Les premiers impacts de l’inflation sur les politiques RH de 2023
Des budgets prudents en 2023, voire des gels de politique salariale pour certains : voici les premiers impacts de l’inflation sur les politiques RH, reconnus par les responsables des ressources humaines eux-mêmes. « L’enquête Deloitte parue début mars reflète les augmentations validées par accords d’entreprise, mais il y a aussi des constats de désaccords », a indiqué lundi 13 mars, Audrey Richard. La présidente de l’Association nationale des ressources humaines (ANDRH) a ainsi introduit la présentation de l’étude censée décrire un panorama plus précis des politiques salariales de 2023.
L’enquête Deloitte sur les prévisions des budgets d’augmentation 2023 de 160 entreprises de tout secteur parue le 2 mars annonçait des niveaux de budgets « historiques », bien qu’en deçà de l’inflation. « C’est plutôt une belle moisson, » , commente Franck Chéron, associé capital humain chez Deloitte.
Les budgets prévisionnels médians d’augmentation (hors promotion et ancienneté) alloués sont de plus de 4,4 % dans les secteurs de l’énergie, l’industrie, la grande consommation et l’industrie de la santé, et de 2,1 % (hors promotion et ancienneté) dans le secteur public et les sociétés à but non lucratif. « En cumulant les augmentations réelles de 2022 et les budgets envisagés, les augmentations médianes se porteraient respectivement à 7 % pour les non-cadres et 6,5 % pour les cadres sur deux ans », précise Franck Chéron.
A ce bilan, l’ANDRH ajoute quelques nuages au-dessus des entreprises de moins de 1 000 salariés. Pour réaliser son enquête « Repenser l’organisation du travail », l’association a interrogé en février ses 5 600 adhérents sur les changements dans leur politique RH liés au contexte économique ; 513 responsables des ressources humaines, majoritairement d’entreprises de moins de 1 000 salariés, ont répondu. Les trois quarts d’entre eux affirment que l’augmentation du coût des matières premières et/ou de l’énergie n’a pas encore d’impact RH. Ces entreprises restent prudentes et évoquent pour l’instant des « reports d’investissements » et une interrogation sur « les primes de fin d’année ».
La carte de la diversification
Le quart restant a déjà dû modifier sa politique RH pour 2023. La moitié de ces entreprises affectées prévoient des gels des recrutements, et un tiers ont gelé leur politique salariale : 11 % de l’ensemble des entreprises qui ont répondu à l’ANDRH n’ont pas du tout augmenté le budget alloué aux augmentations salariales dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) ; 10 % sont au-dessous de 2 %, 13 % entre 2 % et 2,9 %, 42 % sont entre 3 % et 5 %, et seulement 24 % sont au-dessus de 5 %, tandis que l’inflation était à 6,3 % sur un an en février.
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