« Le Canard enchaîné » : l’inspection du travail refuse le licenciement de Christophe Nobili
« L’inspection du travail vient de rejeter la demande d’autorisation du Canard enchaîné pour mon licenciement », a déclaré Christophe Nobili à l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 17 mai. Contacté par l’AFP, le directeur général délégué du Canard, Nicolas Brimo, a confirmé avoir reçu la décision de l’inspection du travail et a indiqué que le journal ne souhaitait pas faire de commentaire.
Le journaliste s’est dit « content » de la décision de l’inspection du travail, estimant que la décision de le licencier était « brutale, injuste et abusive ». Le licenciement de M. Nobili avait été enclenché par le comité d’administration du journal début avril, marquant une escalade dans la crise qui secoue depuis plusieurs mois l’hebdomadaire centenaire.
En mai 2022, Christophe Nobili avait déposé une plainte contre X après avoir révélé que la compagne d’un ancien dessinateur et administrateur du Canard, André Escaro, avait bénéficié pendant vingt-cinq ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé. Une enquête avait été ouverte pour « abus de biens sociaux » et « recel d’abus de biens sociaux ».
Décision susceptible de recours
Le 8 mars 2023, il avait sorti le livre Cher Canard (éditions JC Lattès), dans lequel il revenait sur cette affaire qui a révélé des fractures au sein de la rédaction, sur fond de conflit entre générations. Après cela, le comité d’administration du journal avait décidé de le mettre à pied et d’enclencher une procédure de licenciement.
« Cette décision a été prise après la parution de son livre, et ses multiples déclarations à la presse et dans les autres médias », avaient écrit les administrateurs dans un courriel interne aux salariés le 2 avril.
La décision de l’inspection du travail, datée du 15 mai, est susceptible de recours. Mais en attendant, Le Canard enchaîné « est obligé de me réintégrer et de me verser mon salaire », car ce recours « n’est pas suspensif », a précisé M. Nobili à l’AFP. Selon lui, le recours peut être déposé dans un délai de deux mois soit devant le tribunal administratif, soit devant le ministre du travail, Olivier Dussopt.