Les salariés du secteur privé ont perdu 1 % de pouvoir d’achat en 2022

Les salariés du secteur privé ont perdu 1 % de pouvoir d’achat en 2022

Dans un supermarché, à Lens (Pas-de-Calais), le 28 avril 2023.

Ce n’était pas arrivé depuis un quart de siècle, si l’on met de côté les deux années exceptionnelles de 2020 et 2021. En 2022, le pouvoir d’achat des salaires du secteur privé a reculé de 1 %, selon les données publiées mercredi 8 novembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En valeur absolue, les salariés du privé ont touché 2 630 euros net en moyenne par mois, pour un équivalent temps plein ; au plus bas de l’échelle, un salarié sur dix a gagné moins de 1 436 euros, perdant 0,1 % de pouvoir d’achat. Les 10 % des salariés les mieux lotis ont, eux, perçu en moyenne plus de 4 162 euros net, mais accusent une baisse de 1,4 % de leur pouvoir d’achat.

Seul le pouvoir d’achat des plus bas salaires s’est maintenu en 2022, en raison des revalorisations du smic intervenues au cours de l’année pour suivre la hausse des prix à la consommation, précise l’Insee. Les cadres ont perdu en moyenne un peu plus que les ouvriers (– 1,2 % contre – 0,9 %), puisque leurs rémunérations ont décroché plus fortement par rapport à l’inflation que les bas salaires.

Pourtant, indique l’organisme, les rémunérations des quelque 20 millions de salariés du privé, sur 25 millions de salariés au total, ont augmenté de 4,4 % pour le brut, et de 4,2 % pour le net, des hausses « particulièrement élevées au regard des trente dernières années ». Mais ces renégociations salariales et le versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, devenue prime de partage de la valeur, n’ont pas suffi à compenser la hausse des prix, qui a atteint 5,2 % sur l’année 2022. Plus d’un salarié sur quatre a bénéficié de cette prime en 2022, selon l’Insee, pour un montant moyen de 803 euros par bénéficiaire.

Les disparités salariales au plus bas

Le recul du pouvoir d’achat des salaires nets ne signifie pas pour autant que les ménages ont subi un recul équivalent de leur pouvoir d’achat, une fois la totalité de leurs revenus pris en compte, transferts et prestations sociales inclus. « Le salaire net n’est pas équivalent au revenu disponible », rappelle Vladimir Passeron, chef du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee.

Dans sa note de conjoncture du 15 mars, l’institut détaille que le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % en 2022, après 2,3 % en 2021. Le dynamisme des revenus de la propriété, notamment, a compensé en partie le recul des salaires en euros constants pour les ménages propriétaires d’un ou plusieurs biens locatifs.

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LJD

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