Le trafic aérien perturbé par un mouvement de grève dans plusieurs aéroports, dont Roissy – Charles-de-Gaulle

Le trafic aérien perturbé par un mouvement de grève dans plusieurs aéroports, dont Roissy – Charles-de-Gaulle

Manifestation à l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, le 1er juillet 2022.

Des vols annulés et d’autres retardés. Un nouveau mouvement de grève pour les salaires dans plusieurs aéroports, dont Roissy – Charles-de-Gaulle (CDG), perturbait, vendredi 1er juillet, le trafic aérien à l’orée des vacances scolaires d’été.

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait demandé aux compagnies d’annuler préventivement 17 % des vols à l’arrivée ou au départ du premier aéroport français (CDG) vendredi matin, un mouvement social des pompiers ayant contraint à fermer des pistes depuis jeudi.

Cela représente 100 mouvements d’aéronefs sur les 1 300 prévus dans la journée, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le gestionnaire de la plate-forme, le Groupe ADP. Le trafic à Orly n’est en revanche pas affecté, selon la même source.

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Revalorisation salariale

Vendredi, les soldats du feu ont été rejoints par d’autres salariés d’ADP et de sous-traitants dans le cadre d’un mouvement intersyndical et interprofessionnel, dont le préavis court sur tout le week-end.

« Depuis la crise du Covid, il y a pas mal de collègues qui ont été licenciés. On se retrouve à faire le travail de trois personnes », témoigne Anissa Belabbas, régulatrice, salariée d’Alyzia (Groupe 3S) et représentante CGT. « On demande une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail. Il nous faut des gens qui connaissent le métier. Sinon on vous demande des cadences plus importantes », ajoute-t-elle.

« On est déjà à 6 % d’inflation, à la fin de l’année, ça sera combien ? La bataille ne fait que commencer (…). La seule garantie qu’on peut avoir, c’est indexer les salaires sur les prix », a lancé un délégué syndical CGT d’ADP avant le début d’une manifestation de quelque 300 personnes entre les terminaux.

Celle-ci bloquait ponctuellement les accès routiers de l’aéroport, selon ADP qui pointait aussi « quelques retards » d’avions au départ, mais « pas de zone de blocage » du fait de grévistes aux postes d’inspection ou à la manutention. A 11 h 30, sur l’ensemble des vols affichés au terminal 2E, moins de 10 étaient déclarés en retard.

Au total, « 208 000 passagers sont prévus » ce vendredi, a annoncé à l’AFP une source aéroportuaire, précisant que la situation était « plutôt calme ». Chez Air France, les annulations concernent des court et moyen-courriers, les long-courriers n’étant pas touchés.

Restructuration

A l’appel d’une intersyndicale FO-CGT-CFE-CGC, un préavis de grève a également été déposé de vendredi à lundi à l’aéroport Marseille-Provence, mais sa direction ne prévoyait ni annulation ni retard, des personnels ayant été réquisitionnés par arrêté préfectoral.

Les grévistes dénoncent une restructuration visant, selon le délégué syndical FO Olivier Traniello, à « diminuer drastiquement le personnel (…) alors qu’on revient à un trafic de 2019, voire supérieur, avec des équipes qui ne sont plus prêtes et armées pour y faire face ». Ils protestent aussi contre des diminutions de primes.

Les salariés d’ADP réclament des augmentations de salaires de 6 %, rétroactives au 1er janvier, tandis que la direction propose 3 % au 1er juillet, selon les syndicats. Le groupe n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce point.

ADP, touché comme l’ensemble du secteur aérien par la pandémie, a lancé un plan de départs volontaires et de réductions de salaires, assorties de la promesse d’un retour au même niveau de traitement une fois le trafic revenu au niveau d’avant-crise, ce qui est le cas sur certains faisceaux.

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Le Monde avec AFP

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