Le marché du travail affiche une étonnante vitalité
Des offres d’emploi record, des CDI qui augmentent plus vite que les CDD, des salariés qui changent de poste, des villes moyennes qui recréent des emplois… Même si le dynamisme de la reprise entraîne des pénuries et des goulots d’étranglement, celui-ci a un effet dopant sur le marché du travail, qui affiche une insolente santé au regard de l’ampleur de la crise liée au Covid-19. Avec 96 100 créations nettes d’emplois au 3e trimestre, selon l’estimation publiée, vendredi 5 novembre, par l’Insee, l’emploi salarié a poursuivi sa lancée. Il s’agit de la troisième hausse d’affilée, après + 0,8 % et + 1,4 % aux 1er et 2e trimestres. Fin septembre, l’emploi salarié privé dépasse de 0,9 % (soit de 185 600 emplois) son niveau d’avant-crise, et ce, dans tous les secteurs, sauf l’industrie, qui reste un peu en retrait et accuse un déficit de 45 100 emplois. En lien avec ce retard, l’emploi intérimaire demeure lui aussi légèrement en recul par rapport à fin 2019.
Cette forte reprise du marché du travail est confirmée par les spécialistes du recrutement. « Avec près de 1 million d’offres d’emplois diffusées au troisième trimestre sur nos plates–formes, les volumes de recrutement sont très élevés, et on ne voit pas de ralentissement à court terme, confirme David Beaurepaire, directeur délégué de HelloWork, qui détient les plates-formes RegionsJob, ParisJob et Cadreo. Le nombre de candidatures bat aussi des records, mais celles–ci augmentent moins vite que les offres d’emplois, ce qui explique les difficultés de recrutement que rencontrent certaines entreprises. »
Avec 520 000 travailleurs concernés, le chômage partiel est retombé, en septembre, à un niveau très bas
« Les mesures de soutien et le plan de relance dopent l’activité, explique Bruno Ducoudré, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). De plus, les enquêtes semblent indiquer que les mesures sanitaires entraînent des pertes de productivité, les entreprises ont donc besoin d’embaucher à court terme pour compenser. Les créations d’emplois ralentiront sans doute quand les mesures sanitaires s’allégeront, et que l’on retrouvera des niveaux de productivité plus élevés. » Avec 520 000 travailleurs concernés, soit 3 % des salariés du privé, le chômage partiel est retombé, en septembre, à un niveau très bas, indiquent, vendredi, les chiffres de la direction statistique du ministère du travail (Dares). L’activité partielle de longue durée s’est, elle aussi, repliée, avec 180 000 salariés concernés, contre 220 000 en juin, soit une baisse de 18 %. Les embauches en CDI (+ 13,9 % au 2e trimestre), elles, progressent plus vite que celles en CDD (+ 3,9 %).
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