Le « en même temps » d’Emmanuel Macron sur la réindustrialisation

Le « en même temps » d’Emmanuel Macron sur la réindustrialisation

Emmanuel Macron à Dunkerque (Nord), le 12 mai 2023. La ville a été choisie par la société taïwanaise ProLogium pour y construire une usine de batteries.

Le constat a été fait mille fois. La France est l’un des pays européens qui s’est le plus désindustrialisé, détruisant « près d’un million d’emplois industriels » depuis 2000, selon les mots d’Emmanuel Macron, le 11 mai, lors de la présentation du projet de loi sur « l’industrie verte » à l’Elysée. Un drame silencieux dont l’épidémie de Covid-19, en mettant en lumière nos nombreuses dépendances en matière d’approvisionnement, a révélé l’étendue.

Identifié davantage pour sa proximité avec la « start-up nation » en 2017, le chef de l’Etat s’est saisi de cette question dans le sillage de la crise sanitaire, étoffant depuis l’argumentaire des vertus de l’industrie. Celle-ci fournit de « bons emplois », « mieux payés que d’autres », a-t-il rappelé, le 11 mai. Elle crée de la richesse et permet donc de financer le modèle social français, « le plus ambitieux d’Europe », et des services publics partout sur le territoire, un facteur de « cohésion ». C’est aussi un « enjeu clé pour le climat » puisque en produisant sur le sol national, on minimise l’impact sur l’environnement.

C’est, enfin, le cœur de cette souveraineté « nationale et européenne » qui lui est chère, un enjeu stratégique de sécurité économique dans le contexte du retour de la guerre en Europe. Une « bataille économique, politique, territoriale et géopolitique » en somme. Un enjeu électoral, aurait-il pu ajouter : les régions désindustrialisées sont des terres d’élection pour l’extrême droite.

Ce message, Emmanuel Macron ira le répéter une nouvelle fois dans les prochains jours, à l’occasion de trois déplacements destinés à mettre en lumière ce qu’il voit comme le résultat de sa politique en faveur de la compétitivité depuis 2017 – baisses d’impôts et de cotisations, réformes et plans de relance massifs.

Le chef de l’Etat se rendra en Ardèche, mardi 13 juin, pour annoncer un investissement de l’entreprise pharmaceutique Aguettant, l’occasion de parler « relocalisation de médicaments », selon l’Elysée, alors que la France a connu des tensions d’approvisionnement cet hiver et que, trois ans après la crise sanitaire, 60 % à 80 % des médicaments sont toujours fabriqués en Chine. Le lendemain, au salon VivaTech, à Paris, rendez-vous mondial de la tech, il sera question de « souveraineté technologique ». Puis lundi 19 juin, au Salon international du Bourget, il parlera décarbonation de l’industrie aéronautique.

Le récit d’une métamorphose industrielle du pays

L’inauguration, le 30 mai, de la « gigafactory » de batteries d’Automotive Cells Company (ACC) dans le Pas-de-Calais, premier des quatre sites de la future « vallée de la batterie » électrique, est venue alimenter le récit d’une métamorphose industrielle du pays.

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LJD

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