Ségur « qui non seulement revalorisera les personnels soignants mais permettra de transformer l’hôpital comme la médecine de ville, par des investissements nouveaux et une organisation plus efficace et préventive ».

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Echaudés par les différents plans « santé » présentés depuis le début du quinquennat, médecins et paramédicaux se montrent globalement méfiants sur l’issue des discussions. « A l’hôpital, ce qu’on entend actuellement, ce sont des soignants désabusés, décrit Agnès Hartemann, diabétologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH). Ils ont beaucoup donné pendant la crise, ils sont fatigués, cela fait plus d’un an qu’ils se mobilisent… Les soignants sont en perte de confiance, ils n’y croient plus beaucoup. » Pour la professeure de médecine, cette journée est d’autant plus nécessaire :

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