La vogue de l’apprentissage ne se dément pas
A la fin juin, la France dénombrait 458 000 apprentis, un niveau record qui n’empêche pas quelques couacs.
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Perceptible à la fin du quinquennat de François Hollande, le regain d’intérêt pour l’apprentissage se confirme et semble même s’amplifier. A la fin juin, ils étaient 458 000 à s’initier à un métier dans le cadre de ce dispositif qui alterne immersion en entreprise et cours dispensés dans un centre de formation. C’est un « record », s’est réjouie, jeudi 5 septembre, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, lors d’un déplacement en Maine-et-Loire, au cours duquel elle a, entre autres, assisté à l’inauguration d’un atelier Louis Vuitton qui accueillera, à terme, des apprentis maroquiniers.
La date retenue pour cette visite, qui était aussi l’occasion de souhaiter une « bonne rentrée à tous les apprentis de France », ne doit rien au hasard : elle intervient un an jour pour jour après la promulgation de la loi avenir professionnel, qui a transformé en profondeur l’apprentissage.
« Une voie d’excellence »
Ce mode de formation a accueilli près de 59 000 nouveaux jeunes entre début janvier et fin juin, soit un accroissement de 8,4 % par rapport à la même période en 2018, selon Mme Pénicaud. L’augmentation est plus forte que celle mesurée sur l’ensemble de l’année dernière (+ 7,7 %) et sur 2017 (+ 2,1 %, d’après les services du ministère du travail). « La nette progression enregistrée au premier semestre 2019 doit toutefois être analysée avec prudence car les entrées en apprentissage s’effectuent pour l’essentiel dans les quatre derniers mois de l’année civile », nuance Bertrand Martinot, ex-responsable de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle et auteur de plusieurs notes sur ces thématiques pour l’Institut Montaigne.
Il n’en demeure pas moins que la tendance est à la hausse. « Ces bons chiffres sont le fruit des nouvelles libertés de choisir, de développer, de créer qu’offre la loi [avenir professionnel] », écrit Mme Pénicaud, dans le dossier de presse diffusé à l’occasion de sa venue en Maine-et-Loire. La ministre fait notamment allusion au changement de règles encadrant la création des centres de formation des apprentis (CFA) : plus besoin, désormais, d’obtenir l’imprimatur des conseils régionaux – un acteur de premier plan dans le système de la formation. Le texte chamboule également les modalités et les circuits de financement.
« L’idée qu’il s’agit d’une voie d’excellence, débouchant sur un emploi dans 80 % des cas et permettant de combattre l’échec scolaire, s’impose enfin »