Le gouvernement met fin au gel du point d’indice des fonctionnaires avec une augmentation de 3,5 %
Le suspense durait depuis des mois. Mardi 28 juin, Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la transformation et de la fonction publiques, y a mis fin : les agents publics bénéficieront d’une augmentation générale de 3,5 %, en une seule fois et ce dès le 1er juillet. Cela représentera 7,5 milliards d’euros. M. Guerini a réservé la primeur de l’annonce de cette revalorisation, pensée comme « une mesure efficace pour protéger le pouvoir d’achat des fonctionnaires » en cette période de forte inflation, aux organisations syndicales et aux employeurs publics, mardi matin, lors d’une conférence salariale.
« C’est l’augmentation la plus forte depuis 1985, précise l’entourage du ministre. A cela s’ajoutent les augmentations individuelles automatiques de 1,5 % en moyenne par an. Aujourd’hui, nous avons 700 000 agents au smic. Avec cette mesure, il n’y en aura plus. »
Il n’est pas certain que l’argumentation suffise cependant à convaincre le secteur public. La première organisation représentative, la CGT, demandait « 10 % minimum », une rétroactivité au 1er janvier et une indexation du point d’indice sur l’inflation. « Nous estimons la perte de pouvoir d’achat à 10 % ou 11 % depuis 2010, explique Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, et l’on continue à en perdre. » Pour la CGT, 3 % ou 4 % d’augmentation du point, « ce serait du mépris et de la provocation ». Force ouvrière, troisième syndicat, réclamait, lundi encore, « une revalorisation du point d’indice et un rattrapage des pertes subies depuis 2000, à savoir 25 % », assorties de diverses mesures financières.
La CFDT, de son côté, souhaitait que la hausse soit « bien supérieure à 3 % ». Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, deuxième organisation, rappelle que, « plus vous augmentez la valeur du point, plus ça bénéficie aux hauts salaires et plus vous accentuez donc les écarts ». Certes, la CFDT demandait « une mesure significative qui se voit pour tout le monde », mais, insiste-t-elle, cela ne doit pas empêcher de s’occuper des « bas de grille des [catégories de fonctionnaires] B et des C, qui sont au smic ».
Inflation « forte et durable »
De fait, Stanislas Guerini devait également présenter de nouvelles mesures destinées aux moins rémunérés de la catégorie B. Car, depuis le rattrapage consenti aux fonctionnaires de catégorie C passés sous le smic, ils avaient perdu leur avantage salarial. D’autres améliorations sont prévues, liées aux frais de déplacement ou à la restauration.
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