Les radios musicales Virgin et RFM sont visées par un plan de sauvegarde de l’emploi

Les radios musicales Virgin et RFM sont visées par un plan de sauvegarde de l’emploi

Devant l’immeuble abritant Europe 1, Virgin Radio et RFM, à Paris, en novembre 2018.

Il n’y a pas que la radio Europe 1, dans le pôle médias du groupe Lagardère, qui attire tous les regards, depuis que Vincent Bolloré en est devenu le premier actionnaire. On y trouve aussi les réseaux musicaux Virgin et RFM, qui, réunis au sein d’une même unité économique et sociale (UES), sont la cible d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Annoncé le 7 octobre, il vise la suppression de trente postes de journalistes et de quatre animateurs disséminés sur l’ensemble du territoire, sur un effectif global d’environ 140 personnes.

Alors que les radios musicales, défiées par les plates-formes de streaming, enregistrent une forte baisse de leur audience, leur modèle économique fondé sur les rentrées publicitaires accuserait-il le coup ? « Nos deux radios ont fait remonter au groupe 3,6 millions d’euros de dividendes en 2020, alors même que l’année a été compliquée par le Covid-19 », défendent Laurent Lemaire et Jean-Charles Fontlupt, respectivement délégués syndicaux CFDT et SNJ-CGT, pour qui « ce PSE ne se justifie pas ». D’après une expertise mandatée par le comité social et économique (CSE), entre 2014 et 2020, RFM et Virgin ont versé 46,8 millions d’euros de dividendes à leur maison mère.

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Les directions des deux stations font cependant une autre lecture des comptes, séparant les résultats engrangés par les entités nationales, positifs, de ceux des antennes locales, déficitaires. Une méthode de calcul injuste aux yeux des représentants des salariés qui rappellent que, le reste du temps, l’économie est « globalisée » au sein de l’UES.

« Stratégies inadaptées, contradictoires »

Des deux stations, c’est Virgin qui souffre le plus. En 2020, la station a vu son résultat opérationnel consolidé s’inscrire dans le rouge, à – 500 000 euros, quand celui de RFM s’est hissé à + 5,2 millions d’euros. Virgin est aussi la station dont l’audience est la moins florissante : avec 2,8 % d’audience cumulée entre avril et juin, elle a perdu 1,4 point par rapport à la même période de 2019 (4,2 %), soit avant la crise sanitaire. Alors que celle de RFM grimpait à 4,1 %, entre avril et juin, en 2019, elle s’affichait à 3,4 % au printemps 2021.

« Depuis plusieurs années, comme Europe 1, nos deux radios ont gravement souffert des incohérences d’une gouvernance choisie par le groupe », condamnent les élus dans un communiqué, pointant les « changements de dirigeants incessants, les stratégies inadaptées, contradictoires et même parfois inexistantes à des moments cruciaux, le gel des investissements humains et matériels ». Pour autant, Virgin s’apprête à payer le plus lourd tribut : alors que les deux réseaux cumulent 71 points d’ancrage dans le pays, vingt-six stations Virgin sont appelées à disparaître, quand RFM prévoit d’en sacrifier quatre.

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LJD

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