Les effets nocifs du chômage sur la santé remis en lumière par une étude
Le chômage constitue un problème de santé publique qui requiert des actions à la fois préventives et curatives. Déjà énoncé dans de précédents rapports, cet impératif est réaffirmé dans une étude rendue publique mardi 14 décembre et conduite à l’initiative de plusieurs associations. Elle met à nouveau en lumière l’ampleur des dommages que la privation d’activité cause sur l’état physique et psychologique des personnes concernées.
A l’origine de cette initiative, il y a quatre organisations qui sont connues pour leur implication dans le champ du social : Force femmes, La Cravate solidaire, Solidarités nouvelles face au chômage, Territoires zéro chômeur de longue durée. L’enquête repose sur un sondage auquel 977 personnes sans emploi ont participé, de mars à juin. L’échantillon retenu n’est pas représentatif, notamment parce qu’il compte 80 % de femmes, ce qui est très supérieur à la place qu’elles occupent dans la population des inscrits à Pôle emploi. Compte tenu de ces limites méthodologiques, les résultats de la recherche, exprimés en pourcentages, s’avèrent fragiles et peuvent difficilement être donnés en tant que tels. Il en ressort néanmoins des tendances intéressantes à évoquer.
Ceux qui disent avoir constaté une dégradation de leur santé depuis qu’ils recherchent un poste constituent une minorité, dont le poids est significatif. Le pourcentage d’individus qui observent une évolution négative de leur état est plus élevé quand ils sont sans activité depuis plus de trois ans.
Plusieurs propositions
Sans surprise, le chômage porte un violent coup au moral des femmes et des hommes qui en sont victimes. Beaucoup de sondés se sentent isolés et déclarent avoir « une moins bonne image » d’eux-mêmes depuis qu’ils cherchent du travail. Le fait d’être chômeur « favorise la dépression, l’anxiété et l’angoisse », tout en contribuant à l’émergence de pratiques addictives (alcool, tabac).
Cette recherche montre également les difficultés rencontrées par certains inscrits à Pôle emploi pour aller chez le médecin. Une petite minorité explique, en effet, avoir renoncé à des soins ou à des examens médicaux « pour des raisons financières », alors qu’elle en avait besoin. Une situation douloureuse pour les intéressés, qui a, de surcroît, des « conséquences, à long terme sur les dépenses publiques de santé ».
Pour les commanditaires de l’enquête, « la prise en charge de la santé de ces personnes est un défi primordial » qui doit être relevé promptement. Dans cette optique, plusieurs propositions sont faites : « accès gratuit et régulier à un service d’aide psychologique », instauration d’une « visite médicale périodique tout au long du parcours de recherche d’emploi », fourniture gratuite de « produits d’urgence et d’hygiène de base » (protections féminines, soins dentaires…). Les quatre associations préconisent aussi de simplifier l’octroi de la complémentaire santé solidaire, un dispositif qui aide les personnes, ayant des ressources modestes, à payer les dépenses médicales.