Les entreprises veulent inventer une organisation hybride du travail
Le Covid-19 est parmi nous, certes, mais l’activité doit se poursuivre, et même continuer de se développer. En cette rentrée de septembre, toutes les entreprises n’ont pas retrouvé leur effectif complet au bureau. Elles doivent élaborer une nouvelle organisation du travail, tenant compte des incertitudes qui demeurent. Les Rencontres RH, le rendez-vous mensuel de l’actualité du management organisé par Le Monde en partenariat avec Leboncoin, ont tenu leur dixième édition, mardi 15 septembre, aux Jardins Saint-Dominique à Paris pour en débattre.
« Depuis la sortie du confinement, les entreprises font du yoyo. La vérité du lundi n’est pas celle du mardi, ni celle du mercredi. La question est comment sortir du yoyo ? En parlant solutions ? En cherchant des issues différentes ? En écoutant les salariés ? En renforçant le rôle du DRH ? », a interpellé Isabelle Barth, professeure en sciences de gestion à l’université de Strasbourg.
Dans une sorte d’unanimité, des secteurs de l’assurance, de la banque, de la publicité, de l’agroalimentaire, du luxe, de l’action sociale et de la formation professionnelle, la dizaine de DRH présents ont témoigné « d’une période de retour d’expériences ».
« Rites, symbole, gestuelle »
Pour l’assureur Axa, la phase d’écoute des salariés est ouverte jusque fin octobre : « La prise de recul est indispensable. On a demandé à nos équipes ce que l’on peut garder de ce que l’on a vécu, pour faire un bilan de ces derniers mois, nourrir les formations et identifier les rituels d’un mode de travail hybride. On a besoin d’une vie sur site, on a besoin de recharger nos collectifs. Les nouveaux entrants ont besoin de partager une certaine mixité », a expliqué Diane Deperrois, la DRH d’Axa France. « C’est tout ce qui est autour de la transmission qui construit le collectif », souligne Céline Merle-Beral, la DRH groupe Havas. « C’est la fin du 100 % télétravail, affirme Christophe Le Bars, DRH du groupe Cegos. Les rites, le symbole, la gestuelle, c’est aussi la clé de l’organisation de l’entreprise. »
BNP Paribas Asset Management et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) aussi ont misé sur l’importance du délibératif et pris le pouls des salariés pour préparer la rentrée en mode « hybride » (présentiel et distanciel). « On avait mené des enquêtes pendant le confinement sur la cohésion d’équipe, la communication entre équipe et manageur. Quand tout le monde part en télétravail, revient, puis repart, la question est “comment maintenir le lien social ?”. On a demandé aux manageurs et aux directeurs généraux de tous les pays quelle devrait être la norme de télétravail, de quels supports ils auraient besoin, et nous avons adressé un questionnaire à l’ensemble des collaborateurs pour mesurer leur rapport au temps, au travail et nourrir la réflexion sur le télétravail. Ce qu’on en fera va dépendre des pays », explique la DRH de BNP Paribas Asset Management Marion Azuelos.
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