La revalorisation des allocations-chômage inférieure aux attentes des syndicats

La revalorisation des allocations-chômage inférieure aux attentes des syndicats

L’assurance-chômage délie les cordons de sa bourse avec plus de retenue que l’Etat. A compter de ce vendredi 1er juillet, les allocations versées aux demandeurs d’emploi augmentent de 2,9 %. Cette revalorisation a été décidée, jeudi, lors d’une réunion du conseil d’administration de l’Unédic, l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime. La hausse est inférieure de 1,1 point à celle qui doit s’appliquer aux prestations sociales, dans le cadre du projet de loi pour la protection du pouvoir d’achat, dont l’examen en première lecture à l’Assemblée nationale doit débuter le 18 juillet.

La mesure prise par les gestionnaires du dispositif concerne 2,1 millions de personnes, soit 95 % des demandeurs d’emploi indemnisés – 5 % en étant exclus, en vertu d’une disposition ayant pour effet d’écarter ceux qui bénéficient d’une couverture depuis moins de six mois. L’augmentation, qui représente un effort de l’ordre de 800 millions d’euros sur un an, est nettement plus élevée que précédemment : + 0,5 % en moyenne sur la période 2016-2021, selon l’Unédic. Une telle amélioration vise, évidemment, à tenir compte de l’accélération de l’inflation, observée depuis la mi-2021, mais elle ne compense pas l’évolution de l’indice des prix (+ 5,8 % sur un an, d’après la dernière estimation provisoire de l’Insee, réalisée à la fin juin). Hubert Mongon, administrateur Medef, met en avant le fait que le régime veille à contenir l’accroissement de ses dépenses, car son endettement est massif (63,6 milliards d’euros fin 2021).

Déception

Le montant de la revalorisation a donné lieu à d’âpres discussions entre les représentants du patronat et des syndicats qui gouvernent l’Unédic. Au départ, les organisations d’employeurs proposaient + 1,8 %. Inacceptable pour les confédérations de salariés. Suspension de séance, coups de téléphone entre leaders nationaux des deux « camps »… Les tractations ont finalement débouché sur une offre à + 2,9 % de la part du Medef, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Ce geste était loin de correspondre aux attentes initialement exprimées par les centrales syndicales : jusqu’à + 8 %, s’agissant de la CGT. « Nous demandions une progression au moins équivalente à celle des prix sur les douze derniers mois », explique, pour sa part, Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO.

Finalement, la CFDT et la CFTC ont accepté de voter pour, afin d’éviter que le patronat ne revienne en arrière ou ne claque la porte. La CFE-CGC, la CGT et FO, elles, se sont abstenues, ce qui traduit, en réalité, un désaccord, mais assorti du souci de ne pas bloquer les négociations, car les demandeurs d’emploi risqueraient d’en faire les frais : en cas d’échec des pourparlers, c’est l’Etat qui reprendrait la main et nul ne sait combien il donnerait aux chômeurs.

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LJD

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