Le reconfinement redouté en Ile-de-France, dont l’économie est déjà très affectée par la crise

Le reconfinement redouté en Ile-de-France, dont l’économie est déjà très affectée par la crise

Patrouille de policiers aux abords du magasin Printemps à Paris, le 31 janvier 2021.

Sur le parcours du jeu de l’oie qui se joue depuis un an, entre confinements, couvre-feux, fermetures administratives et autres mesures pour éloigner le virus, l’Ile-de-France s’apprête à reculer de quelques cases. Les dés ne devaient être jetés que jeudi 18 mars dans la soirée, quand l’exécutif annoncera quelles mesures supplémentaires sont prises pour la région-capitale, mais personne n’imaginait mercredi échapper à un nouveau confinement, au minimum le week-end, avec les conséquences économiques que cela implique.

« Cela fait quinze jours qu’on s’y attend », soupire, fataliste, Didier Kling, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Paris-Ile-de-France, qui n’imagine pas pour autant un « confinement absolu ». « Si on doit rester chez soi le soir et le week-end, on le fera, parce qu’il faut bien faire quelque chose mais ce qui m’inquiète surtout aujourd’hui, ce sont les 1 500 appels que l’on reçoit tous les jours de chefs d’entreprise qui sont au bout du rouleau. »

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Car l’Ile-de-France, qui génère environ 30 % du PIB du pays alors qu’elle n’occupe que 2 % du territoire, a déjà payé un lourd tribut à la crise du Covid-19. « En 2019, la région rassemblait 23,4 % de l’emploi salarié et 16,9 % des chômeurs inscrits à Pôle emploi, mais depuis le début de la crise sanitaire, elle concentre 30,6 % de la baisse de l’emploi et 40,2 % de la chute des embauches dans l’ensemble du pays en 2020, rappelle l’économiste Bruno Coquet dans un article en date 12 mars, publié sur le site de l’OFCE. C’est donc, pour le moment, le marché du travail francilien qui subit l’essentiel des difficultés consécutives à la situation sanitaire. »

Le week-end, primordial pour les commerces

La région souffre notamment de sa spécialisation sectorielle : très tournée vers les services, elle pâtit plus que d’autres de la baisse historique des flux touristiques et de l’arrêt des secteurs de la culture et des loisirs. L’Ile-de-France concentre grands événements, foires et salons, eux aussi à l’arrêt : 420 manifestations commerciales ont été annulées en 2020. La présence des deux grands aéroports internationaux que sont Orly et Roissy, dont le trafic a chuté de près de 70 % en 2020, explique également la situation « inhabituellement dégradée » de la région, selon les termes de Bruno Coquet.

Un confinement supplémentaire ne fera qu’aggraver ce bilan déjà lourd au détriment des entreprises déjà les plus en difficulté. « Pour les secteurs comme l’industrie, les services aux entreprises, il n’y aura pas d’effet de surprise, explique Daniel Weizmann, président du Medef Ile-de-France. Les entreprises se sont organisées, structurées pour poursuivre leur activité, et d’ailleurs, celle-ci est déjà quasiment revenue à la normale. » Ce n’est pas le cas en revanche pour le commerce, les services à la personne, le tourisme, la restauration, la culture… « Malheureusement, ce sont ceux qui sont déjà les plus impactés qui vont souffrir le plus », poursuit M. Weizmann.

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